Après 15 ans d'attente, les souscripteurs ont été contactés par l'entrepreneur, qui leur a demandé d'accepter leurs appartements à l'état brut et de les achever par leurs propres moyens. Les conséquences de l'échec de la formule du logement social participatif (LSP) dans la wilaya de Constantine continuent de causer beaucoup de désagréments à des milliers de familles. Ces dernières, prises en otage et souffrant en silence depuis de nombreuses années, trouvent des difficultés à sortir d'un engrenage infernal, en l'absence de la moindre réaction des autorités. Parmi les nombreux projets lancés depuis plus de dix ans et inachevés à ce jour, notons le programme des 50 logements LSP, situé à l'UV 17 de la ville d'Ali Mendjeli. Certains souscripteurs ont affirmé que ce projet, lancé en 2003, est l'un des plus anciens des programmes LSP. Durant les dix années ayant suivi le lancement, selon leurs dires, le taux d'avancement n'a pas dépassé les 50 % et a connu par la suite un arrêt définitif des travaux, précisément en 2014. «Nous avons été convoqués, par téléphone, au mois de mars dernier par un représentant de l'entreprise chargée de la réalisation. Sautant de joie, nous avons cru que le promoteur allait honorer ses engagements en terminant les travaux et nous livrer nos appartements après une longue attente. Mais le concerné nous a avoué, sur un ton menaçant, qu'il était défaillant et qu'il n'avait pas les moyens d'achever le projet. Pourtant, les souscripteurs ont payé toutes les redevances», nous a déclaré Nesrine Djamaâ, l'un des souscripteurs. Et de poursuivre que le promoteur leur a demandé d'accepter leurs appartements à l'état brut, sans carrelage, sans portes ni fenêtres, sans l'installation des conduites d'évacuation des eaux usées et autres finitions. En plus, les souscripteurs ont affirmé que le coût des travaux lancés au sein des appartements ne dépasse pas les 1 000 000 DA pour chaque unité. Pourquoi ont-ils alors payé toutes les redevances, s'ils se trouvent contraints d'achever les travaux dans leurs logements avec leurs propres moyens ? S'agit-il d'une escroquerie approuvée par l'administration ? Face à cette situation inacceptable et cette transgression flagrante de la réglementation, les souscripteurs ont adressé plusieurs correspondances (dont El Watan détient des copies) aux autorités locales concernées, à leur tête le wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun. Dans leurs requêtes, les concernés ont évoqué les lois qui régissent la promotion immobilière et qui ont été transgressées explicitement par le promoteur, en réclamant l'intervention rapide du wali pour mettre fin à leur calvaire. Malheureusement, leurs lettres sont restées sans écho. «Le promoteur n'a même pas respecté les consignes du contrat qu'il a livré aux souscripteurs, particulièrement l'article n°2 qui stipule que le promoteur doit terminer les travaux dans les délais, afin d'avoir le certificat de conformité du projet et selon la réglementation», ont-ils souligné dans l'une des lettres adressées au wali. Depuis, les malheureux souscripteurs attendent une visite du chef de l'exécutif et son intervention pour faire le point avec le promoteur, afin d'achever le projet.