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Mobilisation pour la restitution du canon Baba Merzoug
Le Centre d'études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954
Publié dans El Watan le 03 - 10 - 2020

Le Centre d'étude et de recherche sur le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 (CNERMN 54) a abrité, mercredi dernier, une conférence portant sur la restitution du canon en bronze Baba Merzoug.
Organisée par le Forum d'El Moudjahid et par l'association Mechaâl Chahid, cette rencontre, ayant permis une plongée dans les arcanes de l'histoire, a été animée par des spécialistes de l'histoire du canon Baba Merzoug, dont entre autres des membres du comité pour la restitution du canon Baba Merzoug, à savoir maître Fatima Benbraham et Dr Smaïl Boulbina, porte-parole du comité, le chercheur, Karim Akak, dit cheikh El Mahraoussa, et par le président de la fondation Casbah.
Dans son allocution d'ouverture, le secrétaire général du ministère des Moudjahidine, Laïd Rebiga, a indiqué que l'Algérie se mobilise pour la restitution de son patrimoine historique se trouvant actuellement à l'extérieur du pays tout en ne manquant pas d'ajouter que la société civile se doit de jouer un rôle important dans la sauvegarde de la mémoire nationale, notamment à l'actuelle et future génération. Pour sa part, Smaïl Boulbina, porte-parole du comité pour la restitution de Baba Merzoug, est revenu sur la genèse du canon.
Ce dernier a été saisi par l'armée coloniale. Il est érigé en colonne et installé depuis 1833 dans le port militaire de Brest, en France. Ce canon de 12 tonnes et 7 m de long protégeait la rade d'Alger depuis le XVIe siècle. Il a une portée de 4872 m. En 1830, après l'expédition d'Alger, il est rapporté en France comme trophée de guerre. Le canon a été fabriqué à Dar n'has et installé près de la porte de Bab El Oued.
Dans une argumentation magistrale et juridique à la fois, maître Fatima Benbraham se pose d'emblée la question suivante : le canon de Baba Merzoug est-il une pièce transférée ou transportée, sachant que le transfert et le transport sont deux choses différentes ? Le canon est pris par l'armée française, alors commandée par le général de Bourmont et l'amiral Duperré en 1830. Il a alors été déplacé dans l'arsenal de Brest par Duperré où il est transformé en une colonne reposant sur un socle de granit. Il est surmonté d'un coq, symbole de la France, qui pose une patte sur un globe terrestre.
Le nouveau baptême de Baba Merzoug
Maître Fatima Benbraham note que le canon Baba Merzoug est placé en dehors des bâtiments de la marine, sous un parking, alors que généralement, les pièces prestigieuses sont mises au sein de la cour. «La marine française de l'époque ne voulait pas introduire cet ennemi redoutable dans ses bâtiments.
Celui qui lui avait infligé à la flotte française plusieurs défaites cuisantes. Voilà pourquoi, il a été placé à cet endroit ? Baba Merzoug, ce nom arabe ne devait pas sonner dans la population. Il fallait lui changer le nom pour ne pas inciter à chercher et à connaître son histoire et le glorifier malgré tout. Il fallait donc le rebaptiser. «Si on avait laissé le nom de Baba Merzoug, le peuple aurait posé des questions.
On voulait le rebaptiser. Et pour le transformer en criminel, il fallait trouver les moyens ? » Baba Merzoug a été rebaptisé la consulaire en référence à une histoire qui de nos jours se trouve de plus en plus douteuse. Il fut surnommé «La Consulaire» par les Français après avoir supposé servi à exécuter le consul français Jean Le Vacher en 1683, en représailles à l'attaque perpétrée par l'amiral Duquesne au père le Vacher. «Il est dit que le canon est rentré dans la bouche de Le Vacher. Matériellement, c'est impossible.
Il est existe très peu d'écrits français sur cette histoire dans laquelle le père Le Vacher a été attaché à la bouche du canon et propulser vers l'escadrille de l'amiral Duquesne en guise de réponse aux doléances de ce dernier. Il n'y a pas d'écrits pour savoir s'il y a eu une bataille dans laquelle il y a eu un très grand nombre de chrétiens affranchis. Par contre, il est dit qu'une centaine d'esclaves ont été libérés sans référence à autre chose», rapporte Fatima Benbraham. Baba Merzoug a été dressé verticalement pour être voué au silence.
Notre interlocutrice indique que le successeur du père Le vacher, Joseph Gilalona, avait précisé dans une correspondance que Le vacher fut emporté par la maladie en 1688, soit cinq ans après le présumé incident. «Ce qui veut dire que Baba Merzoug, le défenseur n'a jamais été l'agresseur. Il est impossible de faire rentrer une personne dans le canon.
Après des années, l'imaginaire d'un auteur a parlé de cela sur la base de lithographie hollandaise. Peut-on construire l'histoire d'un pays ou d'un événement aussi important sur une lithographie ? Cette révélation est très importante car elle vient confirmer que l'histoire du père Le Vacher est inventée de toute pièce. Et que le témoignage vient innocenter Baba Merzoug. Baba Merzoug est un combattant mais il n'est pas un assassin», dit-elle avec certitude.
Symbolique Baba Merzoug
Toujours, selon maître Fatima Bebraham, Baba Merzoug, nouvellement appelé La Consulaire va connaître un sort méprisant et dégradant. Il va être relégué d'un objet sans valeur, érigé en simple colonne sur la rade de Brest. Certaines spécificités vont compléter son humiliation. «Dans un premier temps, éclaire Fatima Benbraham, ils lui ont construit un socle en granit noir sur lequel il y a quatre écussons de la France.
