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Raja Ouslimane. Architecte et artiste-peintre : «J'essaye de comprendre la réflexion quand elle penche à l'extrême»
Publié dans El Watan le 05 - 09 - 2021

Raja Ouslimane est une jeune artiste très prometteuse qui crée des toiles colorées et existentialistes où l'esthète se perd dans des tourbillons de silhouettes et pas que. Rencontre avec une peintre, fascinée par la société algérienne et toutes les créatures qui la peuplent.

-Qui est Raja Ouslimane et comment vous êtes-vous lancée en peinture ?
Je m'appelle Raja Ouslimane. Je suis architecte de formation et artiste visuel. Je travaille avec plusieurs techniques, médiums et sur plusieurs supports. J'ai commencé à dessiner et à peindre depuis mes trois à quatre ans. Mon défunt grand-père était un artiste sculpteur. Du coup, j'ai passé pratiquement toute mon enfance à le regarder et à l'aider dans son atelier. Il faut dire aussi que c'est lui qui a découvert mon talent et m'a encouragée à me consacrer à l'art. Par la suite, de l'atelier de mon regretté grand-père, je suis passée à l'atelier du peintre Mohamed Laksi où j'ai appris les bases classiques de la peinture.
-Vous participez, actuellement, à une exposition collective qui se tient à la galerie Ezzou'Art. Quel est le sujet principal de votre travail ?
La sélection des toiles exposée à la galerie traite globalement de l'engourdissement que cause une société mono-culturel et générique, dans le sens où on devrait tous se ressembler et se comporter de la même manière. Surtout lorsqu'il s'agit de la religion où on se retrouve dans une sphère de foi purement démonstrative et pas plus. Peu importe notre choix, on est vite stigmatisé. Cette monotonie aride était probablement à un certain point de l'histoire nécessaire pour formuler et établir une identité algérienne unie. Mais à ce moment là, cela devient étouffant et ça nécessite une réflexion profonde. Nous sommes un peuple qui se bat encore contre sa propre volonté d'idéologiser la vie.
Parce que nous sommes attirés par la simplification excessive, et ce n'est pas étonnant que la complexité du monde et de la vie est intimidante. Et encore, il existe une sorte de sécurité sociale dans l'appartenance à un groupe. Ce besoin de sécurité puise ses origines de l'histoire de l'évolution de l'espèce humaine. Néanmoins, il est clair que la réponse à la problématique de l'humanité et de la vie, c'est l'individualité, l'intégrité et la liberté de l'individu. Les Etats qui ont prédit cette réponse sont sains, et ceux qui ne le sont pas sont voués à la stagnation et à l'effondrement catastrophique. J'ai bien peur que nous soyons la génération qui va certifier avoir vu, avoir entendu et avoir vécu la chute.
-Vous vous plaisez à présenter des œuvres bien intrigantes avec cette omniprésence de silhouettes atypiques répétitives ?
A travers mon travail, j'essaie de refléter ce que je ressens en faisant partie de la société algérienne dans laquelle je vis en ce XXIe siècle. Je raconte mon vécu et mon histoire mais je les dépeints à grande échelle, ce qui explique l'omniprésence des silhouettes répétitives, car je me suis toujours sentie connectée aux gens autour de moi. Et je crois qu'ils méritent tous de se faire présenter. Je raconte mon histoire avec tous ses chapitres aux couleurs roses ou encore bleues. Cette histoire est une émotion inscrite dans un temps et dans un lieu que je me plais à capturer. Je mets mon histoire sur toile afin qu'elle devienne intemporel. En plus des histoires que je raconte, mon travail parfois consiste à poser des questions et à trouver des réponses.
J'essaye de comprendre la réflexion et la production humaine quand elle penche à l'extrême. Comprendre la capacité́ des êtres humains d'intolérance et essayer de faire la paix avec cette certitude humaine d'extérioriser les valeurs divines.
-Malgré le tourment qui ronge vos silhouettes, votre palette est plutôt joyeuse ?
Il est tout à fait exact que ma palette est joyeuse. Il faut dire aussi que ma palette est féminine. Je reviens sur l'histoire. Je raconte une histoire à la fois contractualisée, personnelle, collective et féminine.
-Justement, quelle est votre couleur préférée ?
Je n'ai pas de couleur préférée mais on me dit souvent que j'ai des tendances qui virent vers le bleu. Mon âme est bleue.
-Qui vous inspire dans le monde de l'art ?
Beaucoup d'artistes m'inspirent. La liste est tellement riche que je ne saurai préciser. Mais en ce moment, je suis admirative devant l'école de New York de la peinture moderne.
-Avant de devenir artiste, vous avez décroché en 2019 un master ll en architecture et urbanisme. Selon vous, quel lien y a-t-il entre le monde de l'architecture et celui des arts ?
Je demeure convaincue que l'architecture est un art à part entière. Mais c'est un art à travers lequel le résultat n'est pas toujours rapidement visible. Un projet architectural est un projet qui prend des années de préparation, de conception et de réalisation pour enfin percevoir son impact sur l'humain qui fait son expérience. Selon l'architecte, ingénieur, sculpteur, peintre et céramiste, Santiago Calatrava l'architecture est la forme ultime de l'art.
-Vous avez collaboré en 2020 avec une boutique de chaussures et de sacs italiens en créant une collection de sacs en cuir peints à la main. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
Effectivement, au courant de l'année 2020, j'ai collaboré avec une boutique de chaussures et de sacs italiens à Alger où j'ai lancé une collection de sacs en cuir peints à la main. Ce travail m'a permis d'allier mon amour de l'art et ma formation d'architecte afin de promouvoir notre patrimoine architectural national.
A travers mes sacs, j'ai essayé de réinterpréter l'architecture algérienne dans mes dessins à travers La Casbah d'Alger, pour, en quelque sorte, participer à sa restauration, mais aussi pour relancer des appels aux autorités afin de pouvoir reprendre les travaux de restauration, car nous sommes en train de la perdre.
-Quels sont vos autres passions ?
Je dirai les sciences humaines, c'est une nouvelle passion pour moi. Récemment, j'ai découvert mon affinité à la psychologie et à la sociologie.
-Pour conclure cette interview, quels sont vos projets ?
Pour cette année, j'essaye de définir mes thématiques artistiques de les renforcer avec plus de toiles et de tableaux pour finalement pouvoir monter ma toute première exposition individuelle. En termes d'architecture, je suis encore en quête d'opportunité de travail. Je crois que je suis obligée de m'intégrer dans le monde de travail pour pouvoir me positionner correctement dans la société et ce, en fusionnant l'architecture et l'art bien sûr.
Propos recueillis par Nacima Chabani
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