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Gare maritime d'Alger : Désordre et passe-droits
Publié dans El Watan le 08 - 08 - 2010

Enorme portail métallique badigeonné de bleu, barbelés, trottoir crasseux, herbes sauvages... A première vue, rien n'indique qu'il s'agit de l'entrée de la gare maritime d'Alger ; on dirait plutôt une vieille prison ou encore un dépotoir à l'abandon. Pourtant, c'est ici qu'embarquent ou débarquent des milliers de voyageurs. Ceux qui n'ont pas le mal de mer surtout.
Ce site hideux, dominé par les sièges de la wilaya d'Alger et de l'Assemblée populaire nationale, est soumis à une forte surveillance policière. Comme d'ailleurs tout le reste du port d'Alger. Personne ne peut y accéder sans être accompagné de policiers en civil. A l'entrée, un policier assis à un semblant de table veille au grain. Les personnes venues accueillir leurs proches sont parquées dans une salle d'attente qui ressemble plutôt à un hangar. La salle dispose d'une vingtaine de chaises aussi froides que l'accueil et aussi sales que le sol en bitume. Ici déjà, le voyageur a un avant-goût de ce qui l'attend à l'intérieur. Approchés, les voyageurs et leurs proches semblent écœurés et choqués par le mauvais accueil et le désordre qui règne dans les lieux. « Jamais je n'ai vu une telle anarchie. Pour faire l'enregistrement, c'est la croix et la bannière. Si vous n'avez pas les nerfs solides, vous risquez de perdre la tête. J'ai tout vu, même du jamais vu », lâche Saïd, un Parisien de 32 ans, venu avec sa femme et sa fille passer les vacances dans la famille, à Tizi Ouzou. « J'ai vécu le même cauchemar l'an dernier. Cette année, je me suis dit que peut-être il y aurait une petite amélioration. Mais, je constate que la situation s'est plutôt aggravée. Traumatisée, ma femme n'a pas voulu qu'on vienne par bateau. Mais à cause des bagages et du véhicule, nous étions contraints de venir par voie de mer. Mais après tout ce que nous avons subi ma famille et moi, je ne reviendrai plus jamais par bateau. C'est fini », poursuit-il, l'air désabusé.
« Une souris dans ma cabine ! »
Comme Saïd, d'autres usagers ont vu leur voyage se transformer en véritable cauchemar. « Vous savez, au port de Marseille, il fallait se bagarrer pour obtenir la carte d'embarquement. Ici, à l'arrivée, le même scénario se répète. On dirait qu'ils font tout pour nous rendre la vie dure. Si ça continue comme ça, je préfère aller ailleurs, en Espagne ou en Grèce. Au moins, là-bas, ils nous traitent comme des êtres humains », fulmine Wassila, qui vit depuis 10 ans à Lyon. D'autres voix en colère s'élèvent contre les responsables de la gare, considérés comme premiers coupables du désordre ambiant. « Allez-y, faites un tour dans la gare. Des gens, comme moi, ont attendu plus de 5 heures pour accomplir toutes les formalités. Alors que des policiers prenaient les passeports de leurs proches pour les faire passer en priorité. Pensez-vous que cela va me donner envie de revenir dans ce bled, où certains se comportent comme si on été dans une jungle ! », peste ce quinquagénaire qui dit vivre depuis 23 ans en Bretagne. Selon lui, même dans les bateaux, l'accueil et le service laissent à désirer. « Vous savez que dans ma cabine, j'ai trouvé une souris. Si elle est là, c'est sûrement parce qu'il y a de la saleté », raconte-t-il. Un autre voyageur se plaint de l'agressivité de certains policiers qui ont failli le passer à tabac pour avoir protesté contre l'un d'eux qui faisait passer « en priorité » une dizaine de passeports de « proches » ou d'« amis ».
Alger-Alicante : Classe enfer
Ce drame ne se limite pas à quelques cas d'émigrés de retour au pays. C'est une tendance générale. Des Algériens qui ont transité par cette gare pour aller en vacances quelque part dans le Bassin méditerranéen racontent avoir vécu le pire cauchemar de leur vie. Des files d'attente devant les guichets réservés aux formalités de voyage, des bousculades et du mépris. « J'ai pris le bateau pour la première fois et je l'ai presque regretté », lâche d'emblée Ahmed, la cinquantaine, qui revient d'Alicante, où il a passé ses vacances avec sa petite famille, à bord du bateau El Djazaïr II. Que ce soit à l'aller ou au retour, Ahmed affirme avoir eu droit à un accueil des plus malheureux : « A la gare maritime d'Alger, j'ai mis 3 heures pour accomplir les formalités d'embarquement. Pendant ce temps, des policiers et des douaniers ramenaient les passeports de leurs amis et proches et les faisaient passer au vu et au su de tout le monde. Comme si de rien n'était. C'est plus que méprisant. » Il assure qu'une fois à Alicante, les formalités de police n'ont duré que 30 secondes : « Je ne suis même pas sorti du véhicule. » Au retour, aussi bien à Alicante qu'au port d'Alger, mêmes anarchie et passe-droits. « Je me suis senti mal dans ma peau. Nous avons donné aux Espagnols une piètre image de l'Algérie », dénonce-t-il.
Sur le bateau, ce n'était pas mieux. « La chasse de ma cabine ne fonctionnait pas. Il a fallu un branle-bas de combat pour obtenir une autre cabine », souligne-t-il encore, affirmant que certains passagers ont trouvé leurs cabines ou leurs fauteuils occupés par d'autres. Un autre voyageur raconte comment un douanier a réussi à lui soutirer de l'argent : « Il y avait un monde fou et une bousculade au niveau des guichets. Alors, j'ai décidé de rester dans ma voiture jusqu'à ce que la tension baisse. Et voilà qu'un douanier m'apostrophe et me demande pourquoi je reste dans ma voiture. Je lui explique, il me demande de le suivre. Ce que j'ai fait. Très vite, tout le nécessaire est fait. Mais avant de me remettre les documents, il a exigé de moi, à mon grand étonnement, de lui donner 30 euros… »


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