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Des images en tête
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2017

C'est via un réseau d'internet, mardi 5 décembre 2017, que le décès de notre ami Ahmed Ould-Said, cinéaste amateur et pèlerin sans adresse fixe, a été annoncé. Une nouvelle comme ça, jetée dans le flot des messages, telle une bouteille à la mer. Un nom, un prénom, une vie… Désormais passée. Il était peut-être le seul habitant de la planète qui était à la fois modéliste de chaussures et cinéaste. Au cinéma, on tourne. Dans la vie, on marche.
Et pour tourner, il faut aussi marcher, donc disposer de bonnes chaussures.
Il y avait donc une logique là-dedans, même si elle n'était pas évidente. Ce qui l'est, en revanche, c'est qu'Ahmed est mort et enterré à Adrar, là-bas au Sud, sa destination de prédilection. Il avait tellement aimé ces lieux. Pour ses habitants chaleureux et hospitaliers mais aussi à cause des attaques répétées d'une affection médicale étouffante qui, arrivé là, cessait soudainement. Un entracte réparateur et libérateur qui lui permettait alors de filmer. Il me disait : «L'air pur, le silence infini, la clarté des sons, l'illumination parfaite des êtres et des choses, le temps en fuite imperceptible… C'est le Sahara.»
D'une grande ingéniosité, il bricolait des éclairages avec des ampoules et des batteries de voiture. Le résultat était surprenant. Je me souviens encore de ce rai de lumière, sculptant le visage d'un personnage baigné dans un décor sombre et lui donnant une dimension fantastique. L'effet avait provoqué l'admiration des spectateurs lors d'une projection de l'un de ses films en super 8. C'est bien là toute la magie du 7e art, telle que l'avait créée le pionnier Georges Méliès, grand illusionniste de l'image. Parmi la filmographie peu connue du méconnu Ahmed Ould-Saïd, il faut citer Les chevaux de la liberté, une œuvre dont le thème est l'addiction aux paris et l'espoir inouï de gagner un jour en donnant aux fantasmes le hasard de se réaliser. Une œuvre sensible et marquante sans autre ambition que cela.
Dans ses diverses pérégrinations, Ahmed Ould-Saïd avait été aussi comédien… amateur. Il avait eu ainsi le plaisir de donner la réplique à l'inspecteur Tahar (Hadj Abderrahmane) dans une séquence du film Leqtouta (Les chats, 1979). Il s'arrangeait toujours pour fuir le nord du pays où pourtant il était né, avait grandi, vivait et travaillait. Chaque occasion était bonne pour rejoindre les grandes étendues sans limites, son inséparable caméra super 8 au fond de son cabas.
A l'époque, le festival du film amateur (oui, cela a existé) était itinérant et c'était l'arrangement idéal pour lui qui ne s'éternisait nulle part. Dès son arrivée, une ambiance joyeuse se répandait très vite dans la petite communauté des passionnés du 7e art. Sa personnalité avait le talent d'irradier du bonheur. Les cinéastes amateurs, dont plusieurs filment encore, n'oublieront jamais son sourire d'enfant malicieux, ni ses trouvailles cinématographiques étonnantes, ni surtout sa phrase brève, simple mais philosophique : «Ce n'est rien.» Rien comme la chanson de la vie. Rien comme tout. C'était un cinéaste qui fabriquait des souliers dont la pointure pouvait convenir à tout le monde. Et comme tout le monde, il marchait vers le grand départ. Des images plein la tête et de la bonté plein le cœur.


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