Le feuilleton de la station de dessalement de l'eau de mer de Souk Tleta est loin de livrer son dernier épisode. A l'arrêt, depuis octobre 2019, perturbant l'alimentation de 20 communes de la wilaya, -plus d'un million d'habitants-, la station est, aujourd'hui, abandonnée et ses équipements livrés aux caprices de la nature. Mise en fonction en 2011, avec une production initiale de 160 000 m3/jour, cette station, qui a coûté 251 millions de dollars au Trésor public, risque de ne plus redémarrer au vu du scandale dont elle est empêtrée. Le sort de cette infrastructure, qui n'aura fonctionné que 8 ans, dépend des tribunaux internationaux, les frères Kouninef (actuellement incarcérés) sont impliqués pour des contrats d'achats douteux et sont poursuivis par la justice pour «corruption et transfert illicite de capitaux vers l'étranger, estimés à plus de 8 millions de dollars», selon le parquet de Tlemcen. Une affaire scabreuse activée suite à une plainte déposée le mois de juillet dernier par la société mixte singapourienne Hyflux PTE Ltd (Malaisie-Singapour), en association avec Sonatrach et Sonelgaz. En attendant l'issue des procès, qui risquent de s'éterniser, et pour compenser le manque d'eau potable, les pouvoirs-publics ont alloué à la wilaya, via la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales, une enveloppe financière de 8,4 milliards de dinars pour, entre autres, le creusage de forages. Dans cet embrouillamini, les travailleurs interpellent le président de la république sur leur situation. «Nous sommes sans salaire depuis quatre mois et devant le flou qui entoure cette station, rien n'indique que notre avenir sera meilleur…», se plaignent-ils. Advertisements