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Les conséquences d'une gabegie
Publié dans El Watan le 17 - 09 - 2019

Le règne sans partage, corrompu et corrupteur, a mis l'économie du pays en faillite sous la houlette de celui qui haranguait les foules avant de tomber de son piédestal, contraint, par une maladie handicapante, de céder les rênes du pouvoir à une fratrie complice d'une oligarchie délinquante qui va s'atteler, au fil du temps, à asséner le coup de grâce à une économie sous perfusion pétrolière. Ce pillage ainsi que la déliquescence des institutions de l'Etat ont abouti à un délabrement multisectoriel du système de gestion et de gouvernante du pays.
Si cette crise économique a touché de nombreux pays avec la chute du prix du baril pour les pays producteurs de pétrole, force est de constater que, chez nous, sa gestion a été chaotique et aggravée par une dilapidation effrénée des deniers publics, par une corruption érigée en système, la prédominance d'un marché informel ravageur et l'absence d'un développement industriel, pourvoyeur de richesses et d'emplois. Un autre phénomène aussi pernicieux, et non des moindres, va également peser de son poids sur une économie moribonde à travers les fuites de capitaux par une néo-bourgeoisie, comprador et arriviste, pour l'acquisition de biens à l'étranger avec des complicités internes ainsi que celles des pays d'accueil, pourtant très regardants sur l'origine et les mouvements de fonds de leurs concitoyens. Un dossier qui mériterait d'être ouvert un jour.
C'est également l'autisme du système qui va éloigner toute approche rationnelle aux problématiques posées, en privilégiant des solutions populistes et sans lendemain par l'injection de sommes colossales, à fonds perdus, ignorant l'avis de nos experts qui avaient pourtant tiré la sonnette d'alarme, en temps opportun, sur une situation prévisible qui va contraindre le système à l'hérésie de la planche à billets alors qu'on s'attendait à une relance promise par le gouvernement Sellal à travers son nouveau modèle économique qui n'aura finalement été qu'un projet chimérique.
Son ingéniosité et celle de son ministre de l'Industrie se sont également traduites par la création, du jour au lendemain, d'une industrie de montage de véhicules dans un environnement désertique en termes de sous-traitance devant accompagner ce genre d'activité industrielle. La facture de cette aventure, pour des véhicules désossés, s'est soldée pour l'économie nationale par un débours de cinq fois le prix (3 milliards de dollars pour les véhicules «désossés» et 1 milliard pour la pièce détachée) en comparaison avec la facture des importations faites auparavant pour des véhicules livrés à partir de leurs usines de fabrication.
Ces coquilles vides, les discours infantilisants et les informations sur les fortunes des uns et des autres à l'étranger ont eu un impact traumatisant sur le moral d'une nation marquée par autant de frasques et d'errements. Cette situation de déliquescence et de rapine a fait également prendre conscience au peuple qu'il ne pouvait envisager aucune forme de perspectives d'un avenir crédible avec des gouvernants de cet acabit. L'espoir perdu et le marasme d'une malvie avec ses maux sociaux et un chômage endémique vont pousser des milliers de jeunes, diplômés et d'autres, à tenter, au risque de leur vie, la traversée de la mer à la recherche d'un avenir meilleur. Certains des candidats à cet exil de misère sont parvenus à destination, alors que d'autres, beaucoup moins chanceux, l'ont malheureusement payé de leur vie ou sont actuellement parqués dans les différents centres de rétention en Europe ou détenus quelque part.
Cette situation ô combien dramatique, tant pour les familles que pour la société, ne semble nullement avoir été appréhendée à sa juste dimension par les tenants du pouvoir qui, au lieu de la mise en œuvre d'une stratégie, «un plan Marshall» (par rapport au volume de la rapine des deniers publics) à même de faire face à ce phénomène migratoire, se sont contentés de déclarations de circonstance et du renforcement de la sécurité des façades maritimes du pays. Une belle trouvaille !
