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L'Algérie est-elle loin du syndrome vénézuélien ?
Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2019

Quatre ans au grand maximum ! Tous les experts s'accordent à dire que c'est dans ce laps de temps très court que l'Etat doit engager des réformes pour éviter de tomber dans le schéma du Venezuela.
«Les réserves de change ont chuté à 79,80 milliards de dollars en ce mois de janvier», a récemment indiqué le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pourtant, en novembre dernier, celles-ci étaient à 82,12 milliards de dollars selon les chiffres avancés par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Soit une baisse de 4,32 milliards de dollars en l'espace de deux mois.
«La situation est préoccupante car cela n'est pas juste une affaire de stock mais d'évolution de ce stock au cours des années à venir», a déclaré Mohamed Cherif Belmihoub, professeur et analyste en économie, sur les ondes de la radio chaïne 3. Selon lui, chaque année, le pays enregistre 20 milliards de déficit sur la balance des payements. «Un petit calcul rapide nous renseigne que les 79 milliards disponibles aujourd'hui peuvent couvrir 3 années pour notre commerce extérieur».
A en croire l'expert, la situation est inquiétante car un laps de temps de trois ans reste du très court terme dans la vie et l'économie d'un pays. «Pour ce qui est du chiffre de 20 milliards sur la balance commerciale, si on reste sur les chiffres de l'année 2018, soit un prix du baril de pétrole à 70 dollars, ce qui est très optimiste, et des importations de l'ordre de 35 milliards de dollars, nous finirons l'année avec 7 à 8 milliards de déficit et cela à condition que la production reste au niveau actuel, ce qui n'est pas sûr.
D'autre part, la consommation interne en matière d'hydrocarbures et surtout de gaz augmente de 7 à 9% chaque année. Les capacités exportables ont donc tendance à baisser avec le temps. La production en Algérie est donc une préoccupation majeure», explique Mohamed Cherif Belmihoub. Autrement dit : on dépense plus ce que l'on gagne. Une situation qui rappelle étrangement celle du Venezuela. En effet, de nombreux experts font la parallèle entre les deux pays, qui comptent de nombreux points en commun.
Hydrocarbures
Le principal reste la dépendance à la rente pétrolière. En effet, l'économie du Venezuela repose principalement sur le pétrole. Le pays a pu profiter de cette rente pétrolière qui a représenté 95% des ses exportations des années durant.
Il est à noter qu'avant la crise et l'effondrement économique dû à la baisse des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux, le Venezuela était l'un des pays les plus riches d'Amérique latine, notamment grâce à ses ressources pétrolières dont il détient un tiers des réserves mondiales (la première réserve mondiale de pétrole), ce qui est considérable. Pour Kouider Boutaleb, économiste et professeur à l'université de Tlemcen, l'expérience vénézuélienne devrait être profondément méditée, «mais nos gouvernants ne semblent guère y prêter attention», se désole-t-il.
Selon lui, comme en Algérie, la politique socioéconomique poursuivie du temps du leader charismatique Hugo Chavez et maintenue par son successeur Nicolas Maduro était fondé sur une large redistribution de la rente pétrolière, ce qui a permis d'augmenter considérablement le niveau de vie et une réduction sensible de la pauvreté.
Mais le financement des dépenses publiques de santé, d'éducation, de soutien des prix, étant assuré quasi exclusivement par les revenus pétroliers, toute chute des prix de ce produit se traduirait par une crise des moyens de payement induisant tout un cortège de conséquences : chômage, pénurie, inflation…
Autrement dit, comme le Venezuela, l'Algérie adopte, selon l'expert, quasiment les mêmes remèdes pour répondre au déficit budgétaire engendré par la chute des prix des hydrocarbures : financement non conventionnel, maintien d'une parité surévaluée du dinar, nombreuses décisions à caractère administratif pour limiter les importations (totalement inefficientes). «Comme au Venezuela, aucune stratégie pluriannuelle, bien pensée, pour diversifier les sources de croissance économique.
Et nous demeurons comme au Venezuela dépendant d'une seule ressource celle de la rente pétrolière pour nos moyens de payement extérieurs, dont le prix très fluctuant se fixe au niveau international», explique-t-il. Autre point de «similitude» : l'inflation. Celle-ci bat des records au Venezuela. Si la Banque centrale et l'institut de statistiques ne fournissent plus de données sur l'inflation et le produit intérieur brut depuis fin 2015, les projections du FMI sont alarmantes.
