Dans la matinée d'hier, selon nos différentes sources, la wilaya de Tipasa a enregistré les visites «à la sauvette» du DGSN, Abdelkader Kara Bouhadba, et celle du ministre des Travaux publics et des Transports, Mustapha Kouraba. Les deux hauts responsables sont venus s'enquérir de la situation de leurs secteurs respectifs dans ce territoire éclaboussé par moult scandales. Des projets surfacturés qui ont largement dépassé leurs délais de réception pour le secteur des travaux publics, tandis que d'autres, achevés – le cas des sièges de sûreté urbaine et de la sûreté de wilaya – mais dépourvus d'équipements, entraînant des retards dans leur mise en service. Il est loin le temps où chaque responsable ameutait les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, lors de chaque déplacement officiel, afin de rapporter l'information. Tout un protocole et un dispositif étaient mis en branle pour «impressionner» lors de chacune des haltes. A présent, le déplacement de l'officiel est tenu secret afin d'échapper aux comités d'accueil que doivent lui réserver les populations, de surcroît par les temps qui courent, depuis le 22 février 2019. Les hauts responsables se contentent de la présence de la caméra de l'Unique, des micros de l'APS et de la radio locale, afin de faire part de leurs missions officielles. Une nouvelle politique en matière de communication de la part du wali, l'un des protégés de l'ex-ministre de l'Intérieur, Bedoui Noureddine, s'est installée volontairement depuis peu de temps. Cette étrange manière d'organiser ces visites officielles suscite moult critiques et commentaires de la part des citoyens. Il n'y a que les «sirènes» des véhicules des services de sécurité qui accompagnent les responsables qui brisent «le secret» des mouvements à la sauvette de ces derniers. Les problèmes des citoyens et la divulgation des détournements du foncier ont tous été dénoncés par les représentants de la presse privée, aujourd'hui écartés lors de ces visites. Le système et les pratiques n'ont pas du tout changé. Pourtant, le hirak demeure actif.