La part de responsabilité des régimes successifs
Si, aujourd'hui, l'opprobre est jeté sur le système bouteflikien et à juste titre d'ailleurs pour le lourd préjudice causé au pays, il faut également faire preuve d'honnêteté en situant, sans complaisance, la responsabilité, même si à des degrés différents, de tous les autocrates et faiseurs de rois qui se sont succédé depuis l'indépendance du pays. Chaque régime a un passif à assumer, devant l'histoire et devant le peuple, tant dans la gabegie qui a prévalu durant sa gouvernance que dans la pérennisation d'un système synonyme d'arbitraire, de privation des libertés et de violation des droits de l'homme. L'autoritarisme qui a caractérisé les politiques et gestion du pays depuis 1962 a confisqué toute forme d'expression pouvant heurter l'égocentrisme des gouvernants ou aller à contre-courant de la pensée unique et inique. D'ailleurs, rien que pour leurs idées, de nombreux citoyens ont connu les affres de la taule ou payé de leur vie l'aspiration à une Algérie différente. Paix à leur âme !
Prémonition d'un vieux militant
Le souvenir d'un entretien avec un vieux militant de la cause nationale, aux principes intangibles, mérite d'être mis en évidence parce que s'inscrivant dans le contexte des événements actuels. Il s'agit d'une analyse faite, à l'époque, par ce personnage sur celui qui allait gouverner le pays pendant les deux décennies. En effet, au lendemain de la première élection présidentielle, je recevais, dans mon bureau, cette connaissance, qu'il me soit permis, à cette occasion, tant par le concerné que par son épouse Lamia, d'évoquer ce souvenir en mettant un brin de lumière sur son passé, lui le modeste qui a toujours vécu à l'ombre de l'histoire. Il s'agit de Bensalem Fodhil, ancien compagnon de cellule, en France, du défunt le président Boudiaf et qui, au lendemain de l'indépendance et au vu d'une certaine évolution de la situation dans le pays, a préféré se retirer définitivement de la scène politique en sacrifiant tous ses droits et sans bénéficier d'un quelconque privilège, comme des milliers d'autres, dont certains moins méritants.
A l'époque, Bouteflika venait d'être élu pour son premier mandat à la magistrature suprême du pays. Devant mon enthousiasme partagé par trois autres collègues présents et les arguments développés par les uns et les autres, notamment son aura et son passé politique dans les Affaires étrangères en qualité de ministre et de surcroît le plus jeune à ce poste. Après nous avoir écoutés et observé un silence qui présageait long sur ce qu'allait être sa réponse, M. Bensalem nous répondit, avec solennité, en étayant ses arguments, que cette «élection» allait être chaotique pour le pays et le plonger dans un marasme sans précédent tout en concluant que c'était une journée de deuil pour ceux qui connaissent cet homme et l'avenir nous le confirmera (sic).
N'ayant pas suffisamment de recul, à l'époque, pour une appréciation objective du constat qui venait d'être fait et une fois la discussion terminée, chaque collègue est reparti de son côté, qui incrédule, qui méditant les propos de ce vieux militant. Malheureusement, quelques années plus tard, ce qui était pour nous que prémonition allait s'avérer d'une réalité amère pour le pays. Faut-il souligner à cet égard que Monsieur Bensalem doit ce pragmatisme à sa connaissance des arcanes et à ses responsabilités politiques, à l'étranger, durant la guerre de Libération nationale, en plus de sa proximité, durant cette époque, avec de nombreux responsables dont certains allaient occuper de hautes fonctions dans les institutions de l'Algérie indépendante. Je me devais de rouvrir cette page du passé pour rappeler que de nombreux patriotes partageaient les mêmes convictions quant aux conséquences du système de gouvernance qui allait s'incruster dans le pays.