Ce socle formera la nouvelle assisse de Baba Merzoug.» Elle voudrait rappeler qu'hier, Baba Merzoug était dans la position allongée de guerrier à l'affût de l'ennemi sur le sol d'Algérie et aujourd'hui, il est prisonnier avec pour espace un bloc de marbre. Jamais ton corps si fier jadis et hautin ne touchera la terre de la France.
En second lieu, le canon crachait les boulets contre toutes les flottes européennes et américaines sera fermée à tout jamais. «Ils lui ont mis un chapiteau sur sa bouche. Ce chapiteau ne va plus permettre à Baba Merzoug de voir ni ciel ni le jour. Il est prisonnier en bas et en haut. Et le tout sera surmonté d'un coq, symbole de la France victorieuse.
Il pose une patte sur le globe terrestre, en référence à l'expansionniste coloniale français dans le reste du monde. Signe aussi de la suprématie de la France à travers le monde.» Baba Merzoug ou le père Fortuné, est celui qui a apporté la fortune à Alger par les butins et la course. Quand ils l'ont posé au niveau du port militaire de Brest- avec la plaque de la face est du socle qui porte une inscription dont la transcription est la suivante : «La Consulaire, prise à Alger le 5 juillet 1830, jour de la conquête de cette ville par les armées françaises.» Erigée le 27 juillet 1833, S. M. Louis Philippe régnant, le V. A. C. de Rigny, ministre de la Marine, le V. A. Bergeret préfet maritime- , cela a été une curiosité pour les gens de Brest. «Le dimanche en sortant de l'église, les gens partaient le vénérer . Ils essuyaient leurs mains sur le canon afin de recevoir la baraka. Pendant des années,cela s'est passé ainsi.»
Le retour de la mémoire
Du côté francais, Baba Merzoug est du côté de l'oubli. Si un engouement s'est fait sentir au début des années 1833 chez les Français, ce n'est pas pour son artillerie ou sa valeur historique.
Dans la mémoire collective, il n'a été retenu que le canon qui apporte la fortune. «Baba Merzoug n'est jamais mort. Il est resté dans la mémoire. Pour nous, jeunes Algériens, le souvenir est de jour en jour présent dans notre mémoire. Nous portons intérêt à tut ce qui porte à notre histoire et à notre identité. Nous voulons reconstruire notre passé, effacer par un présent retracé.
On va reconstruire notre mémoire par une avancée des compromis mémoriels et des rapprochements mémoriels d'où la création du premier comité pour les crimes contre l'Algérie par la reconstitution de la véritable histoire de l'Algérie, par le recouvrement du patrimoine de l'Algérie et par une reconnaissance des droits des peuples à reconstruire leurs identités», affirme Fatima Benbraham.
Le retour de Baba Merzoug entre la politique et la loi
Notre oratrice pense que le chemin de la politique est le plus court pour atteindre le but. Mais cette voie a besoin de connaître l'arsenal juridique qui lui donne droit pour appuyer la demande de restitution. Pour rappel, en 2011a été créé le comité de restitution du canon de Baba Merzoug et des crânes des martyrs de la Révolution par Fatima Benbraham, Belkacem Babaci et par Mohamed Boulbina. Une pétition a même été lancée pour ces restitutions à la valeur inestimable.
Du vivant du regretté Belkacem Babaci, des correspondances ont même été envoyées au ministre de la défense française. «Ils nous ont répondu en disant que vu que nous étions une association, ne nous pouvions rien faire.» Fatima Benbraham estime qu'il est temps maintenant d'introduire une demande officielle auprès du président Macron par le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune. «Nous, en tant que société civile et chercheurs, nous sommes prêts à aider le président Abdelmadjid Tebboune pour qu'il contacte Macron .
Ils vont font trouver un compromis mémoriel. Cela nous fera l'économie de toute procédure.» L'avocate ne mâche pas ses mots pour soutenir que le président de la République algérienne est en force. «Sur le plan du droit, nous revendiquons cette pièce qui est un patrimoine initial de l'Algérie. Elle a subi un déplacement vers la France circonstanciellement et ne peut en aucun cas faire partie du patrimoine français. Ils disent que c'est une pièce en dépôt»,détaille-t-elle.
L'armée française ne peut considérer Baba Merzoug comme étant un patrimoine de son armée. Baba Merzoug est le patrimoine de son histoire. Il a fait partie des objets pillés à la date de la conquête d'Alger. Le canon de Baba Merzoug fait partie de tous les trésors qui n'ont pas encore fait l'objet d'un inventaire définitif.
Le numéro 221 de Baba Merzoug 221 est le numéro inventorié de la pièce inventorié de Baba Merzoug. C'est parce qu'il a été arraché à son histoire qu'il doit revenir à son histoire pour une vraie reconstitution matériel. La conférencière soutient que la notion de patrimoine ne peut souffrir aujourd'hui d'aucune contreverse, car la loi distingue clairement qui sont considérés comme un patrimoine historique que les objets produits en territoire algérien par les Français.
Et non pas produit en Algérie avant la colonisation. Elle n'omet pas de rappeler qu'en quittant l'Algérie, la France a pris le soin d'emmener avec elle toutes les statues et les stèles, telles que la statue de la Grande-Poste, les clochers d'Alger, Jeanne d'arc et Bugeaud ainsi que la statue de Notre-Dame d'Afrique. Fatima Benbraham est formelle : «Ce qui a existé avant la colonisation restera définitivement patrimoine algérien.» «Nous sommes à l'aise.
On demande notre patrimoine en vertu de la loi. Il demeure patrimoine de l'Algérie transférer, spolier par la colonisation. Cela doit revenir à l'Algérie, le lieu de naissance, de production et d'implantation.»
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