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Les zones d'ombre persistent dans l'histoire de la guerre de libération : La faillite vue par le monde de l'édition
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2010

Besoin de savoir. L'idée fait l'unanimité chez les éditeurs de livres algériens. Ils constatent que les ouvrages d'histoire se vendent bien.
Autant dire donc que le dernier livre de Saïd Sadi, Amirouche, une vie, deux morts, un testament est un best-seller. La polémique soulevée par ce livre met en avant la sensibilité liée à l'écriture de l'histoire de la guerre de Libération nationale. Les implications politiques et morales sont lourdes. « Toute contribution à une tentative d'écriture de l'histoire et à la compréhension est la bienvenue après des années de silence. Il n'y a pas l'ombre d'un doute pour un éditeur. Les livres d'histoire sont des succès en librairie », a observé Selma Hellal, responsable aux éditions Barzakh. Selon elle, le livre de Saïd Sadi s'est vendu à 10 000 exemplaires. « Cela ne s'est jamais vu pour un roman ou un essai. Il est certain que tout ce qui touche à la restitution de témoignages et à l'histoire se vend sans difficulté en Algérie. Les gens, qui sont assoiffés d'informations liées à l'histoire, espèrent à chaque fois en savoir plus sur une histoire qui fut l'objet de manipulation », a-t-elle ajouté. Pour Yacine Hanachi des éditions Médias Plus, basées à Constantine, tout ce qui casse un tabou intéresse le lecteur algérien. « Dans ma librairie, j'ai vu des personnes, notamment des jeunes, venir demander le livre de Sadi. Il y a un tel besoin de connaître l'histoire... La réaction de Ali Kafi a entraîné une demande supplémentaire sur ce livre qui fait l'actualité », a-t-il noté.
Selon Selma Hellal, il y a des zones d'ombre dans l'histoire complexe de la guerre de Libération nationale. La difficulté, pour Yasmina Belkacem des éditions Chihab, réside dans la recherche des témoignages des acteurs de cette guerre. « Les gens ne sentaient pas le besoin de témoigner ou pensaient n'avoir pas grand-chose à dire. Pour ces personnes, tout n'était pas à mettre sur la place publique. Cela a pénalisé l'édition des livres d'histoire », a-t-elle remarqué. Pour Fayçal Houma des éditions El Mâarifa, l'esprit de compromis empêche les gens d'écrire et de dire des choses. « Si on n'écrit rien aujourd'hui, à quoi les générations futures vont-elles se référer ? », s'est-il interrogé, soulignant que certains craignent de « provoquer » la masse. D'après Mohamed Balhi des éditions ANEP, il y a un immense trou noir dans l'histoire de l'Algérie. « Ce vide remonte jusqu'à l'Antiquité. Aujourd'hui, des hommes politiques écrivent leurs mémoires. Cela permet d'alimenter les historiens. L'histoire appartient d'abord aux historiens. Cela dit, il existe des réticences par rapport aux faits liés au mouvement national », a-t-il noté. Ces réticences ont été, d'après lui, à l'origine de la perte de pans entiers de la mémoire collective.
Il a cité le cas de M'hammed Yazid, ministre de l'Information du GPRA, disparu en 2003, et de Lamine Debaghine, ministre des Affaires étrangères du même GPRA, décédé en 2003 également. « C'est un désastre pour l'histoire du mouvement national. Il n'y a pas de censure. Il appartient aux acteurs d'écrire », a observé Mohamed Balhi. « Il y a une espèce de panique, puisque les témoins de l'histoire sont en train de partir. Ils vont engloutir avec eux des secrets », a repris Selma Hellal. A part Mohamed Harbi et Daho Djerbal, il y a, selon elle, peu d'historiens qui font le travail de fouille et de tentative de restitution. « L'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie a été faite par des historiens français. Les citoyens ont pris l'habitude de demander les livres de Benjamin Stora ou Yves Courrière », a remarqué Fayçal Houma qui a cité le livre de Belkacem Sâadallah, Tarikhou El Djazaïr Ethaqafi (L'histoire culturelle de l'Algérie), publié dans les années 1960, comme une exception. Yacine Hanachi abonde dans le même sens. « La plupart des livres que nous publions sont des rééditions d'ouvrages publiés en France. Aucun historien n'est venu vers nous pour nous présenter un ouvrage. Nous souhaitons avoir des projets d'historiens algériens », a-t-il relevé. Yacine Hanachi a rappelé que le premier livre publié par sa maison d'édition en 1993 traitait d'une enquête sur un centre de torture pendant la guerre de libération menée par Jean-Luc Einaudi. Pour souligner l'intérêt pour les ouvrages d'histoire, il a relevé qu'un livre sur Abdelhafid Boussouf, le commandant du MALG, publié par l' ANEP et écrit par Chérif Abdeldaïm, est fort demandé à Constantine. Chihab éditions, qui a acheté des droits, a publié des livres d'histoire édités ailleurs mais porte de plus en plus d'intérêt pour les témoignages d'acteurs vivants, tels que Mohamed Mechati, membre du Groupe des 22.
« L'ouvrage de Mechati est nécessaire. C'est un matériau de base pour les historiens. Comme il y a encore des zones d'ombre, Il y a beaucoup de vérités à rétablir. La limite est celle de vérifier les faits et d'éviter la diffamation. Il faut surtout éviter de publier des contrevérités historiques », a relevé Yasmina Belkacem. Les éditions Médias Plus de Constantine ont créé un « comité histoire » pour relire tous les textes et éviter la publication de faits erronés. Sid Ali Sekhri des éditions Mille Feuilles a confié avoir rejeté des manuscrits sur l'histoire parce que les auteurs n'apportent rien de nouveau. « J'ai publié cette année sept ouvrages sur l'histoire, dont un sur la loi du 23 février sur les bienfaits de la colonisation, et un autre sur l'itinéraire de Abdelmadjid Azzi dans la Wilaya III. Actuellement, c'est ce qui marche le mieux. Je contribue à l'écriture de l'histoire en ramenant des inédits », a-t-il noté. Selon lui, certains auteurs font de l'autocensure. « Après le déclenchement de la polémique autour du livre de Sadi, certains auteurs sont venus me demander de reporter la publication de leurs ouvrages. Selon eux, le débat n'est pas serein », a révélé Sid Ali Sekhri. D'après Selma Hellal, la confusion liée à l'histoire mène les gens à penser que les écrivains, tels que Rachid Boudjedra, peuvent jouer le rôle d'historien. « Un romancier n'est pas un historien.
Ce statut de romancier n'exige pas de lui de dire la vérité. S'il y a une telle attente d'un romancier, c'est que manifestement il y a des lacunes du côté du travail de l'histoire et de l'accumulation de la recherche historique », a-t-elle souligné. Dans son dernier roman Les Figuiers de Barbarie, publié chez Barzakh et Grasset, Rachid Boudjedra revient, partiellement, sur l'assassinat de Abane Ramdane et sur l'implication de Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf. Yasmina Belkacem espère que des livres soient écrits sur les événements de 1962, 1965, 1988, voire 1992. « Les vérités sont bonnes à dire. La balle est dans le camp des acteurs qui ont des choses à dire », a-t-elle dit. Il est important, pour Mohamed Balhi, de régler le problème des archives. Cela concerne autant les documents encore conservés en France et en Turquie ou les archives du MALG non encore accessibles au large public.


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