L'entame d'une phase supérieure par le hirak devient impérieuse
L'ancrage du hirak dans la société n'est pas sans susciter d'inquiétudes dans les milieux de ceux qui, depuis des décennies, se partagent, à leur seul profit, les dividendes de la rente pétrolière. L'angoisse du changement et de répondre, un jour, de leurs actes les pousse à des manœuvres de déstabilisation pour torpiller le processus de la Révolution du sourire. Cette sale besogne est confiée à des mercenaires et autres «baltaguia» gloutons de cachir (pour les plus ignares) disposant de moyens en plus de l'assistance de certains pays craignant pour leurs intérêts ou de l'arrivée d'un hirak dans leurs murs.
Toute tentative de «pollution» du mouvement populaire qui sera entreprise restera vaine et se heurtera à la volonté inébranlable d'un peuple pacifique, assoiffé de justice et de liberté décidé, à tout jamais, de prendre ses destinées en main, à l'exemple des aînés et de leurs sacrifices pour recouvrer la dignité d'une Algérie libre et démocratique. Cette force, le peuple la puise de la légitimité de ses revendications et d'une conviction profonde d'établir un Etat de droit, de mettre fin à la corruption et de bannir, à jamais, toute forme de servitude pour un vivre ensemble dans la liberté, la légalité et la dignité, sans exclusion aucune. Cette volonté est réaffirmée, comme un leitmotiv, par des millions d'Algériens lors de chaque référendum du vendredi à travers le territoire national.
La concrétisation de ce projet, dans les faits, requiert unité des rangs et détermination jusqu'à «l'aseptisation» totale de l'environnement sociopolitique du pays. Si les événements relatifs à certaines arrestations peuvent être interprétés comme un signal fort, il n'en demeure pas moins que le peuple sait rester vigilant jusqu'à l'aboutissement total de ses revendications légitimes, car l'édification de la nouvelle République ne pourra s'accommoder d'une quelconque forme d'assistance par les anciens architectes du système qui veulent, contre la volonté du propriétaire des lieux – le peuple – assumer la mission de maîtrise de l'œuvre du projet en cours de réalisation par le hirak. Ce peuple propriétaire des lieux, qui est usurpé, depuis 57 ans, d'un droit inaliénable d'être souverain dans sa propriété, pour le choix du locataire et de la durée de location à accorder à tout occupant d'El Mouradia, au titre d'un contrat révocable, en cas de non-respect des engagements pris.
Ceci étant, il devient également impérieux pour la société civile d'entreprendre son organisation afin de passer à la seconde phase, celle des négociations avec une jonction entre les forces démocratiques et élection (ou autre forme consensuelle) de représentants dignes et crédibles, à même de négocier et de suivre le cheminement du processus démocratique devant jeter les jalons du fondement de la deuxième République. Le processus de changement qui sera entamé devra, avec la participation d'experts, accorder une place prépondérante au volet économique tant l'impact de la problématique risque, à court terme, d'avoir des conséquences multiformes et gravissimes sur la situation socioéconomique voire sécuritaire du pays et l'épuisement imminent des réserves de change est là pour nous rappeler cette situation.
Par voie de conséquence, tout retard, débats stériles ou luttes de chapelles seront non seulement contreproductifs pour la mise en œuvre de cet important chantier, mais risqueraient également d'être, avec le temps, à l'origine de problèmes imprévisibles. Ce sont toutes ces considérations objectives qui doivent conduire les partis en présence à plus de pondération, de maturité politique et d'intelligence pour un dialogue serein situant l'intérêt de la nation au-dessus de toute sensibilité ou considérations dogmatiques.
