Le classement de Transparency International pour l'année 2019, rendu public à la fin de la semaine écoulée, révèle encore une fois que les mesures de lutte contre le phénomène de la corruption entreprises par les pouvoirs publics ont montré leurs limites et n'aboutissent pas à des résultats efficients. L'Algérie est toujours aussi mal classée dans l'indice de perception de la corruption établi par l'ONG Transparency International. Avec une 106e place mondiale sur 180 pays examinés, l'Algérie maintient une image de pays à forte présence des pratiques de corruption dans les secteurs public et privé. Le classement de Transparency International pour l'année 2019, rendu public à la fin de la semaine écoulée, révèle encore une fois que les mesures de lutte contre ce phénomène entreprises par les pouvoirs publics ont montré leurs limites et n'aboutissent pas à des résultats efficients. L'année 2019 a pourtant été celle des mises en détention de hauts responsables de l'Etat ainsi que des oligarques ayant bénéficié de marchés douteux et de largesses de la part du Trésor public. Des sommes colossales ont été dévoilées lors des premiers procès ayant concerné la gestion du secteur de l'automobile et de l'immobilier. D'anciens Premiers ministres et ministres ont été condamnés à des peines allant jusqu'à 15 années d'emprisonnement pour «corruption» et «abus de pouvoir». Ces épisodes et chroniques judiciaires n'ont toutefois pas eu d'impact sur le classement de l'Algérie, qui a même réussi à perdre une place par rapport à son classement de l'année 2018, où elle était à la 105e position. Est-ce à dire que le phénomène de corruption est au cœur même du fonctionnement du système et faire tomber des têtes ne suffit pas à endiguer ce mal ? C'est en tout cas ce que suggère ce classement, qui confirme l'inefficience des mécanismes de lutte existants en Algérie, qui semblent être loin de répondre aux exigences d'une lutte efficace et aboutissant à des résultats. Le secteur de la justice est ainsi mis à l'index car n'arrivant pas à mener une chasse en profondeur contre ce phénomène prenant racine dans tous les secteurs d'activité et les administrations. L'indice de Transparency International octroie un score de 35 points sur 100 à l'Algérie sur une échelle de perception de la corruption allant d'un score de 0 pour l'extrême corruption à 100 pour un pays sans corruption. Ce faible score assène une gifle à l'appareil judiciaire, qui est appelé à réformer ses méthodes de lutte et à s'autonomiser du pouvoir exécutif. L'Algérie partage, dans le classement de Transparency International, la 106e place avec l'Albanie, le Brésil, la Mongolie, la Côte d'Ivoire, la Macédoine du Nord et l'Egypte. Alors que ses voisins les plus proches, à savoir la Tunisie et le Maroc, obtiennent des scores moins calamiteux avec respectivement la 74e et la 80e places pour cette année 2019. La Chine partage avec le Maroc la 80e position alors que Cuba arrive à 60e place. L'Ethiopie est, quant à elle, classée à 96e place alors que le Sri Lanka est à la 93e. Dans le monde arabe, les Emirats arabes unis sont classés 21e sur 180 pays, devançant la France et les Etats-Unis classés pour leur part en 23e position. En tête du classement, le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec un score de 87 points sur 100.