Le gouvernement a alloué 48 milliards de dinars pour la campagne moisson-battage, a annoncé hier Nourredine Kehal, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). La Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) a d'ores et déjà débloqué 8 milliards de dinars pour les régions précoces où la récolte a déjà commencé, a-t-il indiqué lors d'une réunion avec les représentants des Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS). Le problème de financement ne devrait donc pas se poser cette saison. Tous les moyens ont été mis pour assurer le bon déroulement de cette campagne. Il subsiste cependant une contrainte liée au stockage de la nouvelle production, notamment dans certaines wilayas, comme Sétif, Khenchela, Oum El Bouaghi et Tiaret. Près de 50% des capacités de l'OAIC, estimées à 35 millions de quintaux, sont occupées par la production de l'année dernière. M. Kehal a souligné que l'office dispose d'infrastructures pouvant accueillir quelque 20 millions de quintaux. Le secteur privé contribuera avec des capacités de 4,8 millions de quintaux. Une note du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a instruit les collectivités locales à réquisitionner toutes les infrastructures du secteur privé disponibles et à louer auprès d'opérateurs privés d'autres locaux pour le stockage des céréales. L'OAIC, qui a bénéficié d'une enveloppe de 33 milliards de dinars pour augmenter ses capacités de stockages pour les prochaines décennies, est toujours en négociation avec les transformateurs pour qu'ils reprennent leurs achats auprès de cet organisme afin de libérer ses silos. D'autant plus que la production pour cette année s'annonce au moins aussi bonne, sinon meilleure que celle de l'année dernière, selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. « Les conditions climatiques ont été favorables même si l'on a eu des wilayas où un léger déficit en pluie a été enregistré. Les agriculteurs ont fait des efforts sur le plan technique », a-t-il noté. Certains céréaliculteurs qui avaient investi les saisons précédentes dans la culture de l'orge se sont reconvertis à celle de blé dur ou tendre, a-t-il relevé. Il a signalé dans ce sillage que l'OAIC a eu des manifestations d'intérêt pour l'achat de l'orge issu de la production de l'année dernière. « On est dans le domaine de la négociation commerciale », a-t-il dit à ce propos. Le ministère s'est fixé comme objectif d'arriver à une moyenne de production de 55 millions de quintaux toutes céréales confondues pour les prochaines années « quels que soient les événements », a souligné encore M. Benaïssa. La saison 2008/2009 a été marquée par une récolte record qui a atteint 62 millions de quintaux. La moyenne de production entre 2004 et 2008, est de 34,3 millions de quintaux, (dont 23,3 millions de blé), avec des fluctuations liées au climat qui vont de 9,3 millions de quintaux (dont 7,6 millions de blé) en année sèche jusqu'à 43 millions de quintaux en année humide (dont 29 millions de blé). Les céréaliculteurs dont le nombre est estimé à 600 000 représentent 60% des agriculteurs algériens.