Les transgéniques du système
Durant ces deux décennies, tous les moyens ont été mis en œuvre pour consolider les assises du système et enraciner ses relais. C'est dans cette logique qu'il a semé, à travers le pays et à l'étranger, ses OPM «Organismes politiquement modifiés» (aussi résistants aux changements que les OGM) gracieusement arrosés et qui, en germant, ont donné naissance à une gamme riche et variée d' hybrides qui a été parsemée à travers les espaces d'une multitude d'institutions et autres associations, sportives, culturelles, religieuses, organisations de masse, des enfants de…. et de…, partis de l'opposition, partis de la coalition, réseaux sociaux, chaînes de radio, de TV et consorts. Et tutti quanti pour servir de faire-valoir, annihiler toute dynamique de changement dans le pays, polluer le paysage politique, gonfler les urnes, encenser fakhamatouhou, et chauffer le bendir à l'occasion de visites officielles et des meetings de propagande. D'ailleurs, c'est dans cet esprit que de nombreuses associations et appendices de l'administration ont vu le jour et leur raison d'être complètement galvaudée avec, à leur tête, des «responsables» traînant un fil à la patte, non sans intérêt d'ailleurs.
Certains de ces thuriféraires prédisaient au maître une gouvernance ad vitam, alors que d'autres, mieux éclairés, parlaient d'un messie envoyé de Dieu ou d'homme providentiel qui a pu redonner au pays sa place dans le concert des nations. Cette cacophonie de louanges abjectes et tant d'autres inepties aussi déshonorantes les unes que les autres semblent aujourd'hui ne plus faire partie de leur discours. Le roi est mort, vive le roi ! Telle semble être la devise.
Hier serviteur du Maître, aujourd'hui mousquetaire pour le combattre
Sentant le glas sonner et à la recherche d'une virginité politique, de nombreux nervis ont entamé leur mue à travers un recyclage vil. Drapés de l'effigie de démocrates, l'ignominie les pousse jusqu'à participer aux manifestations du vendredi pour partager, publiquement, les pamphlets et autres slogans, fustigeant leurs maîtres et le système qui les a abreuvés de la sueur du peuple, des années durant. Au lieu de s'incliner devant la volonté de ce peuple, combien meurtri, et de s'effacer pour aller cuver leurs élucubrations sur une autre planète, certains caméléons ont commencé à clamer, toute honte bue, leur alliance au hirak afin de se remettre en selle en abandonnant une monture devenue boiteuse et combien encombrante. L'obsession du recyclage a conduit d'autres à retourner leur veste pour s'attaquer férocement à leur ancien maître oubliant que, quelques semaines auparavant, ils étaient leurs suppôts attitrés. Hier serviteur invétéré du maître, aujourd'hui mousquetaire pour le combattre.
Le premier exemple nous vient d'un certain parti politique où le reniement s'est traduit par une opération de déstabilisation et la mise à nu des méfaits et «vertus» politiques du premier responsable afin de le contraindre à quitter la chapelle. Le comble, c'est que cette homélie est officiée par un ancien et grand encenseur qui, peu de temps auparavant, était le porte-parole et néanmoins numéro 2 de ce parti, avant d'être débarqué. On est frappé par autant de volte-face, aussi viles les unes que les autres, même si les faits rapportés sont condamnables à plus d'un titre. Ce contestataire de circonstance devrait également se rappeler la déclaration faite, au lendemain du mouvement populaire, considérant le hirak comme un mouvement de rue éphémère.
Lui emboîtant le pas, un ancien responsable d'un autre parti politique mis au placard n'a pas trouvé mieux que de déclarer, au réveil d'une léthargie de plus de huit mois, son acolyte et «remplaçant» comme usurpateur du poste. Après ses pitreries, de mauvais aloi, étalées tout au long de ses activités politiques, le glas vient de sonner pour lui, laissant place au travail des limiers et à celui de la justice.
Un autre thuriféraire du système et ex-premier responsable de ce même parti, avant d'être débarqué, et qui s'est honorablement distingué par sa fonction de bouffon de la cour, continue de chahuter à partir de son exil doré à l'étranger. Tout honte bue, il continue de s'ériger en donneur de leçons, oubliant un passé chargé et toutes les casseroles qu'il traîne derrière, notamment le lourd préjudice financier causé à la Caisse nationale de mutualité agricole pour lequel il répondra, le jour venu, comme tant d'autres de son acabit.
