Lors de deux journées de travail tenues dimanche et lundi, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a réuni ses collaborateurs et plusieurs responsables d'institutions afin de discuter des perspectives du cinéma algérien. Ces rencontres avaient pour objectif de dresser un bilan lucide de la situation actuelle et d'imaginer des pistes concrètes pour redonner souffle à un secteur qui a longtemps fait rayonner l'Algérie, mais qui peine aujourd'hui à s'affirmer. Les échanges ont mis en évidence des difficultés multiples : manque d'infrastructures modernes, lourdeurs administratives freinant les initiatives, coordination insuffisante entre les différents acteurs, sans oublier la gestion problématique de nombreuses salles de cinéma réparties sur le territoire. Ce tableau, loin d'être complaisant, a confirmé l'urgence de mettre en place une stratégie capable de transformer ces faiblesses en opportunités. Face à ces constats, la ministre a esquissé de nouvelles orientations. Elle a plaidé pour la multiplication de complexes cinématographiques contemporains, en particulier des multiplex, afin d'offrir au public une expérience à la hauteur des standards internationaux. Elle a également insisté sur la nécessité d'encourager l'investissement privé et de lever les blocages bureaucratiques qui freinent la concrétisation de projets. L'un des axes majeurs repose aussi sur une meilleure collaboration avec les collectivités locales, notamment pour redonner vie aux salles qui dépendent encore des communes. Certaines d'entre elles pourraient être confiées à des associations, des coopératives ou des collectifs d'artistes, afin de devenir de véritables lieux de création et de diffusion dans toutes les régions. Lors de la seconde rencontre, les dirigeants du Centre algérien de développement du cinéma, du Centre national du cinéma et de l'audiovisuel, de la Cinémathèque algérienne ainsi que de la Fondation de l'Emir Abdelkader ont présenté leurs rapports. Ces interventions ont permis à la ministre de prendre des décisions rapides pour corriger certaines insuffisances et répondre aux préoccupations urgentes. Un moment particulier a été consacré au projet de film dédié à l'Emir Abdelkader. Malika Bendouda a rappelé que cette figure emblématique de l'histoire nationale, à la fois stratège, homme de foi et fondateur de l'Etat algérien moderne, méritait une œuvre cinématographique d'envergure internationale. Elle a appelé à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour que ce film devienne à la fois un hommage à un héros universel et une vitrine du savoir-faire algérien dans le domaine du septième art. Ces deux journées de réflexion et de décisions marquent une étape importante. En posant les bases d'une nouvelle dynamique, le ministère espère replacer le cinéma au cœur de la vie culturelle, non seulement comme un divertissement, mais aussi comme un miroir de la société et un outil de mémoire collective. L'ambition affichée est claire : redonner au cinéma algérien la place qui lui revient sur la scène nationale et internationale.