C'est au courant de cette semaine que sera mis en application le nouveau règlement contenu dans l'arrêté du wali en date du 31 mars portant interdiction de vente de toutes espèces de volaille vivantes à l'intérieur des périmètres urbains. Rappelons que ces mesures prises en consultation avec les services de la direction du commerce et ceux de la direction des services de l'agriculture (DSA) exposent les volaillers récalcitrants à des sanctions administratives et à des poursuites judiciaires. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que la nouvelle réglementation continue à susciter de vives inquiétudes parmi les commerçants qui s'interrogent sur son bien-fondé et qui comptent saisir les autorités de wilaya pour faire part de leurs préoccupations. Des commerçants rencontrés, au chef-lieu de wilaya et d'autres à Khemis Miliana diront, en effet, ne pas comprendre cette décision, car, selon eux, elle pénalise en premier lieu l'éleveur et le consommateur. Le premier en raison du manque d'abattoir (un seul dans toute la wilaya) et le second sachant que le consommateur à Aïn Defla répugne dans sa majorité à acheter le poulet frigorifié et opte traditionnellement pour la volaille vivante. D'autres, en réponse aux arguments avancés par les responsables et relatifs à l'aspect polluant de cette activité rétorqueront que rien n'a été signalé à ce sujet dans la wilaya. Quant à ce vieux marchand de volailles exerçant à Soufay (Khemis Miliana) dont le local est pourtant doté d'une chaîne frigorifique et qui continue à vendre du poulet vivant, il nous fera savoir qu'il sera contraint de fermer boutique, contestant l'arrêté du wali, qui selon lui, ne profite ni à l'éleveur ni au consommateur, affirmant que sa volaille est régulièrement examinée par un vétérinaire. A la direction du commerce, le directeur soutiendra que cette nouvelle réglementation entre dans le cadre d'opérations visant à assainir le marché des activités qui nuisent, selon lui, à l'environnement et donc à la santé du consommateur, ajoutant que ceci n'est qu'un prélude à d'autres mesures contre d'autres activités considérées comme polluantes et qui seront prochainement soumises à de nouveaux règlements. Un autre responsable rappellera que les dispositions relatives à l'interdiction de vendre du poulet vivant en périmètre urbain entrent également dans le cadre d'un vaste programme relatif à l'installation de mécanismes visant à faire connaître au consommateur et aux services concernés la traçabilité du produit. Le même responsable nous apprendra que des mesures parallèles ont été prises à commencer par l'interdiction de la vente du poulet complet, ajoutant que quelque 500 restaurateurs ont été destinataires de mise en demeure les contraignant à acheter du poulet avec certificat sanitaire. Poursuivant, le responsable soulignera que les dernières mesures visent à encourager le citoyen à investir dans ce créneau, sachant qu'il bénéficie de 50 % d'aide pour l'acquisition d'un abattoir dans le cadre du Fonds national de développement rural agricole (FNDRA). Rappelons qu'à l'heure actuelle, il n'existe qu'un seul abattoir au chef-lieu de wilaya, alors que l'on prévoit la construction de deux autres, l'un à Sidi Lakhdar et l'autre à El Amra, tandis que l'on recense 300 points de vente dans toute la wilaya, dont une quarantaine dans les boucheries. Pour conclure, on signalera que des citoyens craignent, à cause de l'entrée en vigueur de ce règlement dans ces conditions, de voir se proliférer des abattoirs clandestins échappant à tout contrôle. Ils souhaitent que les pouvoirs publics réunissent d'abord toutes les conditions nécessaires avant d'adopter de telles décisions.