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«‘‘Vacances en paix'' est un projet fait avec beaucoup d'amour»
Jira Bulahi Bad. Déléguée sahraouie pour l´Espagne
Publié dans El Watan le 15 - 07 - 2019

Chaque année, des milliers d'enfants sahraouis des camps de réfugiés de Tindouf passent l´été en Espagne dans le cadre du programme «Vacances en paix». Un programme de solidarité avec le peuple sahraoui qui a commencé en 1979. Dans cet entretien, Jilal Bulahi Bad, déléguée sahraouie pour l´Espagne, parle de cette initiative louable.
– Depuis 1979, des milliers d'enfants sahraouis passent l'été en Espagne, dans le cadre du programme «Vacances en paix». En quoi consiste-t-il exactement ?
Ce programme «Vacances en paix» vise notamment à offrir aux mineurs sahraouis un environnement et des conditions de vie plus sains, offrant la possibilité d'améliorer considérablement leur santé, par le biais de l'alimentation, car les problèmes d'anémie et de malnutrition liés à une mauvaise alimentation sont courants, de même que la réalisation d'examens médicaux pour détecter d'éventuelles pathologies et, le cas échéant, les traiter de manière adéquate.
En bref, il est destiné à couvrir et à satisfaire les principaux besoins des enfants, compte tenu des conditions extrêmes dans lesquelles vit la population de réfugiés sahraouis.
Il cherche également à donner plus de visibilité à la cause sahraouie en Espagne et à sensibiliser le peuple espagnol à ces réalités sociales, ainsi qu'à la création et au renforcement des liens entre les familles biologiques des enfants et les familles espagnoles.
Il est essentiel de souligner l'importance de tenir ces enfants éloignés de leur lieu de résidence pendant la saison estivale, (des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie), territoire considéré comme l'une des zones les plus chaudes de la planète et où les températures peuvent facilement dépasser les 50 degrés pendant l´été.
C'est donc une initiative solidaire qui vise à promouvoir un séjour riche sur le plan humain, afin qu'elle contribue non seulement à son amélioration physique, mais également à son développement intégral en améliorant la communication et la compréhension entre les peuples espagnol et sahraoui.
– Comment ce programme a-t-il commencé ?
Depuis le début du conflit armé au Sahara occidental, les Sahraouis ont des conditions de vie intenables. Ce faisant, les autorités sahraouies, en collaboration avec les autorités algériennes, ont lancé, pendant l'été, un programme de colonies de vacances sur les côtes algériennes, qui a débuté à l'été 1976, en donnant la possibilité à de petits groupes de garçons et de filles de passer de vraies vacances.
De même, en 1979, grâce à la collaboration entre le Front Polisario et le PCE (Parti communiste espagnol), les 100 premiers enfants arrivèrent en Espagne et furent répartis entre des centres d'hébergement et des camps d'été dans les communautés de Madrid, Valence et Catalogne.
L'expérience a été si bénéfique, qu'elle a duré jusqu'à la fin des années 1980, qui ensuite devient un refuge temporaire pour les enfants sahraouis des camps de réfugiés de Tindouf, appelé actuellement : «Vacances en paix».
– Pour réaliser ce projet, des milliers de familles espagnoles se sont directement impliquées. Comment se fait le choix de ces familles ?
L'une des conditions fondamentales pour être une famille accueillante est d'être particulièrement sensible aux actions de solidarité de ce type, axées sur les groupes vulnérables, comme les enfants sahraouis en mettant l'accent sur le problème du Sahara occidental, afin de susciter la sensibilité et de promouvoir l'engagement de la société dans la défense des droits des Sahraouis.
Les familles solidaires passent également par une série d'entretiens menés par les responsables des associations d'amis qui gèrent le programme dans les différentes communautés autonomes, ainsi que par les organismes de services sociaux des mairies.
Enfin, les personnes éligibles participent à des entretiens guidés sur les coutumes, les traditions et le traitement en général de ce type de mineurs, et signent une série de documents dans lesquels elles s'engagent à appliquer et à respecter les règlements qui régissent ce programme.
– Pourquoi la tranche d'âge a-t-elle été arrêtée entre 7 et 12 ans ?
La tranche d'âge choisie répond à l'idée que les enfants de moins de 7 ans sont encore petits pour l'adaptation. Ainsi, pendant des années, les garçons et les filles qui sont partis pour la première fois pouvaient revenir pendant cinq années de suite, jusqu'à l'âge de 12 ans.