Selon l'institution internationale, la hausse de l'indice des prix à la consommation dépasse les 700% en rythme annuel. L'Algérie n'est certes pas arrivée à ce stade. L'inflation en Algérie demeure, selon le professeur Boutaleb, quelque peu sous contrôle selon de nombreuses estimations (FMI, BAD…) : 4,8% en 2015, 6,4% en 2016 et 5,6% en 2017.
Inflation
Si l'on se fie aux données de l'ONS, l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel jusqu'à juin 2018 a été de 4,6%, contrairement a d'autres estimations. Mais au delà des controverses sur le mode de calcul de l'inflation, le risque inflationniste est bien réel.
«Au vu de l'évolution des principales variables considérées (réserves de change, parité du dinar, volume des importations, injection massive de liquidités sans contrepartie productive…) tous les économistes sont d'accord sur l'enclenchement d'un processus inflationniste si, entre temps, un changement radical dans les approches de traitement du déficit budgétaire et de la dépendance pétrolière ne sont pas initiées», avance-t-il.
De son côté, Abdelhak Lamiri, expert et consultant en économie, explique que lorsqu'il y a émission monétaire, il n'y a pas obligatoirement inflation. Selon lui, cela dépend du volume et de l'utilisation de cette monnaie. Par ailleurs, le délai peut être de deux à trois ans et demi. «On aura une inflation mais pas très grave».
Pour lui, la vraie question est : quelle est l'alternative ? Doit-on choisir un peu d'inflation ou la dette extérieure ? «Tant que nous avons des réserves positives, l'émission monétaire se transforme très peu en inflation mais induit une baisse des réserves. On donne l'argent aux institutions et aux personnes et on leur importe des produits grâce à la baisse des réserves», explique-t-il. Autrement dit, pour le moment, tant que les réserves sont positives, il vaut mieux utiliser le levier monétaire.
«Mais ce n'est pas une solution. C'est juste gagner du temps pour faire les véritables réformes structurelles qu'on n'est pas en train de faire», conclut-il. Par ailleurs, en ce qui concerne le parallèle de la crise du Venezuela et celle de l'Algérie, Abdelhak Lamiri assure que la situation est quelque peu différente. Selon lui, l'Algérie s'est désendettée, contrairement au Venezuela qui a une énorme dette. En second lieu, toujours Abdelhak Lamiri, les ripostes à la crise ont été différentes.
Le Venezuela a continué les dépenses sociales faramineuses alors que l'Algérie a mis en veilleuse le fameux plan de 380 milliards de dollars. «Cette riposte a été salutaire. Si on avait continué les dépenses d'équipement, on aurait été dans la même situation. Cependant, nous ne sommes pas sortis définitivement de la crise», explique-t-il.
Donc, vers 2023, on aura épuisé les réserves et on risque de sombrer dans les désordres économiques. «Nous avons changé de politiques économiques en 2017 et cela va nous être fatal si on ne fait pas les correctifs nécessaires durant les quatre prochaines années au risque de sombrer dans une forte crise. Le gouvernement a bien réagi en 2014. Mais les nouvelles orientations de 2017 sont très mauvaises», estime-t-il.
Relance
La situation économique est préoccupante. Quelles sont les réformes structurelles à engager pour relancer la machine économique ? Selon l'expert financier Souhil Meddah, les différentes réformes doivent en principe s'éloigner des formules populistes de soutien en se cadrant à juste titre sur l'utilité macro-économique basée sur l'action micro-économique. «A titre d'exemple, au sujet du FNI, son rôle doit naturellement s'orienter vers les opérations de private-equity ou public-equity, c'est-à-dire placements participations publiques ou dans un cadre restreint», soutient-il.
Autre exemple : le rôle des wilayas et des collectivités locales. Selon le spécialiste, leur action doit s'imposer dans les facilitations au lieu d'être cadrée sur des orientations et des conseils administratifs en investissement. «On n'investit pas parce qu'il y a des avantages ou des moyens, mais parce qu'il y a un marché et des opportunités de commandes.
Le rôle de l'administration est encore plus efficace dans le contrôle a posteriori, dans la régulation et dans le service public que dans le contrôle a priori ou dans l'alourdissement des démarches administratives d'investissement», conclut Souhil Meddah. De son côté, Abdelhak Lamiri se désole du fait qu'une nouvelle fois, on se trompe de diagnostic et de schéma thérapeutique.
