L'université Abderahmane Mira de Béjaïa (UAMB) lancera ces jours-ci les analyses de dépistage du Covid-19 dans le laboratoire de la faculté de médecine qui s'est équipé pour la circonstance. Sa plateforme technique a été mise sur pied et validée par des experts de la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT), dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur. Deux professeurs (Idir Bitam et Smail Daoudi) et un Biosafety Officer (spécialiste en biosécurité) du Centre de recherche en biotechnologie ont validé le protocole mis en place pour le lancement de ce centre de dépistage du nouveau coronavirus. Ce nouvel apport intervient suite à l'appel de l'institut Pasteur pour l'intégration des laboratoires existant dans le pays dans l'activité du diagnostic avec l'exigence préalable de s'équiper en moyens adéquats, ce à quoi a pu se conformer l'université de Béjaïa. Son laboratoire d'analyses œuvrera au profit de l'institut Pasteur qui a été le seul centre d'analyses des échantillons des patients atteints ou suspectés du nouveau coronavirus, avant l'entrée en service de ses annexes à Oran, Constantine et Ouargla. L'institut, pour rappel, reçoit entre 100 et 200 tests du Covid-19 par jour, selon son directeur Dr Fawzi Derrar. Depuis une dizaine de jours, le laboratoire universitaire de Tizi Ouzou est entré, lui aussi, en fonction, avec une unité de dépistage capable de traiter 90 échantillons en 3 heures. En tout et jusqu'au 2 avril dernier, 3359 tests ont été effectués à l'échelle nationale, selon le ministère de la Santé. Selon le recteur de l'UAMB, le nouveau centre de dépistage de Béjaïa peut atteindre «dans les prochaines semaines 250 analyses par jour». Il y a quelques jours, un collectif des enseignants et ATS de l'université de Béjaïa avaient interpellé le recteur pour œuvrer à la redynamisation «de la dizaine de laboratoires» que comptent les deux campus. Le collectif avait soutenu que l'université est en mesure de contribuer efficacement à l'effort national contre l'épidémie du Covid-19, précisant qu'elle dispose de «deux thérmocycleurs (machines PCR) permettant de détecter l'agent pathogène ou une partie de ce dernier». L'apport du laboratoire de Béjaïa est précieux, puisqu'il contribuera à augmenter la capacité du pays pour le traitement des prélèvements dont les résultats n'arrivent pas à destination dans les temps idéals pour la raison que l'institut Pasteur est submergé par une forte demande. Certains résultats de patients hospitalisés reviennent après le constat de décès des malades comme c'est le cas pour l'homme de 84 ans décédé à l'hôpital d'Aokas.
