Nadine Hani, vedette de la chaîne télé arabe, Al Arabya, basée aux Emirats arabes unis, présente les news économiques avec élégance et délicatesse. El Watan Week-end l'a rencontrée à Dubaï. Sur Al Arabya, vous faites dans l'information économique en continu et en live… Habituellement, notre fonction est de rapporter les nouvelles. On n'émet pas un avis économique en tant que présentateurs de programme. Aujourd'hui à Dubaï, on ne peut plus faire sans l'information économique. Justement, la crise de Dubaï a concurrencé les autres « news »… On a parlé de la crise de Dubaï et cette crise a été résolue quand Dubaï International (Dubaï Al Alamya) a annoncé la stratégie d'un rééchelonnement des dettes. Mais les incidences sont toujours d'actualité, comme dans le secteur de l'immobilier, par exemple, qui enregistre une baisse des prix. Nous traitons les incidences de la crise, beaucoup plus que la crise elle-même. Comment est conçu le briefing ? Il y a une réunion rédactionnelle le matin et le soir, où l'on discute des sujets sur lesquels il faut se concentrer durant la journée, prévoit qui seront les invités censés apporter des éclairages, des avis sur les sujets qu'on voudrait couvrir. C'est sûr, on lit tout : les journaux, les dépêches d'agences, les news des sites des bourses arabes… Et puis, on filtre les informations par ordre d'importance. Là, interviennent le rédacteur en chef et les présentatrices économiques sur les sujets couverts avec l'apport des invités (experts) considérés comme une plus-value. Comment définissez-vous votre différence par rapport aux autres chaînes télé de la constellation satellitaire quant à l'information dite de « business » ? Si vous regardez Al Arabya, il y a une accentuation des « business news » durant la journée. La dernière chaîne de télévision est commerciale. MBC Group est une entité commerciale aussi. Donc, elle ne peut pas continuer, s'il n'y a pas de finalité économique et de rendement matériel pour la chaîne. Le « business news » a son public… Les informations sur Al Arabya ont prouvé leur raison d'être. Les téléspectateurs ont manifesté leur intérêt et la chaîne a enregistré une hausse d'audimat lors des bulletins économiques. Et un audimat enregistré en pleine journée, pas en prime-time, quand les marchés sont ouverts. Vous savez, il y a quelques années, à la télévision, la tranche diurne était une tranche « morte ». Quand les « business news » sont arrivées, à l'époque du boom des marchés des pays du Golfe, en 2005 et 2006, Al Arabya a créé une audience durant la journée au point que désormais, on parle de prime-time pendant la journée, un concept qui était plutôt au soir. Toute l'équipe possède un background financier avant même d'être journaliste et présentateur. En tant que femme, vous avez apporté une certaine touche délicate au monde masculin des business news… Vous savez, quand on a commencé, la presse nous avait taxés de « stars de l'économie ». On trouvait cela étrange ! Parce qu'avant, à la télévision, les nouvelles économiques étaient toujours diffusées par un présentateur relégué que l'on qualifiait de « seconde zone ». Il passait après le présentateur politique. Avec toute modestie, nous avons renversé l'équation. Aussi, les présentateurs politiques ont été obligés de faire dans les « business news ». Les gens, dans leur for intérieur, savent que la femme possède les mêmes capacités que l'homme. Les téléspectateurs nous témoignent leur soutien et leur amour.
