La dernière attribution de logements promotionnels aidés (LPA) dans la wilaya de Constantine, organisée au début de la semaine écoulée, n'a pas apaisé les esprits des souscripteurs, vu les multiples dépassements signalés auprès de certains promoteurs. Hier matin, les souscripteurs aux deux programmes LPA, avec le promoteur Bourouag, respectivement des 1004 et 400 logements, ont protesté devant le siège de l'entreprise situé à l'UV 18 de Ali Mendjeli. Ils étaient des dizaines à se regrouper dès la matinée d'hier, sous l'égide de la coordination des souscripteurs aux programmes LPA de la wilaya de Constantine, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «la plus grande escroquerie jamais connue». Interrogés sur place, les protestataires ont affirmé que le promoteur a imposé à chaque souscripteur le versement de 250 000 DA supplémentaires, en plus des redevances payées, comme prix du terrain. Un simple calcul sur le nombre total des logements permet de conclure que le promoteur collectera environ 35 milliards de centimes. «Pourtant, au programme des 1004 unités, le prix du terrain a été plafonné à 11 000 DA par l'Etat», ajoute Ghoulam, un des souscripteurs. «Ce promoteur n'est-il pas conscient que c'est à nous de demander des dédommagements pour le retard et les dépassements recensés depuis le lancement du projet ? Ce projet a été lancé en 2011 et nos logements devaient être attribués en 2016 et non pas en 2019. Pis encore, nous invitons le wali à visiter nos appartements mal réalisés et pleins d'anomalies. Ce promoteur n'a pas respecté le cahier des charges», fulmine Ghoulam. Concernant toujours les dépassements signalés, Moussa Neggar, représentant des souscripteurs au projet des 400 logements à l'UV 21, avec le même promoteur, ajoute que les travaux sont à l'arrêt depuis 6 mois. Silence des autorités Pourtant, explique M. Neggar, le promoteur leur a imposé de payer toutes les redevances avant l'octroi du contrat de vente sur plan (VSP). «Tout ce qu'il fait est contraire à la loi 11-04 qui régit la promotion immobilière. Malheureusement, certaines personnes ignorant la réglementation ont déboursé 250 000 DA», martèle-t-il. Pour sa part, Arslan Bouaffan, coordinateur des souscripteurs aux programmes LPA de la wilaya, affirme que la direction du logement a saisi le promoteur, auparavant, en demandant des justifications sur le versement de 250 000 DA imposé aux souscripteurs. «Lors d'une réunion, le wali a instruit le promoteur de rendre cet argent aux concernés, mais en vain. Pis encore, Bourouag est en train de saisir le reste des souscripteurs par un huissier de justice pour payer la même somme, sinon ils seront exclus de la liste des bénéficiaires», affirme M. Bouaffan. Les autorités locales, qui se cachent derrière le vide juridique, n'assurent-elles pas le suivi des travaux ? Pourquoi n'interviennent-elles pas pour empêcher des dépassements dans les projets de l'Etat ? Des questions restées sans réponse. Les souscripteurs demandent l'intervention des autorités locales pour appliquer la loi. Afin d'avoir sa version des faits, nous nous sommes rapprochés de la direction du groupe Bourouag. Le promoteur a refusé de nous recevoir ou de communiquer avec la presse.