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Littérature algérienne tourmentée, années 1990
Une décennie de tous les traumatismes
Publié dans El Watan le 07 - 07 - 2005

Dans les années 1990, l'Algérie était dans la tourmente, ce qui a de nouveau propulsé la littérature algérienne au-devant de la scène.
Cette nouvelle littérature rapporte, décrit, dépeint, parle de situations difficiles, dénonce des expériences angoissantes, perturbantes, voire traumatisantes. Contrairement à ce que beaucoup souhaitaient, les écrivains et les écrivaines se sont mis à s'exprimer, à écrire encore plus, contre toute attente comme pour conjurer la peur, comme pour donner raison au poète, romancier et journaliste Tahar Djaout qui a su trouver cette formule aujourd'hui proverbiale : « Si tu dis tu meurs, si tu ne dis pas tu meurs, alors, dis et meurs ! » Ce qui a été frappant dans cette période, ce sont les femmes algériennes qui se sont retrouvées de nouveau au centre de l'événement. De toute évidence, les femmes sont incontournables en tant que force dans cette société qui se construit. Les Algériennes ont toujours été au centre de la création littéraire : décrites, dépeintes, défendues et mises en situation. Des textes divers ont dénoncé les failles, les traditions, mais ils ont suggéré aussi l'espoir d'une existence plus digne. L'évolution positive de la femme est incontestable dans la vie pratique, même si les textes juridiques ne suivent pas toujours. Certaines forces rétrogrades n'adhèrent pas à cette prise de parole de la femme qui s'est retrouvée enfermée dans un cadre juridique qui la transforme en mineure perpétuelle. Ainsi donc et paradoxalement, dans les années 1990, l'écriture s'intensifie, car la prise de parole par les textes devient urgence. La littérature dénonce des situations humaines dramatiques où la femme se retrouve à la rue, répudiée, sans défense. Les textes de ces années 1990 mettent en scène des femmes violées, répudiées, battues, enfermées ou séquestrées, des hommes et des femmes qui ont peur d'un avenir plutôt incertain. Ainsi donc, par le biais de poèmes, de romans, de récits de vie, une nouvelle réalité s'exprime au grand jour. Par exemple, Zineb Laouedj écrit sur les poètes assassinés comme sur le dramaturge Abdelkader Alloula, qu'elle pleure fort, car sa disparition est une perte pour le théâtre algérien, pour la ville d'Oran. Elle a écrit ce poème Nouara la folle qui recèle une force et une dureté dérangeante pour dire sa douleur et son inquiétude :
« Elle a révélé en ces temps maudits,
Que le lait de la mère
A le goût de l'eau
Mais aussi celui du laurier-rose
Et de tout ce qui est amer.
Elle a crié, crié
Jusqu'à ce que le hululement du hibou
Retentisse dans le désert
Moi la folle fille de folle.
En ces temps maudits
Le frère ne jure plus
Au nom de la saveur du sein
Et du lait.
Djamal Amrani, aujourd'hui disparu, va au-delà de l'inquiétude en exprimant sa profonde douleur face à l'horreur et au lendemain de l'assassinat de l'acteur Azzedinne Medjoubi :
La mort cruelle, la mort faucheuse
Alors que tu étais plus candide
Que la poésie qui tremblai
Sur tes lèvres
Le jour sans voix
Le temps confondu le cœur dégorgé
Des balles dans ta chair
Déjà meurtrie et la pâlit
Mise à nu... »
Djamel Amrani contemple le triste spectacle et pleure ce compagnon des récitals poétiques. Le lecteur est en présence d'une grande sensibilité, d'une grande émotion, d'une écriture à fleur de peau. Au niveau du roman, Malika Mokaddem n'est pas en reste lorsqu'elle publie Des rêves et des assassins qui raconte l'histoire d'une Algérienne qui ne veut pas abdiquer. Elle y décrit l'horreur sans oublier le calvaire que les femmes d'Oran qui subissent des situations traumatisantes : « Maintenant, l'interdit et la terreur calcinent tout. Les célèbres lions de la mairie en ont perdu leurs crocs. Crinières et corps lépreux, ils semblent porter sur la peau ce qui dévore la vie et la ville ... Maintenant les lois sont allées plus loin que la tradition. Elles ne laissent plus aucun droit aux femmes. C'est que l'intelligence n'est plus seulement un épouvantail qui fait s'agiter concierge et plantons, mais un crime ... Ignominies : gamines violées devant leurs parents. Volées et emportées dans le maquis par des sanguinaires qui, leur rut assouvi, les mutilent et les jettent. Pauvres miettes de leur sauvagerie ... J'ai peur. Peur de l'horreur qui rôde partout. Qui sème la suspicion jusqu'au sein des familles ... Maintenant, les entchadorées ressemblent à des corbeaux ... Par quelle perversion la génération de l'indépendance s'est transformée en hordes de l'aliénation et de la mort ? Maintenant, il est des moments où je me sens réellement timbrée à hurler. » Malika Mokkadem écrit un roman émouvant de vérité et de réalisme cru, où la femme est défendue toute griffes dehors. La vie au quotidien est dure pour tout le monde même si la volonté de vivre dépasse les peurs. Cette littérature des années 1990 exprime une situation particulière en démontrant que les femmes et les hommes de cette maison Algérie s'adaptent et se battent en adoptant de nouveaux réflexes pour pouvoir survivre.


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