La centrale électrique de Terga, appartenant à Sharikat Kahraba Terga (SKT détenue à 51% par Sonelgaz et à 49% par Sonatrach), n'est plus pilotée par la société AOM depuis fin 2017. Les Témouchentois sont dans l'ignorance de cet événement, eux qui avaient été choqués par les rumeurs sur sa gestion délictueuse, la précédente APW s'en étant émue lors d'une session. Ces accusations apparaissent en définitive comme n'étant pas infondées, car indirectement confirmées au regard des raisons ayant entraîné la résiliation du contrat d'exploitation et de maintenance liant AOM à SKT. Pour rappel, la création d'Algerian O&M company (AOM) entre Sonelgaz, pour 40% des parts, et 60% entre la japonaise JGC et l'omanaise Sogex, est intervenue pour répondre au souci de tirer profit de l'expérience des deux partenaires étrangers dans le domaine de l'exploitation et la maintenance de centrales de production d'électricité et de sécurité industrielle. «Les objectifs recherchés à travers ce partenariat consistaient notamment en la création d'une société appelée à devenir leader en matière d'exploitation et de maintenance des centrales de tout type» a-t-il été officiellement indiqué. Par ailleurs, AOM devait intervenir également sur la centrale électrique de Koudiet Edraouch (El Tarf), sœur jumelle de celle de Terga. Or AOM est actuellement en phase de dissolution. Le fait saillant est que cet aboutissement s'est effectué d'une manière peu orthodoxe, puisque Sonelgaz a d'abord dû racheter les parts détenues par les partenaires étrangers dans AOM pour ensuite dénoncer le contrat la liant à SKT et enfin la dissoudre. Selon un document interne de Sonelgaz en circulation à Témouchent, il est fait deux reproches à AOM, celui «d'avoir eu recours quasi exclusivement au recrutement du personnel algérien, pour la plupart issu des filiales de Sonelgaz et percevant des salaires sans commune mesure avec les pratiques en vigueur au sein du groupe». De la sorte, ni l'érection d'une société appelée à devenir leader en matière d'exploitation et de maintenance des centrales de tout type n'a été réalisée ni le transfert de know how ne s'est effectué. Mais encore, il «s'ajoute des manquements graves aux engagements contractuels tant sur le plan de la gestion technique que sur le plan de la gestion administrative, financière et comptable de la société. C'est au demeurant cette situation critique qui avait amené le top management de Sonelgaz à dénoncer ce partenariat et à procéder au rachat des actions détenues par la partie étrangère défaillante». Il reste que les responsables du gâchis au détriment du pays et de son économie n'ont pas été inquiétés, aucune enquête judiciaire n'ayant été déclenchée. Selon de «méchantes» langues, il apparaît au bout du compte qu'AOM n'aurait été qu'un habillage pour faciliter l'acquisition d'équipements ou pièces de rechange de la centrale sans devoir passer par de contraignants avis d'appels d'offres internationaux en matière de transparence sur les montants des marchés. Dans l'affaire, les seuls perdants sont la centaine de cadres «surpayés» au tarif international par AOM, pour, selon les mêmes «méchantes» langues, garantir leur silence sur la réalité de sa gestion. Certains d'entre eux ont «sagement» fait le deuil de la perte des «acquis» en matière de revenus mirobolants, acceptant d'être repris par Sonelgaz sur la base d'émoluments conformes à la grille des salaires de SKT. Ils ont dû démissionner d'AOM, souscrivant ainsi à toute prétention à une quelconque indemnisation. Par contre, une minorité a tenté de ruer dans les brancards en faisant appel à la justice pour obtenir une réparation tenant compte du préjudice subi, mais en vain. D'autres, enfin, plus avisés, capitalisant le savoir-faire acquis, se sont mis au service d'autres multinationales à l'étranger.