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Avant-première, hier à Alger de la comédie musicale « Essaha » : La douce tragédie de l'espace public
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2010

Probablement d'autres l'aimeront. Mais, Essaha (La place), une comédie musicale réalisée par Dahmane Ouzid, la première du genre en Algérie, présentée hier à la presse à la salle El Mougar à Alger, a la prétention de ne pas se contenter d'évoquer le football et sa présence dans les milieux populaires.
Tunisie. De notre envoyé spécial
Elle vise loin. Son auteur, Salim Aïssa, a chargé la corbeille au point de déborder de fruits et de laisser ceux qui ont encore faim attendre la prochaine récolte. Dans un incroyable encombrement, cette comédie, riche en musique et pauvre en chorégraphie, évoque la situation de la femme, le civisme, le mal-vivre des jeunes, les rapports filles-garçons, l'échec de l'apprentissage démocratique, les harraga, le visa, la relation entre les générations, la bureaucratie, la voracité des nouveaux fortunés.. .Cela fait beaucoup. « On a l'impression qu'il y a profusion d'idées ou de situations. Il ne s'agit pas de voir le nombre de problèmes cumulés côte à côte, mais de s'intéresser au fil conducteur qui les relie. Ce fil est la mauvaise gouvernance des espaces publics en règle générale », a expliqué le scénariste.
Toute la trame de l'histoire se déroule dans une place située au cœur d'une cité nouvellement habitée. D'abord calme, la cité est envahie, des mois après, par les paraboles accrochées aux fenêtres, par un marché sauvage et par les ordures. Dans cette cité, des filles vivent seules ensemble. Ce qui ne plaît fatalement pas au barbu local. Dehors, des jeunes désœuvrés tentent de vivre autour de cette place. Il y a Kawasaki, « le parkingueur » et supporter du MCA (à Alger, cela donne un petit statut !), Yacine, qui rêve de réaliser une comédie musicale (il faut bien !), Menad, qui veut devenir un body-guard, Hchicha, le revendeur de persil, Boualem le trafiquant de zetla, bref un monde. De l'autre côté, des filles, qui sont bien sûr liées à ces garçons, qui ont, elles aussi, des songes, des projets et des espérances.
Kenza, par exemple, veut jouer au foot et Afaf cherche le mari idéal. Des filles qui cherchent à « casser la baraque » et qui veulent occuper la place autant que les garçons. Entre les deux, Enedjem, qui défend son « guellal » (percussion), avec un autre « ancien », Avehri, gardent les lieux. « Les agents de l'Etat défendent toujours l'intérêt public », disent-ils à l'arrivée de « Monsieur » le maire. Mais qui en doute ? Le maire, le visage marqué par la moustache, cherche à organiser une assemblée générale des habitants pour décider d'un projet pour la place. Une salle de spectacles ? Un terrain de foot ? Un espace vert ? L'AG vire à la bagarre générale. Le débat public a-t-il un jour existé en Algérie ? Un affairiste, à bord d'une 4x4 de circonstance, tente de détourner la place pour y construire un immeuble. El hadja, la grand-mère de Kawasaki, organise la résistance et des jeunes sont là pour chasser l'indu occupant. Des jeunes qui reviennent d'une harga avortée.
Nedjm et son ami ont dissuadé les partants avec ce discours : « la mer derrière et les problèmes devant vous. Restez dans votre pays pour régler ces problèmes ». Ailleurs, il y a une scène où l'on chante les méfaits de la drogue. La morale est là. Collante comme un sachet mouillé. « J'assume pleinement cet aspect moralisateur », a dit Salim Aïssa, qui assure également la fonction de directeur artistique. Ce choix se respecte. Mais là où cela devient agaçant, c'est lorsque le réalisateur prend la défense du scénariste en lançant : « On a l'impression qu'on demande aux cinéastes de rester subversifs, alors qu'il y plein de films américains qui sont moralisateurs. » Selon Dahmane Ouzid, Essaha s'adresse à un public familial. Le producteur, Belkacem Hadjadj, a regretté que des films ne s'intéressent à l'Algérie qu'avec une manière « caricaturalement négative ». « Notre premier objectif est d'essayer de réconcilier la société avec le cinéma », a-t-il appuyé. La force d'Essaha réside dans au moins deux aspects : la composition musicale et le jeu libre des jeunes comédiens. Amine Hamerouch (Aminos), Youcef Boukella (Orchestre national de Barbès), Salim Aïssa et Cheikh Sidi Bémol ont fait montre d'un surplus de créativité dans l'écriture et la composition des chansons.
Les comédiens, certains jouent pour la première au cinéma, se sont éclatés. La volonté de marquer sa présence y est forte. Le feeling, le talent et même la candeur ont renforcé davantage cette volonté. Ce n'est certes pas la perfection, mais c'est acceptable. Amine Boumediene, Karim Zenimi, Ghazel Laloui, Habib Aïchouch, Amokrane Saâdedine, Zoubir Yahiaoui, Omar Remichi, Imène Meddour, Manel Addoune et Nadia Kadri ont joué comme ils ont pu. Samar Boudaoud, qui a coordonné les chorégraphies, n'a pas échoué dans sa quête artistique, mais sa réussite est relative. Une version télévisée d'Essaha existe sous forme d'une série de 16 épisodes. La date de la diffusion par l'ENTV n'a pas encore été fixée. Une projection-débat d'Essaha est prévue aujourd'hui à 16 heures à la salle El Mougar, en présence du réalisateur et de l'équipe du film. Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur cette comédie musicale avec plus de détails.


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