Selon lui, on essaye d'injecter plus de ressources dans l'économie productive : agriculture, industrie et services. «On aura de légères améliorations, 2 à 3% de croissance, autant que la population, mais on ne sera pas compétitifs sur les marchés internationaux», assure-t-il. Pour lui, la chose à faire serait de financer les facteurs-clés de succès : mise à niveau des ressources humaines, modernisation managériale, industries du savoir (spécialisées en redressement des entreprises, en débureaucratisation, en exportation, en qualité, en innovation etc.).
«Mais les décideurs ne sont pas prêts à revoir leurs priorités budgétaires. Probablement on va continuer à faire la même chose jusqu'à l'épuisement des réserves et là nous aurons la grande crise», se désole Abdelhak Lamiri. Kouider Boutaleb assure quant à lui que le problème n'est pas dans le constat, les objectifs, ni même dans les solutions, car tout cela à été dit et redit depuis des années déjà.
C'est comment y arriver qui reste à définir. Beaucoup de propositions ont été faites : «On pourrait reprendre celles préconisées par le collectif Nabni. On pourrait aussi citer les orientations des experts algériens (y compris de la diaspora).» A titre d'exemple, le professeur Boutaleb évoque la réforme de la gouvernance des actifs de l'Etat et de la gestion de son patrimoine. Aussi, la révision des subventions indues, les niches fiscales et autres transferts inefficaces aux entreprises privées et publiques. Et la levée des entraves majeures à l'investissement productif (bureaucratie, foncier, financement). Enfin, Kouider Boutaleb propose la reprise corrigée du programme de mise à niveau des structures productives publiques et privées.
Règle 49/51
Pour sortir de la crise, des experts, à l'image de Mohamed Cherif Belmihoub, recommandent l'abandon de la règle 51/49 dans de nombreux secteurs concurrentiels. Pour lui, il faut le réserver pour certains secteurs, mais en aucun cas en faire une règle universelle. «Il faut libérer totalement l'investisseur. Si l'investisseur étranger souhaite venir à 60%, il faut le laisser faire.
Suite à cela, on peut lui imposer par exemple d'exporter une partie de sa production, plutôt que de lui imposer une limite dans le capital. La régulation ne doit pas se faire sur le capital mais sur le commerce», explique-t-il. Un avis partagé par Abdelhak Lamiri, qui conseille d'abandonner cette règle pour la plupart des secteurs et la laisser pour quelques secteurs stratégiques.
Il confie : «Les décideurs disent on a des investissements malgré cela. Ils ignorent surement que sans le 51/49, nous aurons pu avoir cinq à six fois plus d'investissements internationaux». Souhil Meddah affirme quant à lui que l'utilité de cette règle peut s'expliquer dans les secteurs stratégiques à forte influence.
Cependant, il existe d'autres moyens pour flexibiliser les répartitions en tenant compte des règles du marché libre, y compris celles relatives aux cessions. Cette forme de capitalisation peut aussi, selon M. Meddah, être très efficace si elle passait par le marché boursier avec un opéerateur étranger unique à 49% et les 51% pour les autres actionnaires résidents à petites parts.
De son côté, Kouider Boutaleb reste sceptique quant à une telle décision. Pour lui, l'abandon ou le maintien de la règle 51/49 doit être décidé sur la base d'une évaluation scientifiquement établie de son impact et non pas pour répondre aux exigences manifestées par nos partenaires étrangers «à l'instar de l'Union européenne qui font pression sur l'Algérie pour assouplir les conditions d'investissement (il s'agit en l'occurrence de la règle des 51/49 régissant l'investissement étranger avec un partenaire local qui est au demeurant pratiquée dans beaucoup de pays (certes avec discernement) afin de faciliter les discussions bilatérales dans le cadre de l'accession de l'Algérie à l'OMC», explique-t-il.
Le problème réside donc dans la conduite des politiques économiques, l'évaluation périodique des différentes décisions prises et la possibilité d'introduire les correctifs nécessaires pour optimiser les impacts et réaliser les objectifs poursuivis à moindre coût.
