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Les Ottomans et nous : Mieux connaître ce passé mythifié
Publié dans El Watan le 02 - 09 - 2020

A l'heure où l'influence de la Turquie d'Erdogan se veut de plus en plus grandissante aux plans culturel, diplomatique et même militaire (le cas de la Libye) – influence désirée activement par une partie de l'internationale islamiste comme un potentiel retour à l'âge d'or de l'islam –, tout débat autour de ce sujet a besoin d'être alimenté par les connaissances précises sur les quatre siècles d'hégémonie turque dans les pays musulmans et les relations qu'entretenaient les Ottomans avec les autres peuples musulmans. Y compris l'Algérie.
Pour enrichir ces connaissances, 37 chercheurs arabes, historiens dans la majorité, se sont attelés une année durant à analyser les transformations des structures de pouvoir et de société de principautés et de monarchies en entités nationales, et ce, durant la présence ottomane dans l'aire géographique et culturelle arabo-musulmane.
La période objet des recherches a été limitée entre la bataille de Marj Dabic et la signature des accords Sykes-Picot. La première date représente la fameuse bataille ayant opposé le 24 août 1516 près d'Alep les Mamelouks aux Ottomans et s'est soldée par la victoire de ces derniers, l'affirmation de leur suprématie sur la Syrie et l'Egypte, et l'abolition du califat abbasside, remplacé par le califat ottoman.
La deuxième est celle des accords Sykes-Picot, signés en 1916 en pleine Première Guerre mondiale par les nouvelles puissances occidentales, sonnant le démembrement de l'empire ottoman. Les travaux fournis par les chercheurs universitaires exerçant dans des universités arabes et d'autres occidentales viennent d'être rassemblés dans un ouvrage collectif dirigé par Wajih Kawtharani et publié en décembre par The arab center for research & policy studies basé à Beyrouth.
Dans la présentation de ce pavé de près de 1300 pages, le Dr Wajih Kawtharani explique que l'objectif de cette entreprise scientifique est de jeter un éclairage sur les chemins de transformation très complexes dans leurs destinations et contextes et l'espace d'intersection entre eux, dessinés en accord et en contradiction, depuis l'Empire ottoman, basé administrativement sur les Etats et les Sandjaks, et socialement et politiquement sur les autorités intermédiaires civiles et locales, aux Etats sous protection et autres mandatés.
Tout cela durant 400 ans, et sans doute que des structures anciennes et nouvelles ont croisé et interagi dans cette longue histoire, engendrant de nouvelles formes ou des phénomènes croisés incarnés dans ce qu'on appelle des entités nationales, et influencé par deux éléments actifs de l'intérieur et de l'extérieur, mais sous la forme politique à partir de particularités que le chercheur-historien se doit de sonder pour la placer dans son histoire croisée multidimensionnelle...», écrit-il en quatrième de couverture.
Sur la province algérienne
Fatma-Zohra Guechi est la seule Algérienne participant à cet ouvrage. Dans son étude consacrée à «L'autorité ottomane et les dirigeants tribaux et urbains de la province d'Algérie», l'historienne aujourd'hui retraitée de l'enseignement mais toujours active à l'université Constantine 2 – Abdelhamid Mehri – apporte un précieux éclairage sur les rapports entretenus entre les régents turcs, installés en Algérie dès l'avènement de l'empire, et les principautés et tribus jalouses de leur autonomie et de leurs propriétés territoriales.
Des rapports qui tanguent entre acceptation et conflit, rapporte Mme Guechi battant d'emblée en brèche les idées élitistes qui veulent surtout faire croire que la présence ottomane dans le Maghreb, trois siècle durant, n'avait rencontré aucune résistance de la part des autochtones. Idée rejetée d'abord par l'historienne par la faute des Turcs qui ont écarté les Algériens et les Koroghlis de la participation dans la décision.
La Porte sublime avait fait usage du fer et du feu pour élargir les frontières de son pouvoir dans cette partie du Maghreb, et ce, en s'appuyant sur Arroudj Barberousse d'abord, et ensuite son frère Kheireddine. Mais, souligne Mme Guechi, il leur a fallu aussi recourir aux alliances politiques et militaires, demandant le soutien par-ci et achetant des amitiés par-là, en accordant des dispenses fiscales, des postes et des alliances matrimoniales.
La force de la résistance locale et comme le refus des Turcs d'intégrer les Algériens dans la prise de décision ont empêché les Ottomans d'aller au bout de leur entreprise de démantèlement des structures tribales et importer à la place la forme de l'Etat tel qu'élaboré par l'Empire. «Le résultat fut que tous acceptèrent un équilibre fragile, dans une sorte de reconnaissance réciproque toujours renouvelable», conclut l'historienne.


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