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Editions Dar El Hikma. Zeddour Mohamed Brahim Kacem, le Chahid de Novembre 1954 : Parcours d'un battant, un martyr, sans tombe
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2021

Les éditions Dar El Hikma ont mis les bouchées doubles pour publier l'ouvrage collectif Zeddour Mohamed Brahim Kacem, le Chahid de Novembre 1954 , et ce, en cinq jours et quelques heures avant minuit, de la date de la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de Guerre de libération du 1er novembre 1954.
Il s'appelle Zeddour Mohamed Brahim Kacem. «Si Kacem». Son nom demeure associé à la Révolution anticoloniale française, celle du 1er novembre 1954. On le surnommait «l'intellectuel». Un livre collectif signé par l'ancien ministre de la Culture, Abbou Mohamed, des journalistes et universitaires tels que Mohamed Belaoui, Dr Farouk Mohammed ou encore Senni Mohammed, sous les auspices de l'Espace d'Histoire et de Mémoire de la ville d'Oran, un cadre, un hub de référence. Durant son parcours de battant, combattant, révolutionnaire, moudjahid et martyr luttant pour une Algérie libre et indépendante, dévoilera la noble cause de tout un peuple refusant de vivre sous le joug colonial français.
Si Kacem, ce martyr, tombé pour l'Algérie, sans tombe, est aussi un itinéraire à méditer, pour les générations, et ce, pour consolider les acquis des sacrifices consentis par la bravoure de ses frères d'armes, les moudjahidine. L'Algérie et son peuple ne peuvent ni ignorer ni oublier le fils de cheikh Tayeb El M'hadji, une éminente personnalité religieuse de l'Oranie. Un saint homme ayant dispensé des cours de sciences religieuses, grammaire et linguistique arabe et formé des milliers de tolba (étudiants en religion, Islam).
Ambassadeur itinérant de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie
Ce livre pluriel Zeddour Mohamed Brahim Kacem, le Chahid de Novembre 1954 est préfacé par l'ancien ministre, Abbou Mohammed. Présentant ce martyr, il consignera : «Les témoignages hors procédures et les évocations spontanées sont unanimes : Zeddour Mohamed Brahim Belkacem fait indiscutablement partie de ces hommes remarquables. Dan tous les souvenirs, il est partout où l'histoire se fait, mais, il est à peines là, où il s'écrit...Il est l'ambassadeur itinérant de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et ses écrits sont réguliers dans la presse égyptiennes et arabe en général. Il préside l'association des étudiants algériens, accueille et guide hors des frontières ses compatriotes dont les noms vont plus tard, illustrer le parcours de la Révolution de novembre 1954...
A l'issue du déclenchement de Guerre de libération, l'armée française coloniale, alertée par l'activisme, le militantisme de Kacem, l'identifie, le repère, l'arrête en son domicile et le condamne à la disparition. Une disparition dont semble s'accommoder la mémoire institutionnelle à ce jour... Zeddour Mohamed Brahim Kacem n'a même pas laissé de sépulture... Le fils prodige de Cheikh Tayeb Mehadji a été aux évocations nostalgiques pour ne pas froisser les célébrations procéduriales. Mais il arrive à la vérité de se laisser enfermer, elle ne laisse jamais enterrer... Le recueil de nos paroles libres et pertinentes que lui consacrent d'éminentes personnalités sur l'initiative du moudjahid Mohamed Freha, est la première des clés qui ouvrent les oubliettes de l'histoire. Il évoque l'itinéraire d'un génie aux racines de la lutte de libération, d'un martyr sans tombe au destin étouffé par la république des illusions. Mais ce n'est là que des fragments qui annoncent en quête de sens à la charge des survivants. Que ne montre le fleuve de l'oubli, et je trouverai la fontaine de Jouvence.»
Une mise en scène macabre pour faire croire à la disparition
Le 6 novembre 1954, vers neuf heures du matin, la DST se présente au domicile de Zeddour Mohamed Brahim Kacem. Il a juste le temps d'attirer l'attention des siens pour cacher une mallette. Elle fut placée sous l'oreiller de sa mère feignant d'être malade. Son père et son frère, absents de la maison, ne le reverront jamais plus. On apprendra plus tard qu'il avait été sauvagement torturé à Oran. Enlevé le samedi 6, son père et son frère se présentent le mardi 9 aux locaux de la DST à Sidi El Houari. Là, il leur est répondu qu'il a été transféré à Alger. Ils s'y rendent le 13 et descendent à l'Hôtel des Bains, rue de Chartres. Au Gouvernement Général, on les oriente sur la DST au Climat de France. Après de longues heures d'attente, ils sont reçus par un agent qui les informe que Si Kacem s'est évadé la veille de leurs locaux. Est-ce l'espoir ? Ils retournent à Oran et déposent plainte auprès du procureur pour séquestration qui n'eut jamais de suite. Qu'est devenu Si Kacem… ?… Une mise en scène macabre fut alors organisée pour faire croire à la disparition de Zeddour. Le corps ficelé et mis dans un sac, fut chargé dans une barque, lesté de 70 kg de plomb et jeté à la mer à 40 km au large d'Alger.