Cet état des lieux ainsi que la composante qui a dirigé ce parti, durant ces derniers temps, auraient dû interpeller les militants sincères pour ne pas cautionner, d'une manière ou d'une autre, une telle situation qui s'est traduite par la descente aux enfers de ce plus vieux parti, symbole de la lutte de libération nationale et jadis fierté d'un peuple en guerre contre le colonialisme. Confié à certains aventuriers et affairistes de la chkara (on sait que les affaires et la politique ne font pas bon ménage, mais…) son image s'est ternie au fil des événements à travers un militantisme de façade, d'intérêts et de comportements indignes donnant lieu à des chapelets d'invectives jetées, en direct, à la face du peuple. A toutes ces frasques et tant d'autres vient s'ajouter une action gravissime menée par un commodo «d'élus» pour cadenasser l'entrée du siège de la Chambre basse du Parlement afin de déloger son président. Ce fait d'armes a été d'ailleurs rapporté par tous les organes de presse et retransmis en direct par certaines chaînes de télévision nationales.
Cette série de turpitudes risque de connaître d'autres rebondissements, aussi surprenants les uns que le autres, par rapport aux luttes intestines et guerres de leadership qui minent ce parti, vidé de sa quintessence, la base militante. Il est grand temps et la conjoncture actuelle est propice aux militants sincères pour répondre à leur conscience et à l'appel du peuple et d'honorer la mémoire de ceux tombés au champ d'honneur en entamant une démarche digne et courageuse, à inscrire en lettres d'or dans les annales, consistant à accompagner ce patrimoine national au panthéon de l'histoire où il occupera une place à la mesure de sa grandeur.
Ce qui n'exclut en rien la possibilité pour ceux qui prétendent avoir la confiance du peuple et jouir d'une certaine popularité, qu'ils ne cessent de clamer, de relever le défi en créant leur parti et de prouver, à tous, leur capacité de le hisser au plus haut sommet de la pyramide comme le fut le FLN, avant d'être dévoyé. Un dernier exemple parmi d'autres mérite également d'être mis sous la lumière des projecteurs non pour une quelconque distinction honorifique ou autre acte de bravoure, mais par rapport à la singularité de la démarche de son actuel «patron» qui, en dépit de la volonté des travailleurs, maintes fois exprimées, a décidé de rester rivé sur le siège où il a été placé il y a plus de deux décennies. La longévité au poste de ce personnage, honni par ceux qu'il est censé représenter, est un record pouvant se mesurer à celui détenu par certains apparatchiks de l'ancien bloc de l'Est.
Il est grand temps pour que ce «patron» comprenne qu'il est dans une centrale des travailleurs (dans le sens noble de la définition de cette catégorie laborieuse) et qu'un vent de démocratie est en train de souffler sur le pays.
Cette nouvelle situation imprévue devrait, en principe, le pousser à un sursaut d'honneur pour se déboulonner de son siège qui est censé être celui de l'alternance, de l'exemplarité et du militantisme par celui qui l'occupe.
La demande, combien légitime exprimée par des milliers de travailleurs pour un «dehors» inconditionnel se justifie par la situation de l'UGTA dont la représentativité s'est amoindrie, au fil du temps, par rapport à son éloignement du monde du travail et d'une transformation, au fur et à mesure, en officine politique par le seul désir d'un «patron» soucieux de se mettre au diapason du système en affichant, au gré des événements, d'une manière ostentatoire, son appartenance fusionnelle au système ainsi qu'une grande proximité avec un certain milieu du patronat. Il est vrai aussi que dans les centres d'intérêt de certains partis politiques et autres institutions domestiquées, la fonction n'a jamais été un sacerdoce. En effet, au lieu d'un mea-culpa pour se repentir d'un passé qui hantera, ad vitam, leur conscience, ceux qui ont mené le pays à une situation de faillite persistent dans leur agitation névrotique, certainement rongés par une conscience, pour le peu qu'il en reste, culpabilisante.


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