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Un coin de paradis
Oued Chiffa, entre Blida et Médéa
Publié dans El Watan le 16 - 08 - 2004

Qu'il fait bon vivre en ce pays de cocagne aux panoramas multiples et surprenants ! Qu'il fait bon d'aller à la rencontre de Dame Nature, oublier le béton, le tumulte et la pollution urbaine, ne serait-ce que pour quelques heures d'évasion !
Le temps de se ressourcer, de s'aérer et d'emmagasiner quelques émotions, dans cette Algérie pleine de paradoxes. Et en ce 23 juillet, alors que le soleil a décidé de nous mener la vie dure, nous sommes allés à la rencontre des magots de la Chiffa. C'est pas plus mal. A Alger, la température frôle les 38°C et l'air est irrespirable. Alors, embarquement immédiat ! Destination Oued Chiffa. Le signal est donné. Munis d'eau et de patience, nous attaquons le tronçon d'autoroute qui nous sépare des primates. Le paysage est monotone, mais la climatisation maintient nos sens en éveil.
Magistrales vallées
Au bout d'une heure, nous quittons l'autoroute pour emprunter un chemin plus plaisant. Et le paysage se radoucit au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l'endroit de notre éventuelle halte. Face à nous se dressent la gigantesque et majestueuse chaîne de Chréa. Sur les côtés, des forêts luxuriantes défilent sous notre regard curieux et déjà troublé. L'avancée du béton n'a pas encore eu le temps d'investir entièrement les lieux. Ici, nous nous sentons envahis par un étrange sentiment, entre appréhension et tristesse. Il y a à peine quelques années, il aurait été périlleux de s'aventurer dans ces contrées. Mais cette impression s'est vite dissipée. La route est très fréquentée et des barrages de police sont postés à intervalle régulier. Notre attention revient très vite se porter sur le magnifique paysage qui nous entoure. Voilà, nous y sommes ! Les fameuses gorges de la Chiffa, magistrales sous ce soleil de plomb. De ses flancs se déversent une multitude de petits ruisseaux. Une superbe vue perturbée par des quidams inlassables qui lavent leur voiture à l'eau de source ! En contre bas, l'inépuisable oued qui parcourt plusieurs kilomètres. Malgré la température, le borborygme de l'eau nous procure une sensation de fraîcheur. D'en haut, nous apercevons des enfants et des jeunes qui se baignent bruyamment. Nous abandonnons alors le véhicule pour aller à leur rencontre par un petit chemin escarpé où des petits vendeurs proposent des cacahuètes et de la nourriture. Nous parvenons à la rivière qui forme à ce niveau une sorte de double delta. Le premier, peu profond, est plutôt réservé aux enfants. Dans le second, l'eau est plus profonde. Les moins jeunes y accomplissent des performances de plongeon. L'eau est fraîche et mouvante. De petites grenouilles sautillent de galet en galet, suivies d'une traînée de têtards. Des adolescents et des familles se détendent sous des arbres ou dans les cavités creusées par la nature. Pour eux, c'est un choix que de venir se baigner dans cette rivière plutôt que d'aller à la plage. Et pour cause, ce lieu est un coin du paradis ! Où l'on ne se bouscule pas trop. Mais nous, nous nous impatientons. Toujours pas l'ombre d'un singe à l'horizon. On nous dit qu'ils ne descendent qu'en fin de journée, mais que nous avons une chance d'en trouver à l'hôtel Ruisseaux des Singes. Nous nous arrachons difficilement à cette vision pour nous y rendre. Mais nous ne pouvons résister à ce décor, nous effectuons plusieurs haltes sur le pont qui surplombe la rivière et contourne les deux tunnels construits dans les gorges de la Chiffa. Des dizaines de familles, avec glacière et parasol, sont installées sur le bord de l'oued. Elles se détendent, se baignent et se ressourcent. Le bonheur quoi ! Nous repartons pour l'hôtel, pour de vrai cette fois-ci, et sans plus regarder en arrière. De toutes les façons, nous avons accumulé une tonne d'images et d'émotions. Et des dizaines de photographies ! Le véhicule traverse le petit tronçon rapidement. Nous voilà, donc, à l'hôtel Ruisseaux des Singes.
Hôtel témoin
Ce lieu enchanteur, qui respecte l'harmonie du paysage environnant, est comme posé contre le flanc de la montagne, d'où se déverse un torrent de cascades. Il date des années 1960 et il est difficile de croire que des hordes barbares y ont mis le feu, un soir de décembre, c'était en 1996. Le gérant, Merzak Hadj Smaïn, nous montre les photographies qui avaient été prises après le drame. Témoins d'une époque effroyable, mais révolue. Car la page est tournée. Désormais, les habitants de la région ont repris goût à la vie et l'hôtel, sa fonction de structure touristique. Plus aucune trace de ces années maudites. Le lieu est paisible. Une verdure sauvage se mêle aux chutes gargouillantes. Des arbres centenaires et des buissons fleuris côtoient des fontaines. Aux cris des enfants s'associent les « murmures » de quelques animaux en élevage : canards, dindes, perdrix, un porc-épic, un paon, un chacal des hauts plateaux et... un singe magot, le seul et l'unique que nous avons pu apercevoir dans cette région qui porte aussi leur nom. Une femelle. En captivité depuis quelques années, elle n'obéit qu'à son maître, Messaoud, qui, en notre présence, lui a donné son déjeuner : des frittes et une pomme. Etonnante bête ! Agressive aussi. Impossible de s'en approcher, nous nous contenterons de l'observer à distance. Les employés de l'hôtel nous expliqueront que les primates ne descendent qu'en fin de journée. Ils investissent les lieux, à la recherche de nourriture et de fraîcheur. Mais ils ne sont pas dangereux, justes chapardeurs ! Nous scrutons la vallée ombragée, mais elle reste secrète. L'après-midi est bien avancée, mais il nous faut quitter ces lieux magiques. A contrecœur. Après un court instant de recueillement, nous revoilà en route pour le chemin inverse. En tête, un flot d'images et de paysages de carte postale amassé et le projet certain d'y revenir dès que possible.


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