Un millier de personnes ont rendu hommage hier au général rebelle thaïlandais, Seh Daeng, devenu un héros et un martyr des « chemises rouges » après sa mort provoquée par un tir d'origine inconnu reçu jeudi dernier. De nombreux participants avaient les larmes aux yeux lorsque la dépouille de Seh Daeng, en tenue camouflage, est arrivée pour la cérémonie organisée dans un temple bouddhiste de Bangkok, quelques heures après son décès survenu hier dans un hôpital. « J'aimais Seh Daeng. Il était franc et juste », a déclaré un particulier, Panitha. Certaines personnes présentes ont exprimé leur colère en détruisant des bouquets de fleurs déposés par l'armée ou une station de télévision jugée pro-gouvernementale. Mort à l'âge de 58 ans, Seh Daeng, de son vrai nom Khattiya Sawasdipol, dirigeait la sécurité du camp retranché installé par les manifestants antigouvernementaux dans le centre de la capitale depuis début avril. Il a été visé à la tête par un tir d'origine inconnue jeudi soir, alors qu'il accordait une interview à des journalistes étrangers. Suspendu par l'armée en janvier, ce franc-tireur était considéré comme un allié indéfectible de Thaksin Shinawatra, l'ex-Premier ministre en exil renversé en 2006 par un putsch, et dont se réclament de nombreux « chemises rouges ».