Privatisation
Certains experts recommandent également la privatisation des entreprises publiques qui constituent un gouffre financier. D'abord, qu'est-ce la privatisation ? Souhil Meddah explique qu'il s'agit d'un acte par lequel un acteur public décide de céder ses parts de participations contre une valeur marchande au profit d'un investisseur qui accepte de reprendre cette société et de maintenir son activité dans la perspective de lui garantir sa pérennité et sa continuité.
Mais même dans le cas, ou les pouvoirs publics s'orientent vers cette perspective, la décision de racheter une entreprise par un investisseur sérieux dépendra de sa situation, de sa valeur actualisée, de son business plan, de ses potentialités, de ses perspectives, de ses valeurs futures et du marché dans laquelle elle évolue et elle doit évoluer.
Mais cette solution est-elle envisageable pour sortir de la crise ? Selon Mohamed Cherif Belmihoub, les entreprises publiques sont un gouffre. Il y a certes de très bonnes entreprises publiques qui font des choses extraordinaires, dans la mécanique notamment ou encore dans le secteur de l'agroalimentaire.
Mais, pour l'expert, il ne faut pas que l'entreprise publique devienne une administration sous tutelle : «Une entreprise économique, une SPA, n'a pas de tutelle. Elle a son conseil d'administration et son assemblée générale. La tutelle est une notion administrative et non pas une notion économique. Si on n'a pas besoin de cette entreprise publique, qu'on la privatise.» Abdelhak Lamiri va plus loin dans son analyse et assure qu'un pays qui ne laisse pas ses mauvaises entreprises mourir est un pays qui sera perpétuellement en crise.
La Chine, à titre d'exemple, mis à part une dizaine d'entreprises stratégiques, privatise ou laisse partir en faillite les entreprises défaillantes. «Les décideurs doivent savoir qu'une entreprise ne meurt jamais. Mise en faillite, il y des dizaines d'entreprises qui vont être créées à partir de ses restes et dans quelques années elles produiront cinq à six fois plus avec trois fois plus d'emplois. Il nous faut les industries du savoir qui vont accompagner la privatisation ou les faillites, mais laisser les entreprises publiques dans cette situation, c'est condamner le pays», avance-t-il.
Subventions
Autre réforme à mettre en place : mettre de l'ordre dans l'attribution des subventions. En effet, selon Mohamed Cherif Belmihoub, il faut subventionner des secteurs et mettre les entreprises en compétition et non pas subventionner les entreprises directement. Celle qui réussi le mieux, obtiendra une subvention.
Ce sera par ordre de mérite. Pour Souhil Meddah, il s'agit d'une formule intéressante dans la mesure ou elle s'adosse sur des principes économiques de compétition et de compétitivité tout en répondant a la demande d'un marché existant ou futur. Cependant, selon lui, cette politique doit s'élargir graduellement sur d'autres horizons, comme les marchés extérieurs, et aussi sur la recherche et l'innovation technologique qui sont des moteurs incontournables pour créer des richesses et des performances économiques.
Abdelhak Lamiri estime que les subventions aux entreprises doivent être exceptionnelles. Pour lui, une entreprise doit vivre de son marché et de sa productivité et non pas des subventions. «Mais cela peut arriver qu'une entreprise soit en mauvaise posture, l'Etat peut simplement garantir ses crédits. Mais c'est un long débat technique. Il ne faut pas habituer les entreprises aux subventions», précise-t-il.
Crise
En résumé, si on continue comme cela, nous ne faisons que reporter la crise à 2023. Ce n'est qu'à cette date qu'on commencera à ressembler au Venezuela. «Mais il est possible d'adopter d'autres politiques économiques qui vont nous éviter ce piège. Il faut militer pour ces politiques. Pour le moment, on va droit dans le mur», se désole Abdelhak Lamiri. Finalement, Mohamed Cherif Belmihoub assure qu'il est aujourd'hui possible de relancer la machine économique car l'Algérie dispose d'un marché local assez important. Pour cela, il faut une volonté politique. Il est impératif, selon lui, que l'Etat mette de l'ordre dans la régulation.
Il faut également qu'il s'engage à instaurer des réformes économiques et surtout qu'il ait la capacité pédagogique d'expliquer aux Algériens ce que coûtent les réformes et ce qu'elles peuvent apporter à terme. Autre besoin indispensable pour sortir de la crise : un horizon. Pour le spécialiste, on doit stabiliser les institutions et la législation pour permettre aux investisseurs de calculer le risque et de s'engager. La stabilité juridique est importante pour le climat des affaires.


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