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Brahim Tazaghart. Auteur, éditeur en langue amazigh : « Nous récoltons les fruits de l'enseignement de tamazight »
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2010

Brahim Tazaghart a été militant actif du MCB. Très tôt, il est passé à l'écriture dans cette langue pour la reconnaissance de laquelle des générations se sont battues. Adepte d'un engagement plutôt serein en faveur de tamazight, il soutient que la militance, aujourd'hui, doit se situer au niveau de la production et non plus du slogan. Pour donner corps à cette vision, il a fondé une maison d'édition à Béjaïa qui, avec de maigres moyens, tente de donner leur chance aux jeunes auteurs. Il nous retrace dans cet entretien le cheminement de la production du texte amazigh et son ouverture désormais assumée vers des thématiques moins crispées sur la problématique politique.
La littérature amazigh s'est formée dans des conditions de déni identitaire et d'oppression. Dans quelle conjoncture évolue-t-elle aujourd'hui ?
L'oppression identitaire proprement dite est arrivée après l'indépendance. Comme vous le savez, on ne peut parler d'oppression que lorsqu'il y a conscience. Devant la volonté de Mouloud Mammeri, maître Hanouze, Mbarek Redjala et d'autres, de faire vivre correctement leur langue à travers son enseignement et son passage résolu vers l'écrit, le pouvoir a réagi par le choix arbitraire de l'arabe comme unique langue des Algériens. Face à ce déni inqualifiable, la résistance s'est organisée et la littérature en était le substrat.
Aujourd'hui, grâce à la pression permanente des mouvements culturels et sociaux, le tamazight a acquis des droits et des possibilités d'évolution. Et la littérature, témoin privilégié de sa société et de son époque, a évolué avec. Nous évoluons dans une situation qui n'est pas celle des années 1970-1980. La littérature tente de ramener le lecteur vers le tamazight non par le discours idéologique, mais par la beauté du texte et la qualité de l'intrigue et de l'écriture. L'émergence d'une édition professionnelle, d'une distribution qui s'organise de plus en plus mieux, d'une promotion qui gagne en maturité et en crédibilité, encourage les auteurs à produire des textes littéraires, avec une recherche pointue, que ce soit au niveau de la langue ou du style.
30 ans après avril 1980, est-elle encore un moyen de quête identitaire ou s'agit-il d'une néo-littérature amazigh ?
L'expression première de l'identité amazigh est la langue. Ecrire dans cette langue, durant les durs moments de la négation et de la répression que nous avons vécus, était un acte de militantisme. L'interdiction du tamazight était, durant les années 1970-1980, d'une absurdité démesurée. Et comme toute littérature qui se respecte, la littérature amazigh n'est pas restée indifférente. A ce propos, il faut dire que le texte littéraire à forte charge idéologique n'est pas de moindre qualité littéraire que les autres. Chez Salem Zenia, Amar Mezdad, le souci de l'esthétique était toujours présent. Ils sont avant tout des romanciers, qui ont pris des positions, à l'instar des plus grands écrivains du monde. D'ailleurs, je pense que la littérature est avant tout un outil de construction identitaire. Quand je parle du dépassement de la kabylité par exemple, je m'installe à mi-chemin entre une identité qui réclame une remise en cause et une autre qui doit être confirmée, dans un moment de doute et d'incertitude créatrice, dans une amazighité libératrice à réinventer chaque jour et chaque instant. La néo-littérature sera davantage là, dans ce mouvement d'autocritique audacieux qui fera changer les choses.
Qu'est-ce qui a permis la profusion littéraire d'aujourd'hui ?
C'est dû à ce grand refoulement que nous avons vécu des siècles et des siècles avant notre ère. L'oralité est étouffante à plus d'un titre, elle est pudeur, prudence et retenue. Elle est censure et autocensure. L'écriture est liberté sans limite, sauf celle que l'écrivain se donne à lui-même. La profusion littéraire exprime un grand besoin de liberté qui traverse la société.
Le lectorat fait pourtant défaut...
Pas trop, pas comme il y a de cela quelques années. Nous sommes en train de récolter les fruits de l'enseignement de tamazight. Les gens lisent davantage. La preuve, des romans sont introuvables dans les librairies, parce que épuisés. Certes, il y a encore du chemin à parcourir, mais nous avons bien marché depuis avril 1980. Les sacrifices n'ont pas été vains.


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