Les souscripteurs au programme de 304 logements de l'ancienne formule LSP demandent une commission ministérielle pour enquêter sur le promoteur chargé des travaux. Selon leurs dires, ce promoteur a bafoué la réglementation dans tous les sens. Lancé en 2007 à l'UV18 dans la ville d'Ali Mendjeli, le projet a traîné durant plus de 10 ans avant d'être livré aux bénéficiaires. Mais dans quelles conditions ? Plusieurs mouvements de protestation ont été organisés par les souscripteurs, qui se sont organisés par la suite dans l'association Ennour. Ces protestataires avaient dénoncé ce qu'ils qualifient de grave transgression de la part du promoteur, leur causant beaucoup de préjudices. Parmi les dépassements soulevés, notons le grand retard enregistré dans l'avancement, le non-respect des engagements contractuels concernant les délais et la qualité des travaux, et l'augmentation des prix de l'appartement. Après un long bras de fer, ils ont enfin occupé leurs logements. «Mais ce qui est plus choquant, estiment-ils, est le fait que les employés de l'entreprise ont quitté les lieux le 1er novembre 2019, sans achever les travaux restants. Le promoteur n'a pas aménagé le rez-de-chaussée en locaux commerciaux avec des rideaux métalliques comme indiquaient les plans, n'a pas terminé les toits des étages dédiés aux services, n'a pas fermé les locaux situés dans la façade principale des immeubles et n'a pas achevé l'aménagement extérieur de la deuxième façade», estiment-ils. Les plaignants soutiennent qu'ils habitent aujourd'hui dans un chantier ouvert, exposés à tous les risques et aux agressions des délinquants. Face à cette situation, la commune d'Aïn Smara, dont le lieu dépend administrativement, a refusé de délivrer le certificat de conformité du projet. Les membres de l'association expliquent qu'ils ont adressé plusieurs correspondances au promoteur pour lever les réserves de la commission de contrôle. «Après son refus de répondre, nous nous sommes orientés vers les autorités locales, pour dénoncer notre calvaire et réclamer l'achèvement du projet, mais nos requêtes n'ont pas eu d'écho», ajoutent-ils. «Pis encore, le promoteur nous a imposé une redevance de 200 000 DA en 2008. Si nous refusons de débourser cette somme, nous serons systématiquement exclus de la liste des bénéficiaires. Après, nous avons appris que cet argent n'avait pas été comptabilisé dans le prix de l'appartement et il n'avait aucun fondement juridique», nous a déclaré Aboubaker un des concernés. Afin d'avoir l'autre version des faits, nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter la direction de la promotion immobilière concernée, mais sans résultat. Advertisements