A quelques minutes du match opposant l'Algérie à la Slovénie, les rues d'Alger étaient presque désertes. Les quelques citoyens qui n'ont pas eu la possibilité de voir ce match chez eux, se précipitaient vers les cafétérias, les fast-foods et les commerces avoisinants. Enfin, le match commence. La tension monte chez les supporters regroupés au niveau d'un magasin d'articles électroménagers à la rue Aïssat Idir. Tout en montrant des signes de réticence à laisser exprimer leur angoisse, ces supporters n'ont pas cessé tout de même de faire des commentaires sur les performances des joueurs pendant le premier quart d'heure. Ils se disaient indifférents au score, mais leur agitation et l'inquiétude manifestées en regardant le match laissent dévoiler que ces supporters attendent tout de même un résultat honorable pour ce premier match en Mondial. « Ce qui compte pour moi, c'est de voir nos joueurs développer un très bon jeu », a souhaité un quinquagénaire. Le vendeur, quant à lui, refuse de se prononcer. Il essayait de cacher son angoisse, mais ses gestes, ses mouvements le trahissaient. « L'attente de ce moment était insoutenable », a avoué un autre fervent supporter de l'équipe nationale. « C'est un bon début pour notre équipe. J'espère qu'on va gagner. Les premières minutes sont décisives et nos joueurs sont en train de jouer à l'aise », a-t-il estimé. A quelques mètres de ce magasin, un silence religieux planait sur la cafétéria d'en face, où les citoyens regroupés étaient angoissés, leurs regards suivant leurs fans. La circulation routière était étonnement très faible hier, contrairement au trafic habituel, notamment au niveau des grands axes. A la place du 1er Mai, les bus de l'Etusa, stationnés l'un derrière l'autre, attendaient les voyageurs. Une image peu habituelle en cet après-midi du début de la semaine. « Le personnel de la société est là pour assurer le déplacement des personnes. Mais j'aurais aimé être chez-moi en ce moment pour voir le match », a avoué un agent de l'Etusa, qui regrette le fait que la programmation de ce match ne permette pas aux travailleurs de le suivre. A l'exception des bus assurant la ligne 1er Mai-Kouba, le transport privé est quasiment absent. Un moment propice pour les clandestins qui ont profité également de l'absence des taxis. Par ailleurs, les structures sanitaires semblent ne pas être perturbées par cet événement. Au service des urgences de l'hôpital Mustapha Pacha, l'équipe médicale continue à assurer ses interventions, bien qu'au niveau de l'administration de cette structure, de nombreux cas d'absence ont été relevés.
