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Nacer Djabi. Sociologue : «Le mouvement populaire commence à produire ses représentants acceptés par tous»
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2019

Le sociologue Nacer Djabi, qui suit de très près le mouvement populaire réclamant le départ du système, affirme que «l'Algérie est à un moment d'éthique fort». De par son ampleur, le hirak est unique. Selon lui, il est difficile de désigner, du jour au lendemain, des représentants du mouvement populaire. Mais ces derniers commencent à émerger.

Quelle est votre appréciation de ce mouvement populaire qui reste encore mobilisé depuis plus de deux mois ?
C'est un mouvement que personne n'a prévu. J'ai déjà écrit deux articles en rapport avec ce sujet, où j'ai évoqué la malédiction des élections en Algérie. Le pays a vécu plusieurs crises à cause des élections. Nous avons eu l'élection de 1991 qui a pratiquement débouché sur une guerre civile ; celle de 2004 qui a failli donner lieu à une crise en raison de la rivalité entre Bouteflika et Benflis.
Il y a même eu une tentative d'assassinat du président à Batna, quelque temps après.
Nous avons eu aussi des prémices d'une déchirure à caractère régional. Comme il y a eu une crise à l'intérieur du système politique, notamment le départ du chef d'état-major de l'ANP, Mohamed Lamari, et l'éclatement d'une crise au sein du FLN.
Même à l'intérieur de l'Etat, nous avons assisté à une chasse aux sorcières après l'échec de Benflis, avec notamment la mise à l'écart des cadres.
Cette fois-ci, le mandat de trop de l'ancien président Bouteflika était la goutte qui a fait déborder le vase. Les Algériens ont reçu cette candidature comme une humiliation.
Cela démontre que le système politique algérien n'avait pas l'aptitude de faire sa mutation. L'Algérie avait eu, pourtant, la possibilité d'amorcer un changement en douce entre 2011 et 2012 : l'Etat avait beaucoup d'argent, les Algériens étaient plus sages et avait tendance à la négociation.
On pouvait largement éviter la crise d'aujourd'hui. Mais Bouteflika est un personnage qui considère que la politique, c'est la ruse. Il avait lancé ses pseudo-réformes, à l'époque, pour éviter le changement. Ensuite, il a fermé complètement le jeu.
Cela prouve qu'il n'est pas l'homme des réformes, mais il est venu pour rester au pouvoir le plus longtemps possible, tout en s'offrant des prérogatives plus importantes que celles du roi Mohammed VI au Maroc.
Cela fait qu'en 2019, les Algériens ont découvert que le système politique ne peut être réformé de l'intérieur. Le personnel rentier du système refuse tout changement, car il ne s'imagine pas en dehors du pouvoir.
Ils ont donc été surpris pas la réaction du mouvement populaire…
Oui. Les Algériens ont été soumis pendant plusieurs années au discours de la peur. La crainte d'un retour aux années 1990 et l'épouvantail de la main étrangère ont eu des effets sur eux. Mais la nouvelle génération s'est libérée et elle n'est plus attentive à ces discours.
Ce mouvement réussira-t-il à imposer le changement du système ?
En tout cas, jusqu'à présent, le système refuse de changer. C'est clair qu'il est impossible de le changer de l'intérieur. Les représentants de ce système refusent aussi de céder à la pression populaire. Ils sont en train de résister, toute en procédant à des changements de «visage». La question qui se pose actuellement est de savoir si le mouvement populaire peut imposer le changement voulu.
Justement, ne pensez-vous pas qu'il est temps, pour le mouvement populaire, de désigner des représentants qui défendront ses propositions ?
C'est discutable. Le mouvement populaire algérien est unique dans le monde ; aucun autre pays n'en a connu de similaire. Même durant le Printemps arabe, nous n'avons pas vu de mobilisation d'une telle ampleur où des millions de citoyens occupent les rues du pays.
Mais, ce n'est pas facile, dans une société où les partis politiques ont été affaiblis, où l'audiovisuel a été manipulé, où les élites ont été écartées, de trouver des représentants du mouvement du jour au lendemain. Mais on sent des transformations à l'intérieur de ce mouvement.
A ses débuts, il était dominé par l'oralité et les slogans n'étaient pas préparés. Mais avec le temps, on voit que le hirak s'organise.
On constate aussi l'apparition de l'écrit, à travers la transcription des revendications citoyennes sur des banderoles et des pancartes. Des dizaines d'organisations de la société civile et de partis commencent à s'organiser.
Je pense que le mouvement commence à produire ses représentants. Aujourd'hui, le mouvement a réalisé deux grands acquis : il y a d'abord un consensus sur les formes de résolution du problème ; il y a une entente sur un certain nombre de points essentiels pour obtenir le changement voulu. Les revendications sont claires et sont les mêmes à travers tout le pays.
Nous sommes arrivés à une période cruciale ; nous devons atteindre le bout du fil pour entamer les choses sérieuses. Et cela passe par le départ de Bensalah et du gouvernement Bedoui qui est en train d'affaiblir le pays.
Avec leur départ, on entrera sérieusement dans une période de transition démocratique, avec la participation de centaines de représentants acceptés maintenant par le hirak.
Cela nécessite la libération des médias et de la justice. Nous sommes à un moment d'éthique fort, car les Algériens ont montré de belles choses depuis le 22 février dernier.


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