Avec son apprenti, l'inspecteur Taha est enquêteur à la brigade de contrôle des prix et de la qualité alimentaire, chargé des investigations, fraudes et crimes alimentaires. A Bouira, enquêtant sur une intoxication qui a fait 35 morts, ils sont face au siège de la wilaya, lieu du crime. Devant l'imposante entrée, deux policiers veillent ou font office de le faire. La carte magique est sortie : Inspecteur Taha, chargé des investigations, fraudes, crimes et intoxications à la brigade centrale de contrôle alimentaire. Et voici mon apprenti. L'un des policiers s'est repositionné. On veut voir le wali. Le policier a eu l'air de quelqu'un que l'on vient de demander en mariage, en pleine rue : Vous êtes sérieux ? 35 morts, c'est sérieux. Je suis inspecteur, donc sérieux. Le policier, qui était à l'arrière, immobile comme une iguane en plein soleil, s'est approché du groupe : Oui, nous sommes au courant. Il paraît qu'ils n'ont pas souffert, mais ce n'est pas un jour de réception. C'est quand ? demande l'apprenti, redressant un peu son dos voûté. C'est pas aujourd'hui. C'est les autres jours sauf quand c'est pas le bon jour. Pendant que l'apprenti tentait de décoder cette phrase, l'inspecteur l'a fusillé du regard et a expliqué d'un ton très hautain : Nous sommes en mission, pas pour demander un logement. Le policier a l'air gêné : Le wali n'est pas là et personne ne sait quand il sera là, peut-être même pas lui. Mais entrez et faites comme chez vous, vous allez trouver un responsable avec un peu de chances. Presque satisfait, l'inspecteur a lissé sa petite moustache et est entré dans la wilaya, droit comme un portique de sécurité. Au portique de sécurité d'ailleurs, recouvert d'une bâche en plastique, personne. A l'accueil, non plus. La wilaya est vide, inspecteur, peut-être que les 35 morts sont les membres de la wilaya ? Ce qui serait logique. … A suivre.
