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Azzedine Chikou, un amoureux du bio : Un agriculteur atypique
Publié dans El Watan le 23 - 07 - 2020

Azzedine Chikou, un passionné de dramaturge qui a décidé d'exploiter la facette du bio de son métier d'agriculteur. De l'écriture à l'agriculture, c'est juste une histoire d'amour. Il est l'auteur de nombreux récits et il vient d'en entamer un nouveau. Retour sur son parcours et sa passion pour le travail de la terre et de l'écriture.
«J'ai opté pour le bio pour mes plantations, mais je constate amèrement que je me suis trompé. J'ai beaucoup de mal à vendre mes pommes, car elles ne sont pas ‘'jolies''. Visiblement, les gens ignorent les avantages du produit bio. Ils se focalisent sur leurs aspects extérieurs, mettant de côté le fait qu'ils achètent du poison au prix fort.
Ce fut ma dernière année en option bio. Dorénavant, je fais comme tout le monde». Azzedine Chikou, a aujourd'hui 50 ans, il est de Tazmalt dans la wilaya de Béjaïa. Il est plutôt déçu par l'attitude des clients : «Il semblerait que les maquiller aux pesticides est vendeur».
Il prend une seconde décision radicale : Arrêter la vente. «Mon tempérament de feu et mon franc-parlé ne font pas bon ménage avec les réflexions que je reçois de certains clients. Quand j'annonce que mes produits sont bio, on me répond sèchement qu'ils n'en ont rien à faire et que le principal est d'avoir un joli fruit au détriment de la santé.» Amoureux du bio, il s'est retrouvé dans l'agriculture un peu par hasard et quelque part malgré lui. Après un échec au bac, M. Chikou s'est orienté vers des professions libérales.
En 1993, il passe son service militaire qui dura 24 mois. «En sortant de l'armée, vers la fin de 1995, je me suis lancé dans l'agriculture car je possède une parcelle de terrain», assure-t-il. Pour ce qui est de l'option bio, «elle s'est présenté comme une évidence dès le départ. Je ne voulais pas traiter mes plantations avec des produits chimiques afin de ne pas les empoisonner et empoisonner la terre», confie-t-il. Chez lui, tout se fait de manière artisanale. Autodidacte, Azzedine Chikou fait dans la culture dite «montagnarde». Sa spécialité : la taille et le greffage qu'il commence en 1997.
Notez que la seconde demande une bonne maîtrise technique, car délicate, le cambium étant plus fin, il est difficile de bien faire coïncider greffon et porte-greffe. Le recours au greffage se fait lorsqu'on souhaite obtenir un nouvel arbre fruitier, quand le bouturage est impossible. Cette technique permet donc d'obtenir exactement le même individu que celui que l'on veut reproduire. «Pour cela, on utilise un porte-greffe, c'est-à-dire un arbre sauvage ou cultivé, qui servira de support au greffon qui est un morceau de l'arbre à dupliquer.
La greffe consiste à réaliser une soudure de ces deux éléments», explique-t-il. Ce dernier précise que le porte-greffe doit être compatible avec le greffon pour permettre la prise de la greffe. «Ce sont les anciens qui m'ont ouvert l'esprit sur une autre manière de travailler la terre. Ils m'ont appris cette technique. Elle est relativement simple et ne nécessite pas de gros moyens. Il faut juste être concentré.
Pour apprendre, il suffit de bien observer», avoue-t-il. En parallèle, M. Chikou consacre beaucoup de son temps à sa pépinière qu'il compte bientôt ouvrir. «Celle-ci est dédiée aux variétés rares. Nous avons des pépites à la montagne comme la pêche blanche», affirme-t-il.
Gain
Au moment où de nombreux agriculteurs et pépiniéristes ont accusé de fortes pertes à cause du confinement imposé pour freiner la propagation du coronavirus, M. Chikou assure n'avoir rien perdu. «Tous mes arbres ont été vendu en hiver dernier.» Le seul hic auquel il a dû faire face est qu'il n'a pas pu se déplacer dans les grandes villes pour vendre ses produits bio : «C'est cette année que je me suis lancé dans la vente des fruits.
Et j'avoue avoir été déçu par l'expérience vu l'accueil non encourageant des clients de ma région pour les produits bio. J'aurais aimé pouvoir me déplacer dans les grandes villes car j'espérais que mes fruits auraient été mieux considérés là-bas.» Ce dernier confie avoir vendu sa marchandise à un revendeur à un prix inférieur que celui des fruits traités. La raison : «Je n'ai pas eu le choix au risque de les voir périmer», confie-t-il. Ses journées, M. Chikou assure qu'elles ne se ressemblent pas. Tout dépend des saisons. En été, c'est plutôt calme. Seul l'arrosage est nécessaire. «Je me lève très tôt le matin, vers les coups de 4h. Je me dirige vers ma terre. Je commence par arroser les plantes de la pépinière.
Ensuite, vient le tour des arbres (pommiers, figuiers, cerisiers).» Pour ce qui est des engrais, M. Chikou n'utilise que les excréments d'animaux. «En l'absence de pesticides chimiques, les fruits sont piqués et parfois tachés. Mais c'est le prix à payer si on favorise le bio», explique-t-il. Et pour arrondir ses fins de mois déjà difficiles, M. Chikou se déplace chez les particuliers pour faire du greffage.
En hiver, il se consacre à la taille. Afin d'éviter toute perte, M. Chikou vend ses figues sèches. Vu la situation financière difficile, le quinquagénaire se dit soulagé d'être célibataire. «Je préfère souffrir seul plutôt que d'avoir toute une famille à ma charge et leur infliger cette situation difficile.»
Toutefois, M. Chikou assure être confiant quant à l'avenir : «Malgré les difficultés rencontrées, ma terre, que j'ai longtemps travaillée, commence à porter ses fruits. J'ai déjà tout préparé. J'ai planté une trentaine d'oliviers, une cinquantaine de figuiers, une trentaine d'arbres de pêches blanches, des cerisiers et des pommiers. Tout est bio.» Aujourd'hui, M. Chikou cherche à donner un sens à son travail et a bien l'intention de le persévérer : «Les gens pensent que tous les fruits se valent.
Et je compte bien leur prouver le contraire.» Et d'ajouter : «Il est vrai que j'ai été profondément déçu et démotivé, néanmoins je me suis finalement décidé à continuer dans cette voie. On m'a parlé de traitements biologiques qui remplaceraient les pesticides. Je compte donc faire des recherches sur le sujet afin que mes fruits gardent toujours leur nature bio.» M. Chikou est un agriculteur pas comme les autres. En dehors de son amour pour le bio, il est passionné de dramaturge.
Ecriture
Il est l'auteur de nombreux récits tel que Le sommet du chagrin, une revisite des Misérables de Victor Hugo. «L'histoire a d'ailleurs été joué au théâtre mais s'est finalement arrêtée faute de moyens», se souvient-il. Il est également l'auteur de Les Victimes coupables, un hommage en langue kabyle, entremêlé de quelques passages en français, inspiré d'une histoire vraie qui raconte la vie d'un couple qui s'est finalement suicidé sous la pression de la société.
Et il vient d'entamer l'écriture d'un roman intitulé La ferme du pauvre. S'il avoue n'avoir jamais rien gagné dans le secteur de la culture, M. Chikou compte bien poursuivre sa passion tout en prenant soin de ses plantations.
Sofia Ouahib
[email protected]


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