A l'orée des examens de fin d'année et du bac, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), syndicat non agréé mais représentatif de la corporation des PES (professeurs de l'enseignement secondaire), interpelle le président Bouteflika afin d'intervenir pour mettre fin aux dépassements qualifiés d'« anticonstitutionnels » et au piétinement « des lois de la République ». Dépassements qui sont allés jusqu'à la comparution, le 2 mai dernier, de 7 PES devant le tribunal d'Alger pour des faits qui laissent à désirer. Le seul reproche fait à ces derniers est d'avoir osé hausser le ton pour faire valoir leurs revendications qui sont également celles de leurs collègues. Revendications qui traînent en longueur depuis des années, pénalisant à la fois la corporation des enseignants et les élèves. Des besoins socioprofessionnels à la nécessité d'avoir des interlocuteurs légitimes, mais aussi reconnus officiellement en tant que tels, les PES se sont engagés dans un véritable bras de fer avec le ministère de l'Education qui, de son côté, s'est illustré par son entêtement à qualifier l'action revendicative de ceux-ci d'illégale. Le syndicat a recouru à des grèves cycliques dans le but d'« arracher » son agrément après plus de deux années d'existence et de lutte sans relâche. Le ministère de tutelle n'a pas trouvé mieux que de faire appel à la justice pour « illégaliser » les actions de ce syndicat. Des mises en garde à des plaintes, les principaux dirigeants du CNAPEST, des enseignants sans doute, se sont retrouvés devant la justice. Peut-être le mal de ces syndicalistes frondeurs qui refusent d'abdiquer est d'avoir réussi à charrier, derrière leur organisation, une grande partie des PES, à telle enseigne qu'à chaque appel à la grève, c'est la paralysie des lycées à travers le territoire national. Tout en déclinant l'offre de la carotte. Face à cette situation, le CNAPEST, continuant de demander son agrément, a tenu à dénoncer une nouvelle fois l'attitude du ministère de tutelle qui a réservé une fin de non-recevoir aux innombrables appels du syndicat au dialogue. Pis, dans le communiqué adressé hier à la presse nationale, le CNAPEST a regretté de voir le département de Boubekeur Benbouzid s'investir davantage dans sa « politique d'intimidation et de harcèlement administratif » en recourant à « des poursuites judiciaires contre des professeurs ». Le syndicat ne doute point de la volonté de « certains milieux de pousser au pourrissement », en se demandant pourquoi lui a-t-on refusé de tenir les réunions du conseil national (CN) à Alger malgré la disponibilité d'un siège lui appartenant. Ayant pu se réunir jeudi dernier dans la wilaya de Béjaïa, le CN a décidé de poursuivre la protestation en boycottant « la notation dans les bulletins du deuxième trimestre et dans les examens du troisième trimestre ». Concernant la correction des examens du bac, le CN l'abordera dans des assemblées générales qui auront lieu ultérieurement.