Afin de frapper «fort», la commission de discipline de la Ligue de football professionnel s'est réunie, lundi dernier. La séance s'est tenue avec trois membres. Les deux autres ayant quant à eux fait l'impasse d'une session dont les résolutions sont entachées de nombreuses et flagrantes irrégularités. Pour frapper les esprits et montrer son intransigeance, ladite commission n'ayant certainement pas lu la feuille du match (El Watan détient une copie de la feuille du match et du PV de la commission) dans laquelle le directeur de jeu ne fait aucune allusion aux incidents graves qui avaient émaillé la fin de la rencontre CABBA-ESS, fait fausse route. En prenant ses décisions conformément à l'article 73 du code disciplinaire de la FAF, ladite commission montre la légèreté avec laquelle elle a liquidé un aussi volumineux dossier. Travaillant avec le crayon noir et la gomme, ladite commission a mis de côté la récidive, élude volontairement les gravissimes incidents du fameux match CABBA-MCA de l'exercice dernier. Cette parenthèse s'invite pour rafraîchir la mémoire défaillante d'une commission n'ayant pas jugé utile de consulter l'article 73 qui stipule dans sa première partie : «-1 Tous les incidents graves sans dommages physiques survenus et signalés sur la feuille de match et entraînant le non-déroulement du match sont sanctionnés comme suit : Match perdu par pénalité au(x) club(s) fautif(s) ; – Six matchs à huis clos au(x) club(s) fautif(s) ; – Quatre cent mille dinars d'amende au(x) club(s) fautif(s). Si la rencontre senior n'a pas eu lieu, le ou les club(s) fautif(s) seront privés de la quote-part due au titre des droits de télévision.» Le deuxième point de l'article dit : « – 2. Tous les incidents graves sans dommages physiques survenus et signalés sur la feuille de match et entraînant l'arrêt définitif de la rencontre sont sanctionnés comme suit : match perdu par pénalité au(x) club(s) fautif(s) ; Quatre matchs à huis clos au(x) club(s) fautif(s) ; Trois cent mille dinars d'amende au(x) club(s) fautif(s). Si l'infraction est commise lors d'une rencontre seniors, le ou les club(s) fautif(s) seront privés de la quote-part due au titre des droits de télévision.» En lisant le troisième aliéna, on découvre : «-3. Tous les incidents graves sans dommages physiques survenus et signalés sur la feuille de match après la fin de la rencontre sont sanctionnés comme suit : Trois matchs à huis clos au(x) club(s) fautif(s); Deux cent mille dinars d'amende au(x) club(s) fautif(s).» Si on lit et relit le contenu dudit article, la commission de discipline a raté le coche. D'autant que la partie s'est déroulée le plus normalement du monde (voir alinéa 1) et que l'arbitre n'a pas arrêté le match (alinéa 2). La commission qui aurait dû se baser sur l'article 3 devient un fardeau pour la ligue et la fédération appelées à mettre le holà et en finir avec la transgression des lois.