En même temps, un rapport était établi par un inspecteur complaisant qui déclarait que Belkacem s'était évadé (...). Malgré l'incurie de l'identité judiciaire (aucune empreinte n'a été prise alors que les mains du cadavre étaient intactes), malgré la complaisance du médecin légiste qui avait conclu à la mort par immersion, les parents de Belkacem furent prévenus, reconnurent leur fils sur les photos de l'identité judiciaire et sont sur le point de se constituer partie civile... «Une drôle de justice» titrait Sylvie Thénault, son remarquable ouvrage (Ed. La Découverte, Paris, 2001) qui a inspiré à Gilbert Meynier ce commentaire : «Cette jeune historienne montre comment, dans une guerre cruelle que le pouvoir français refusait de considérer comme telle, les combattants algériens furent traités en criminels par une justice qui accepta de jouer le jeu de l'ordre militaire colonial dans son paroxysme. A l'exception de quelques magistrats, l'appareil judiciaire français accepta sans grands états d'âme, quand ce ne fut pas avec complaisance, son effacement et se rendit coupable d'un déni de justice permanent. (...) A vrai dire, dénis de justice et tortures furent le bouquet final d'une période coloniale où régnèrent en permanence la discrimination et le non-droit»...Un ouvrage
Une affaire d'Etat
Dans le Quotidien d'Oran, du 2 novembre 2000, l'ami fidèle de la famille, Si Abdelkader Maachou (qui avait fait partie du gouvernement de Ben Bella), pour lequel nous avons hérité de nos aînés, estime sincère et profond respect, que Dieu lui accorde santé et lui prête longue vie, écrit, à la fin de son article intitulé Zeddour Kacem : Une lutte et ses racines : «Que reproche le Tribunal Correctionnel d'Alger à Si Kacem? D'avoir édité en 1947, quand il était étudiant à la Zitouna de Tunis, un bulletin secret «Le Guide» et, quand il était au Caire, d'avoir été l'agent de liaison du PPA ?
Il n'y avait vraiment pas là de quoi assassiner froidement, un haut cadre, et qui plus est, un intellectuel de niveau, dont la famille jouit de la considération générale la meilleure»... Dans la post-face de l'ouvrage Zeddour Mohamed Brahim Kacem, le Chahid de Novembre 1954, le journaliste et universitaire, Mohamed Belaoui, rappelle : «Le 30 novembre 1954, un cadavre est découvert à l'embouchure de l'Oued Hamiz. Le corps a été enterré au cimetière européen de Fort-de-l'eau. Une année après, l'hebdomadaire français L'Express informe, à travers un article, l'opinion publique en France, en Algérie et à l'international, des conditions de son meurtre et de la disparition de son corps. C'est précisément le 10 novembre 1955 que L'Express publiait un article sous le titre de ''La mort d'un étudiant''. Il y a à Alger une affaire en cours d'instruction où des policiers haut placés sont compromis.
Il s'agit du meurtre d'un jeune étudiant musulman de 31 ans, ZeddourKacem»... «Une mise en scène macabre a été organisée pour faire croire à la disparition de Zeddour... Dès ce jour, son cas devient une affaire d'Etat. Un rapport intitulé «L'affaire du Oued Hamiz» (il s'agit en fait de l'oued Hamiz) se retrouve sur le bureau du président du Conseil, Edgar Faure. Les responsables directs de son meurtre seront identifiés mais couverts par François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur. Et c'est lui-même, devenant ministre de la Justice, qui ordonnera un non-lieu...». Un ouvrage rendant hommage à un martyr de la Révolution de Novembre 1954 et bien sûr contre l'oubli, l' amnésie.

Zeddour Mohamed Brahim Kacem, le Chahid de Novembre 1954
Ouvrage collectif
Espace d'Histoire et de Mémoire de la ville d'Oran,
Editions Dar El Hikma
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