Par la force des choses, le commerce informel fait désormais partie du paysage dans nos villes, tant il est difficile de l'éradiquer au vu de la situation économique actuelle l Faute d'une stratégie de l'Etat pour mieux les organiser, ces espaces sont devenus aussi des lieux à haut risque de contamination en cette crise sanitaire. Comme une teigne urbaine, le commerce informel a fini par occuper les espaces publics de la ville d'El Harrouche, chef-lieu de commune au sud de Skikda, et comme si les trottoirs et les devantures des magasins ne leur suffisaient pas, des commerçants informels sont allés jusqu'à squatter les murs. Il suffit de se rendre au lycée Zighoud Youcef, au centre-ville, pour remarquer que le mur d'enceinte de cet établissement s'est transformé en une grande et longue penderie de fortune où sont accrochées mille et une babioles. Le phénomène, plus ou moins épars dans le passé, connaît depuis ces derniers mois un regain qui commence à inquiéter les habitants. On ne peut plus emprunter les trottoirs reconvertis en lieux d'exposition de tous les produits et l'on se retrouve contraints de côtoyer les véhicules, ce qui n'est pas sans risque, surtout pour les enfants. «Trouvez-vous normal que les trottoirs longeant des établissements scolaires soient squattés ?» demande un habitant. Et de poursuivre : «Au centre-ville, tous les trottoirs allant de l'établissement hospitalier jusqu'à l'école primaire en passant par le lycée Zighoud Youcef sont jonchés, dans leur totalité, de produits. C'est devenu un immense bazar où la fréquentation enregistre une importante densité», poursuit notre interlocuteur Cette triste réalité devrait pousser tous les responsables concernés à s'intéresser à ce phénomène de proximité au lieu de se contenter d'organiser des campagnes de sensibilisation et de verbalisation au sujet de l'espacement dans la conjoncture sanitaire que nous vivons. Dans cet embrouillamini toléré, ce sont surtout les lycéens et les petits écoliers qui en payent le prix. Le simple parcours qu'ils enjambent en vue de rejoindre leurs établissements est devenu un véritable obstacle qui les contraint à recourir des fois à une véritable gymnastique pour se frayer un chemin entre les babioles étalées sur les trottoirs, les centaines de consommateurs qui emplissent les lieux, les criées des vendeurs, dont certains usent de mégaphones et les voitures qui, elles aussi, tentent de circuler dans de grand souk qu'est devenue El Harrouche ! Advertisements