Cette procédure garantissait la continuité, puisque chaque année, elle donnait la possibilité à de nouveaux candidats.
Cependant, à partir de 2008, la crise économique en Espagne et l'augmentation du coût des billets d'avion de la compagnie Air Algérie ont eu de lourdes conséquences sur le nombre de bénéficiaires qui était passé de 10 000 enfants les années précédentes à 4286 cet été.
– Quel est le rôle de l'Algérie dans cette initiative humanitaire ?
Ce projet est entièrement financé par le mouvement de solidarité de l'Etat espagnol avec le Sahara, mais le rôle joué par l'Algérie pour garantir le succès du programme est essentiel.
D'une part, il y a l'émission de centaines de passeports collectifs, ainsi que la programmation à l'avance d'un authentique pont aérien, reliant le modeste aéroport de la ville de Tindouf aux principaux aéroports de toutes les communautés autonomes d'Espagne.
Cet effort titanesque au milieu de la saison estivale est important car la compagnie doit aussi assurer énormément de destinations lors de cette période.
Tous ces facteurs n'ont pas diminué la volonté des autorités algériennes et l'effort de la compagnie Air Algérie de maintenir à flot un projet aussi beau, humain et passionnant comme «Vacances en paix» afin que des enfants sahraouis passent leurs vacances en Espagne.
– Quarante ans plus tard, quels sont les résultats concrets de ce programme de «Vacances en paix» ?
En général, les «Vacances en paix» sont jugées nécessaires et appropriées, compte tenu des dures conditions de vie dans les camps sahraouis et des besoins en aide humanitaire. En termes d'efficacité, ils ont atteint les objectifs fixés.
Sans aucun doute, l'empreinte laissée par ce programme est très profonde, car elle n'a pas seulement permis aux enfants de quitter pendant deux mois les camps de réfugiés qui vivent dans des conditions météorologiques extrêmes pendant l´été, en améliorant leurs conditions de vie et leur santé, mais a également rendu possible le fait que beaucoup d'enfants ont été sauvés en les soumettant à des traitements et à des opérations chirurgicales qui, autrement, auraient été impossibles à réaliser dans les camps de réfugiés.
A tout cela, s'ajoutent d'autres avantages et des expériences vitales, tels que l'éducation à la diversité et à la tolérance et l'apprentissage interculturel qui permet de revenir positivement à l'éducation générale des enfants bénéficiaires. L'impact global sur les camps est très positif, de même que l'apprentissage des divers dialectes espagnols parlés dans les différentes communautés autonomes d'Espagne.
Dernier point, mais non des moindres, c'est la coexistence avec les familles d'accueil qui a constitué un pont solide entre ces familles et les familles de réfugiés, de telle sorte qu'elles les considèrent comme leurs propres fils et filles. Et ces enfants sont toujours les meilleurs ambassadeurs du peuple sahraoui.
Par conséquent, nous considérons que les «Vacances en paix» est le plus important projet de tous les programmes de solidarité avec le peuple sahraoui, car c'est un projet fait avec beaucoup d'amour et qui le relie le mieux aux différents peuples qui composent l'Etat espagnol.
– Bio express
Jira Bulahi Bad est ingénieure et femme politique sahraouie, (représentante du Polisario dans de nombreux pays et ministre de la République démocratique sahraouie). Elle est née le 20 juin 1965 à Laâyoune, au moment où le Sahara occidental était encore une colonie espagnole. Après la marche verte, elle s'enfuit avec sa famille à Tindouf (Algérie).
Ensuite, elle obtient une bourse pour étudier l'ingénierie électronique à Cuba. A son retour, elle rejoint diverses organisations politiques et sociales sahraouies, telles que l'Union des jeunes Sahraouis ou l'Union nationale des femmes sahraouies, entités dans lesquelles elle occupe des postes de responsabilité.
Cependant, c'est dans le domaine des relations internationales que Jira Bulahi Bad se spécialise. Elle obtient une maîtrise en coopération internationale à l'université d'Alicante.
En 2011, lors de la célébration du XIIIe congrès du Polisario dans la ville de Tifariti (territoires libérés du Sahara occidental), Jira Bulahi Bad entre au gouvernement sahraoui et est nommée ministre de la Formation professionnelle, de la Fonction publique et de l'Emploi.
Depuis 2015, elle est devenue déléguée sahraouie en Espagne, première femme à occuper ce poste.


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