Une dizaine d'associations et plusieurs artisans ont livré aux regards des visiteurs les multiples facettes de cet habit traditionnel. La meilleure robe kabyle sera sélectionnée pour s'adjuger le prix de cette édition, à l'occasion de la cérémonie de clôture du festival. La robe kabyle est à l'honneur, ces jours-ci, dans la commune d'Illoula Oumalou, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. L'association culturelle Tagmat, en collaboration avec le comité du village Ihamziene et l'APC, organisent, depuis jeudi, le Festival de la robe kabyle, un événement qui a drainé un public nombreux. Les stands de l'exposition sont riches et variés. Une dizaine d'associations et plusieurs artisans ont livré aux regards des visiteurs les multiples facettes de cet habit traditionnel. L'ouverture de la manifestation a été précédée par une visite du village, en compagnie de la troupe Idhebalène (tambourins) et, à l'occasion, l'inauguration de la maison de jeunes. A l'intérieur de l'une des salles d'exposition, à l'école primaire Djemaâ Hachemi, Mme Fatma Djaoui, présidente de l'association Fatma N'Soumer pour la promotion de la femme rurale, nous a fait découvrir des styles diversifiés de la robe kabyle. « Nous avons répondu à l'invitation des organisateurs car il s'agit d'une activité qui contribue directement à promouvoir notre culture. Nous voulons faire découvrir aux jeunes générations ce patrimoine, qui est peu connu actuellement. Dans notre association, nous avons 140 jeunes filles qui suivent des formations de couture, broderie, tapisserie. Avant de venir prendre part à cette manifestation, nous avons, déjà, par le passé, participé à plusieurs autres festivals, notamment à Illizy, Djanet, Boumerdès et Tizi Ouzou », nous a déclaré cette dame de 77 ans qui en paraît toutefois beaucoup moins. Doigts de fée D'autres robes traditionnelles, réalisées par des petites mains expertes de femmes venues de différentes localités de la Kabylie, ont été exposées. « Chez nous, dans la région de Bouzguène, les femmes, même celles qui travaillent dans des institutions publiques comme l'administration,portent quotidiennement la robe traditionnelle kabyle. Nous voulons, aujourd'hui, expliquer que cet habit fait partie de notre patrimoine culturel et nous devons le préserver », ajoute une autre exposante. L'objectif assigné à ce festival consiste à préserver et promouvoir la robe kabyle dans toutes ses dimensions. « Nous voulons la faire connaître également au large public aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. La valeur de cet habit traditionnel doit rester éternelle. Je veux aussi dire qu'il y a une variété de robes. Dans notre région, par exemple, il y a la particularité de chaque commune, comme celles de Bouzguène, d'Azazga, d'Iloula Oumalou, d'Ifigha, d'Ath Zekki. Mais, le symbole est toujours le même. C'est-à-dire, l'âme de cet habit reste la même quelle que soit la région », nous a expliqué le président du comité d'organisation, Nassim Merzoug. Ce dernier est à la tête d'un groupe de jeunes dynamiques et ambitieux qui veulent faire sortir leur bourgade de l'anonymat. Effectivement, avec des moyens dérisoires, les membres de l'association font un travail de longue haleine, afin de mettre sur pied des activités susceptibles de créer une animation dans la région. La première édition du festival de la robe kabyle est un signe avant-coureur pour la concrétisation des perspectives de l'association Tagmat. « Cette année, nous n'avons pas reçu de subvention spécifique pour le festival, car il s'agit de la première édition que nous organisons avec l'aide et le concours des citoyens du village et nos partenaires comme la direction de la culture, l'APW de Tizi Ouzou, la chambre de l'artisanat et des métiers et le HCA », nous a précisé Kamel Atmane, trésorier adjoint de ladite association. Le festival a crée une animation magnifique à Ihamziène, cette bourgade perchée sur une colline qui surplombe les différents villages de la région. Attractions du village Le village est mobilisé pour préparer la fiesta. Cette fête est l'affaire de tous les habitants. Elle est également l'occasion, pour tous, de vivre des moments mémorables. Le dynamisme des jeunes de la localité attire l'attention. Ils réussissent à sortir leur village de la torpeur en comptant seulement sur leur volonté inflexible. Le programme des activités est aussi riche que varié. Des conférences, des chorales, des récitals de poésie et un gala figurent au menu de ce rendez-vous. Des chanteurs connus, à l'image de Oulahlou, Kenza et Lani Rabah sont attendus à une soirée artistique pour la clôture du festival. La meilleure robe du festival sera sélectionnée pour s'adjuger le prix de cette édition. Le choix va être très difficile car elles sont toutes belles et splendides.
