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Mourad Ouchichi. Economiste et universitaire : « La corruption est à l'origine des surcoûts dont souffrent les grands projets »
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2010

Une enveloppe de 286 milliards de dollars sera débloquée pour les projets de l'actuel quinquennat 2010-2014. Est-ce la bonne formule, d'après-vous, celle de faire fonctionner le moteur de l'économie par l'investissement public ?
Avant d'apporter des éléments de réponse à votre question, il est important de rappeler que ce n'est pas la première fois que le régime politique algérien s'affiche volontariste et tente de relancer l'économie par la dépense publique orientée vers le secteur qui lui semble être une priorité. Cependant, l'échec est toujours le même ; dans les années 1970, c'était l'industrie lourde, dans les années 1980, c'était les infrastructures et les services et depuis 1999, on revient aux mêmes recettes. Pour revenir à votre question, la formule de la relance économique par le développement de l'infrastructure trouve sa justification scientifique dans la théorie keynésienne et le new deal « états-unien » mis en œuvre au lendemain de la grande crise de 1929. L'idée était de relancer la demande sans pour autant encombrer l'offre, car les économies développées en crise souffraient déjà de la surproduction. Il était donc judicieux d'investir dans les infrastructures et autres travaux publics. La formule qui consacre cette politique est celle qui stipule : « Quand le BTP va, tout va. » En revanche, cette politique est-elle capable de produire ses effets dans une économie comme celle de l'Algérie qui repose exclusivement sur la rente provenant de la vente des hydrocarbures ? La réponse est à l'évidence négative ; en l'absence d'une économie de l'offre, toute politique de relance économique par l'infrastructure se traduirait fatalement par une augmentation des importations.
C'est la problématique soulevée récemment par le Forum des chefs d'entreprises…
La formule « choisie » n'est certainement pas la bonne, bien au contraire, cette injection massive de la monnaie sans contrepartie productive va se traduire par une importante inflation qui va écumer le pouvoir d'achat des revenus fixes tout en creusant les inégalités sociales déjà criantes. En revanche, il y a lieu de pronostiquer que malgré ses méfaits économiques, cet « arrosage généreux » va procurer des dividendes politiques éphémères certes, mais néanmoins réelles pour le régime en place. Le caractère rentier et distributif de l'Etat va se renforcer, la base clientéliste va s'élargir momentanément et les circuits de corruption vont s'animer. Par ailleurs, les réformes économiques vont être repoussées à plus tard et la crise du système productif va perdurer.
En votre qualité d'économiste et universitaire, vous êtes-vous intéressé aux retards enregistrés dans la réalisation des projets et aux surcoûts que cela implique ?
Le retard dans la réalisation de projets et les surcoûts que cela engendre peut avoir de nombreuses origines, mais elles convergent toutes vers deux causes : l'absence de transparence dans l'attribution des marchés, d'une part, et d'autre part, la forte perturbation du marché national. En ce qui concerne le premier aspect, il est clair que lorsque l'attribution des marchés se fait sur des critères politiques et/ou clientélistes, le poids des commissions et autres pots-de-vin pèsent sur les coûts des projets et leurs délais de réalisation. S'agissant de la perturbation du marché national, il est important de savoir que la sphère marchande algérienne évolue dans une absence totale de visibilité : les hausses subites des prix de produits, les pénuries… sont fréquentes et contribuent de fait aux retards et aux surcoûts. Cependant, il y a lieu de remarquer que ces deux facteurs sont « inter-liés » et en rapport direct avec le modèle politico-économique imposé aux Algériens.
Quelles sont, d'après vous, les autres incohérences constatées dans la conduite des grands projets en Algérie ?
Le problème est moins dans la conduite des projets que dans leur utilité eu égard à l'extrême gravité dans lequel évolue la sphère marchande algérienne. Ce dont a besoin l'Algérie aujourd'hui est de rompre avec le système rentier au profit d'un système productif et concurrentiel. Une double transition vers la démocratie et le marché sont une nécessité vitale pour le pays.
Faut-il réhabiliter aussi les organismes de contrôle pour le suivi, l'évaluation des projets et l'affectation du budget ? L'absence de transparence budgétaire et la corruption sont-il des facteurs à l'origine de surcoûts dont souffrent les grands projets en Algérie ?
Je ne crois pas trop aux formules de contrôle administratif dans un système politico-économique où la prise de décisions est du ressort des cénacles et autres officines non institutionnels. Lorsque le choix des responsables obéit à des critères autres que démocratiques, le contrôle a posteriori des projets ne peut être que nul et/ou neutralisé. L'Etat s'épuise à recruter des contrôleurs et des contrôleurs de contrôleurs sans résultat. La corruption est bien évidemment à l'origine des surcoûts dont souffrent les grands projets en Algérie. La solution réside, à mon avis, moins dans la réhabilitation des organismes administratifs de contrôle que dans la réinstauration du processus de contrôle populaire des institutions au travers la sacralisation du suffrage universel.


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