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El Hadi Hamdikène. Photographe : « J'aime surprendre la lumière de l'aube »
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2010

El Hadi Hamdikène, 57 ans, qui vit et travaille à Annaba, vient de publier aux éditions Lazhari Labter, Solitudes. Un album quelque peu poétique sur des lieux, des plages désertes, des murs et des terrains vagues. « Des espaces de grande solitude certes, mais qui ne sont ni inertes ni morts », écrit Abderrahmane Djelfaoui. En 2009, El Hadi Hamdikène a participé à l'exposition collective « Reflets d'Afrique », à Alger, à la faveur du deuxième Festival culturel panafricain (Panaf'). Il a récemment fait un travail sur l'œuvre architecturale de Fernand Pouillon. En septembre prochain, il prendra part à un festival de la photographie au Musée national d'art moderne et contemporain (Mama). Les photographies de Hamdikène figurent dans les collections de la Bibliothèque nationale d'Algérie et au Musée national des Beaux-Arts.
Solitudes est votre dernier ouvrage. Les photos sont en noir et blanc. C'est un livre un peu triste. Qu'est-ce qui vous a motivé à faire ce travail sur des lieux désertés ?
C'est le fruit d'un travail de deux ans. J'ai pris des photos de paysages improbables, de non-lieux, de lieux habités puis abandonnés par l'homme. Ces lieux sont dans une grande solitude, mais ils sont porteurs de mémoire et de souvenirs. J'essaie donc de témoigner puisque ces paysages et ces lieux risquent de disparaître. Des lieux qui ont été riches. Il s'agit de maisons, d'aéroports, de ports... Ces photos ont été prises dans la région de Annaba. Les textes ont été écrits par Abderrahmane Djelfaoui. C'est grâce au cinéma que j'ai pu rencontrer Abderrahmane qui était animateur à la Cinémathèque algérienne avec Boudjemaâ Karèche dans les années 1970. Il a fait l'école de Prague. J'ai travaillé avec René Vautier et avec Youcef Sahraoui.
Abderrahmane vient souvent à Annaba. Un jour, je lui ai montré mes photos, il m'a proposé d'écrire des textes pour les accompagner. Je travaille essentiellement en noir et blanc. Prochainement, je vais utiliser la couleur pour un projet sur le littoral. Je vais montrer la dégradation de ce littoral, du moins celui de Annaba et d'El Kala. Il est lamentable qu'il existe peu de photos sur le Parc naturel d'El Kala. Cela est dû essentiellement à l'absence de commandes. C'est la passion qui m'amène à continuer à faire des photos. On doit pérenniser la mémoire de l'environnement en faisant des livres et des documentaires.
Vous avez également fait un travail original sur les gares, Au fil des gares, au fil du temps, il y a quelques années...
Au fil des gares, au fil du temps est un livre qui devait être publié en 1993. C'est un travail personnel, un regard croisé sur l'ancienne ligne minière de chemin de fer qui va de Annaba à Djbel El Onk. Un regard sur le rail et sur l'humain. Ce travail a été fait avec une plasticienne et photographe de l'Ecole nationale de photographie d'Arles (France). Rachid Mimouni y a participé avec un texte. Initialement, on devait faire un gros livre, mais le romancier avait des contraintes qui l'empêchaient d'aller plus loin dans le projet. A l'époque, il recevait des menaces. Il y a eu une coupure, puis Rachid Mimouni est parti vivre à Tanger, avant de décéder quelque temps après.
Le livre Au fil des gares, au fil du temps n'est finalement pas sorti. Il n'y a eu que ce catalogue qui a été publié. Cela dit, en 1997, j'ai pu faire une exposition au Musée national des Beaux-Arts à El Hamma, à Alger. Le public a pu découvrir les photos faites sur le rail. De grandes photographies en 30 x40. J'ai encore des centaines de clichés. Tout est prêt, cela ne demande qu'un petit sponsor pour que le livre soit publié avec un nouvelle mouture et de nouveaux textes. A l'époque, je suis passé par trente gares pour prendre des photos. C'est un regard plutôt poétique. Je promenais mon appareil sur ce monde gris et poussiéreux des chemins de fer. C'est un univers pénible.
Les travaux de l'architecte et urbaniste français, Fernand Pouillon, vous ont inspiré au point de lui consacrer une exposition, celle de vos photos. Pourquoi ce grand intérêt ?
J'ai fait une exposition au Centre culturel français sur cet architecte. Pouillon a bâti pendant vingt ans des hôtels sur le littoral algérien et dans le Sahara. Il a mis de la sensualité et de la poésie dans le béton et la brique, et s'est inspiré de l'architecture du M'zab. Il a transposé toutes ses idées dans les hôtels du littoral. Je voulais lui rendre hommage à travers mon travail. Il faut sauvegarder le patrimoine hôtelier du Sahara qui tombe en ruine. Il faut faire des films sur ce patrimoine. L'exposition sur Pouillon va évoluer en livre, Sur les traces de Fernand Pouillon. Un livre qui contiendra au moins 80 photographies. Je vais faire des propositions à des éditeurs algériens.
L'exposition a eu un bon écho et les gens veulent une suite. En octobre, les journées Fernand Pouillon auront lieu à Alger en présence de plusieurs architectes. Je suis invité à faire une exposition à La Haye aux Pays- Bas, puis à Alger au Mama. Je suis attiré par le patrimoine, le jardinage, les ports, l'architecture, le littoral. Auparavant, je faisais beaucoup de portraits et de scènes de rue.
Vous aimez prendre votre temps pour capter des images...
Je suis un rêveur. J'aime bien, à l'image du romancier ou du dramaturge, prendre mon temps lorsque je prends des photos. La photographie, c'est la patience. Il faut savoir attendre. Il m'arrive après une longue attente de ne pas prendre de photos, parce qu'il n'y a pas de déclic. Et, parfois, je fais beaucoup de photos et, parfois, il devient douloureux de faire des choix. J'aime aller au fond des choses et laisser passer les saisons. J'adore la lumière dorée de l'été. Elle offre des moments magiques pour les photographes. Dès les premières lueurs du matin, je suis dehors, dans la rue, à la plage, à l'intérieur des forêts. J'aime surprendre la lumière de l'aube. La lumière est un don du ciel. On ne se rend pas compte de cette beauté.
Existe-t-il une relève dans l'art de la photographie en Algérie ?
Difficile de parler de relève en Algérie. Il n'existe pas d'école de photos, pas de revues, et les expositions sont rares. L'absence d'un véritable festival de la photo n'est pas normale. Les photographes qui ont de l'expérience doivent laisser des traces sur cet art. Les jeunes photographes apprennent sur le tas, mais ne connaissent pas grand- chose sur les travaux de leurs aînés. Aujourd'hui, avec les téléphones portables, la prise de photo s'est popularisée et devenue facile. En un clic, on prend une photo. Quel bonheur le numérique ! En quelques secondes, les photos font le tour du monde grâce à internet. Je dis que c'est magique, car j'ai vécu les affres des laboratoires. Je restais de longues heures debout. Mais, il y avait toujours ce bonheur de voir la photo émerger des révélateurs. Aujourd'hui, il n'y a plus de chambres noires. Les grands fabricants ont abandonné la production des pellicules.


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