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Siham Younsi. Docteur en géo-archéologie : «J'espère que mon travail pourra inspirer une réflexion sur l'avenir de cet héritage»
Publié dans El Watan le 08 - 05 - 2021

-Qu'est-ce qui a motivé le choix de ce sujet de doctorat sur la vallée Ighzer Amellal ?
Cela s'est déclenché après une visite touristique à Ighzer Amellal, où j'ai découvert pour la première fois l'extraordinaire modèle d'urbanisme traditionnel qui s'adapte parfaitement à l'environnement. J'ai vu des établissements formés sur les flancs du canyon d'un habitat traditionnel berbère en «escalier», et sur ses parois abruptes, des habitations semi-troglodytiques. J'ai vite compris que ce paysage pouvait être le résultat de l'agencement des éléments naturels et la somme des transformations opérées par l'homme au fil du temps dans le cadre de ses multiples activités. L'homme a développé son propre mode de vie qui s'est adapté à un environnement changeant. Il a dû aménager modestement les espaces de vie pour créer un habitat sommaire qui témoigne d'une pratique continue depuis les premiers temps. J'ajoute à cela, le fait que ces anciens centres vernaculaires, berceau de l'architecture traditionnelle, ont toujours été reconnus pour leurs caractéristiques architecturales, esthétiques et historiques.
La vallée a été répertoriée d'abord en 1928 puis en 2005 comme site naturel, et figure sur la liste indicative de l'Unesco comme paysage culturel, depuis 2002. Cependant, ce territoire n'a bénéficié d'aucun type d'examen à ce jour, et le patrimoine culturel reste gravement menacé, non seulement par la négligence et l'abandon, mais aussi et surtout par de nouvelles réhabilitations à des fins résidentielles, ce qui implique des risques évidents pour les monuments historiques et le paysage. Il était donc important de veiller à ce que toutes les formes du patrimoine soient respectées, étudiées, conservées et transmises aux générations futures. C'est ainsi que la question de la prise en compte du paysage dans ma thèse est abordée en tant que patrimoine, en partant de l'idée que la connaissance des valeurs culturelles d'un des paysages les plus emblématiques de l'Algérie peut devenir une ressource pour son développement local et régional. J'espère que mon travail pourra inspirer une réflexion sur l'avenir de cet héritage.
-Quels sont les axes de cette thèse et quelle est votre approche ?
La thèse, insérée dans une recherche en géoarchéologie et en paysage archéologique du peuplement et de l'espace, propose sur le très long terme l'étude des dynamiques spatiales des peuplements dans un territoire longtemps considéré isolé. La perspective comportementale de cette étude, dépendant d'un contexte environnemental décisif, bien qu'instable et peu connu, souhaite attirer l'attention sur le potentiel chrono-culturel de la région des Aurès et plus particulièrement de cette vallée dans l'Atlas saharien, en termes de présence patrimoniale. Des études et enquêtes plus approfondies pourront soutenir la recherche archéologique et stimuler l'intérêt et la signification de ses importants antécédents actuellement non protégés, en danger et, dans une certaine mesure, compliqués à gérer et à promouvoir.
Par conséquent, la recherche vise à fournir un soutien pour le renforcement et la valorisation de ce paysage naturel et culturel, et ses valeurs affiliées, d'une manière durable, basée sur une documentation scientifique et historique, la connaissance et la réalisation par l'application d'une approche intégrée de méthodologies de recherche, et des technologies. Cela devra rendre plus immersive l'idée de la redécouverte de ce patrimoine culturel et naturel d'une manière multidisciplinaire en soulignant la coexistence des différentes sphères scientifiques, en combinant des paramètres archéologiques, anthropologiques et géomorphologiques pour favoriser la connaissance de ce paysage et de ses nombreuses manifestations de la culture matérielle et immatérielle, en se concentrant sur les relations complexes entre l'habitat et le biome.
-Il est connu que les sources et références scientifiques sont rares concernant les Aurès, comment avez-vous pu contourner cet obstacle ?
Je vous remercie pour cette observation. En effet, ce n'était pas une tâche facile de reconstruire le paysage culturel de la vallée d'Ighzer Amellal vu la rareté des travaux scientifiques dans la région. Il a fallu d'abord commencer par l'identification, par l'analyse des sources cartographiques et descriptives que j'ai réalisées et traité numériquement de tous les éléments qui structurent ce paysage. Ainsi que l'évaluation et le traitement des paramètres environnementaux à l'échelle régionale et locale. Le traitement de ses données a permis la compréhension de la structure complexe de cette vallée en termes de physionomie. Quant à l'aspect archéologique, j'ai dû faire des campagnes intensives de prospection à grande échelle de 2017 à 2020 pour l'acquisition de preuves archéologiques. Cela m'a permis de réaliser des fiches d'inventaire très détaillées. Un premier inventaire a été réalisé sur un segment avec un dénombrement de 11 sites historiques, et un second sur 20 sites. Ce dernier correspond à des découvertes fortuites d'indicateurs épars qui évoquent une présence humaine diffuse dès l'époque antique. En raison de l'énorme quantité des résultats, une base de données SIG a été mise en place pour cartographier, enregistrer, visualiser les informations et produire une interprétation de toute la dynamique du paysage à long terme.
-Comment une thèse de doctorat sur Ighzer Amellal peut-elle se traduire dans la pratique pour protéger et valoriser cette richesse patrimoniale ?
L'étude à haute résolution spatiale et temporelle de l'évolution du paysage actuel d'Ighzer Amellal s'est avérée utile pour soutenir sa description, sa planification et sa méta-conception, et pour améliorer la définition des politiques de développement et des outils de planification à l'échelle locale. La grande ambition de la recherche étant d'éclairer sur les différents établissements à travers l'histoire qui se sont implantés dans la vallée d'Ighzer Amellel et les Aurès, de renseigner sur le génie de l'homme à apprivoiser ce territoire, et de réécrire notre histoire et de corriger certaines données historiques.
Les informations et données produites par la thèse doivent être insérées dans des parcours culturels, et exploitées pour la mise en valeur d'un patrimoine culturel et naturel exceptionnel de l'Algérie et de la Méditerranée, est en même temps, de participer à un intérêt commun autour de la protection de ce paysage séculaire qui se distingue par la beauté de ses sites et monuments, par sa richesse historique, et par la grande valeur de ses biens culturels, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.

Entretien réalisé par Nouri Nesrouche
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