Employant 1150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie, Aigle Azur desservait surtout l'Algérie et avait des lignes en partance vers le Liban, le Portugal, le Mali, la Russie et le Brésil. Le tribunal de commerce d'Ivry, en France, a placé la compagnie aérienne Aigle Azur en situation de liquidation avec arrêt de toutes les activités depuis vendredi à minuit. Malgré les tentatives de reprise par d'autres compagnies et les offres de sauver le personnel du chômage, la compagnie Aigle Azur s'arrêtera de voler. «Cette décision est difficile, car tout avait été mis en œuvre pour sauver les salariés», regrettait Sonia Arrouas, présidente du tribunal de commerce qui a décrété non viables les offres des repreneurs. Des espoirs avaient été mis dans les deux dernières offres sur 14 déposées, émanant de Lionel Guérin et Philippe Micouleau et celle de Lu Azur actionnaire minoritaire d'Aigle Azur à hauteur de 19%, mais en vain. «Aucune solution pérenne n'a été proposée par les candidats repreneurs», affirme la juge en déplorant «les désistements ou les absences d'offres concrètes, l'absence de moyens financiers des candidats crédibles». Le tribunal d'Ivry relève aussi «l'indétermination de la provenance des fonds et l'irrecevabilité de certaines propositions». Du côté des pouvoirs publics français, Aigle Azur avait bénéficié de l'annulation de plusieurs millions d'euros de dettes sociale et fiscale pour aider les repreneurs à sauver la compagnie aérienne, mais cela n'a pas suffi à attirer de meilleures offres de reprise. Air France avait montré au départ un intérêt pour la reprise de la compagnie en difficulté, puis a changé d'avis en jugeant que son «environnement social est stable et nous avons clairement dit que nous ne comptions pas le mettre en péril». Employant 1150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie, Aigle Azur desservait surtout l'Algérie et avait des lignes en partance vers le Liban, le Portugal, le Mali, la Russie et le Brésil. Un accompagnement particulier sera mis en place pour le personnel de la compagnie en France pour «un retour rapide à l'emploi avec une offre de formation et un travail sur le reclassement». Air Caraïbes s'est proposé, dès l'annonce de la décision du tribunal, d'embaucher une partie des salariés d'Aigle Azur. Air France devrait, elle aussi, reprendre quelques employés, notamment le personnel navigant d'Aigle Azur. A noter que la désormais défunte compagnie a cessé de voler depuis le 7 septembre dernier et compte une flotte de 11 avions Airbus (A320 et deux A330) qui a servi à transporter 1,88 million de passagers l'année passée. Pour rappel, Aigle Azur appartenait à l'homme d'affaire franco-algérien Arezki Idjerouiden. Patron du groupe Gofast, Idjerouiden rachète, en 2001, la compagnie Aigle Azur en développant ses liaisons vers et en provenance d'Algérie. En février 2014, Idjerouiden cède sa place de PDG à Cédric Pastour en gardant son actionnariat majoritaire dans la compagnie, à hauteur de 52%. En avril 2016 à Paris, Arezki Idjerouiden décède des suites d'une longue maladie. En 2017, Weaving Group cède ses 32% de parts de la compagnie à David Neeleman, suite à quoi les trois principaux actionnaires, en l'occurrence, HNA, David Neeleman et Lu Azur, désignent Frantz Yvelin comme président-directeur général de la compagnie. En 2019, Aigle Azur est entrée dans une zone de turbulences financière dont elle ne se relèvera pas.