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« Le séisme de Koléa est un signe précurseur qu'il faut prendre au sérieux »
Pr Abdelkrim Chelghoum.Président du Club des risques majeurs
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2010

Le séisme qui vient de frapper Koléa avant-hier et celui de M'sila la semaine dernière inquiètent les Algériens. Dans cet entretien, Abdelkrim Chelghoum, directeur de recherche à l'UST Houari Boumediène, professeur en numérique et génie parasismique, président du GPDS (laboratoire génie parasismique, dynamique et sismologie), président du Club des risques majeurs et consultant principal GAIM Ltd Derbyshire (Grande-Bretagne) nous livre ses appréciations à propos du risque sismique.
Comment appréciez-vous la secousse de Koléa qui a affolé les Algériens ?
Malheureusement, sept années après le douloureux événement du 21 mai 2003 de Boumerdès, on constate qu'aucun enseignement n'a été tiré. M'sila a été classée en zone 1, donc de sismicité à peine sensible, mais la dernière catastrophe vient de prouver toute l'étendue de l'erreur. Le séisme de Koléa est un signe précurseur qu'il faut prendre au sérieux, la faille de Sidi Abdellah bouge. On constate qu'à chaque fois, l'application d'une réglementation grossière et erronée a été l'un des critères dominants dans l'évaluation des causes ayant provoqué les effondrements des ouvrages et édifices. Il est à craindre que la malédiction ne soit portée par une fatalité et l'amnésie des pouvoirs publics tendant à contenir la démarche en matière de prévention des séismes dans un certain nombre de dispositions réglementaires et législatives « philosophiques » et « insignifiantes ».
Que pensez-vous de la déclaration, la veille, du ministre de l'Habitat sur le fait que les pouvoirs publics ont « tiré les enseignements nécessaires des séismes » qui ont frappé notre pays ?
En se référant à l'historique de la réglementation algérienne, on remarque que ces règles ont été préfabriquées par tâtonnements en utilisant le code californien UBC, les règles françaises PS92 et l'Eurocode 8. En Algérie, l'absence totale de recherche approfondie dans ce domaine, l'absence de moyens de calcul numérique, l'absence de laboratoires d'essais dynamiques, l'absence de procédures de validation sur les plans expérimental et théorique, l'inexistence d'une équipe de chercheurs pluridisciplinaires — une centaine au moins — spécialisés dans les phénomènes dynamiques et numériques, ne peuvent déboucher que sur un document constituant une simple recherche bibliographique, avec une adaptation intuitive des différents facteurs intervenant dans le calcul de la force sismique de dimensionnement. Ce qui nous fait dire que la démarche adoptée est à la fois improvisée et archaïque parce que sans validation ni fondement technique et/ou scientifique.
Pourtant, il y a eu des efforts pour l'actualisation du système parasismique ?
Il faut signaler l'indigence de la puissance publique dans sa stratégie à vouloir pallier les carences et insuffisances en matière de prévention en procédant, dans la précipitation, à une soi-disant mise à jour, encore une fois, des règles en vigueur sans débat national ni consensus des experts. Ainsi, quelques mois après la catastrophe de Boumerdès, l'administration concernée propose une série de modifications sans justification ni validation de certains facteurs et paramètres. Je citerais à titre d'exemple : les systèmes de construction, les joints, la ductilité, les coefficients d'accélération, le coefficient de comportement, etc. Les valeurs affectées à ces facteurs sont fixées sur une base purement « pifométrique ». La proposition d'un nouveau découpage du territoire national en quatre zones sismiques avec une appréciation des coefficients d'accélération. Car elle me paraît à la fois inappropriée et dangereuse sur les plans économique et sécuritaire. Il est connu et admis que l'élaboration d'une telle cartographie nécessite une expertise scientifique et technique de haut niveau avec des moyens matériels considérables pour revoir, analyser, valider et synthétiser les documents de base ayant trait à la sismicité instrumentale, la tectonique, la néotectonique, les discontinuités géophysiques et les imageries satellitaires. Et rien de cela n'a été fait.
Donnez-nous des exemples concrets...
Ainsi, le nord de l'Algérie, une région historiquement active d'est en ouest, est subdivisé en quatre zones où la contradiction est flagrante si on se réfère aux résultats des expertises menées in situ après les récentes catastrophes, à savoir la commune de Sendjas dans la wilaya de Chlef, qui a été totalement endommagée lors du séisme d'octobre1980, se trouve classée en zone IIb (moyenne sismicité), la ville d'Oran dévastée en 1790 est classée en zone II (sismicité modérée à faible) ; la ville de Touggourt dans la wilaya de Ouargla secouée par un séisme de magnitude 5 sur l'échelle de Richter en 2007 est classée en zone 0 (zone sans sismicité) ; la commune de Hammadi dans la wilaya de Boumerdès est classée en zone IIb (moyenne sismicité), etc. La wilaya de M'sila, secouée le 14 mai 2010 par un séisme d'une magnitude de 5.2 — qui est à confirmer — est non prévue dans la cartographie officielle. Quant à la solution réglementaire préconisée pour le concept parasismique des bâtiments, elle consiste à injecter des bouts de voile dans la superstructure sans tenir compte des effets interactifs induits sur les plans technique et économique. Quelle trouvaille !
Et que proposent les scientifiques pour mieux limiter les dégâts ?
L'Etat se doit de mettre en place une stratégie cohérente et claire en matière de gestion des risques majeurs en général et du risque sismique en particulier, car sa responsabilité demeure entière en cas de calamité. La réglementation technique en vigueur doit expressément être revue, validée, justifiée et re-analysée sur la base des deux principes directeurs et interdépendants : risque acceptable et coût acceptable. C'est pourquoi il est vivement recommandé de surseoir à l'application de la réglementation actuelle, revoir et corriger la cartographie de sismicité en rectifiant les aberrations suscitées, adopter provisoirement l'Eurocode 8 comme prescriptions générales pour le calcul, le contrôle et le suivi des structures et ouvrages d'art. Mais également charger des cabinets indépendants d'experts pour l'élaboration de nouvelles règles de la construction dûment validées et justifiées expérimentalement et numériquement. D'où l'urgence de mettre en place, immédiatement, une dizaine de laboratoires.


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