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« Toute éducation vraie doit reposer sur le respect intelligent de la nature et de la vie »
L'enfant et l'environnement
Publié dans El Watan le 06 - 07 - 2008

L'introduction de l'éducation environnementale dans les programmes de l'enseignement se fera vers la fin de l'année en cours, annonce le ministre de tutelle qui envisage de porter l'enfant au cœur de la cible de cette action. (Quotidien d'Oran du 10 mars 2008).
Traiter le mal à la racine, c'est ce qu'il faut. Notre monde scolaire, l'Algérie de demain apprendra à respecter la biodiversité, à défendre la nature, à lutter contre les diverses pollutions qui menacent notre monde. Il y aura, sans aucun doute, une prise de conscience des défis qu'il aura à affronter. L'environnement, est-il besoin de le rappeler, est devenu l'un des problèmes majeurs auxquels notre époque doit faire face. Le temps n'est plus où l'on pouvait attendre de la croissance économique et de l'industrialisation les promesses assurées d'un développement harmonieux et de l'accès à un nouvel âge d'or. Le monde a pris conscience de l'usure à laquelle le travail des hommes, prédateurs insatiables, soumet inéluctablement les richesses naturelles. Nous sommes entrés dans une ère marquée par les menaces que fait peser sur les ressources énergétiques comme sur les biens naturels des plus élémentaires et les plus immédiats, une consommation effrénée et dont le rythme croît à une vitesse inquiétante. Il faut créer et répandre une morale de l'environnement, imposant à l'Etat, aux collectivités et aux individus, le respect de quelques règles élémentaires faute de quoi, le monde deviendrait irrespirable. Dans un domaine dont dépend directement la vie quotidienne des hommes, s'imposent plus qu'ailleurs le contrôle des citoyens et leur participation effective à l'aménagement de leur existence. La nature n'est plus pour nous « l'impassible théâtre » qu'évoquait Vigny ; elle reste une mère, mais une mère dont la fécondité nourricière n'est point exempte des périls du vieillissement. S'il n'est pas question de renoncer aux progrès matériels et techniques, dont l'abandon serait pour le plus grand nombre d'entre nous synonyme de régression vers une misère intolérable, il n'est plus question non plus d'accepter aveuglément une croissance désordonnée dont les bénéfices s'achètent au prix de gaspillages, de pollutions et d'insupportables nuisances : réchauffement climatique, émission de polluants atmosphériques, raréfaction d'eau potable, utilisation excessive des pesticides, disparition d'espèces animales, 280 espèces d'oiseaux et mammifères ont totalement disparu. (Voir mon écrit dans le journal Les Débats du 02/11/2005), déchets organiques et industriels, déchets radioactifs….
Les pollutions de l'atmosphère par les émissions de gaz à effet deserre
Tous responsables ?
La révolution industrielle dès le milieu du XVIIIe siècle et le développement des villes, donc de la densité de population, ont entraîné la multiplication des foyers de chauffage et de production d'énergie, d'où une production accrue de gaz sulfurés et de fumées. Puis est venue l'automobile. Les gaz d'échappement des véhicules, principalement des oxydes d'azote et des hydrocarbures, ont à leur tour pollué l'atmosphère. Les concentrations de ces gaz se traduisent sous l'action de l'ensoleillement d'un brouillard appelé « photochimique oxydant ». La présence du plomb dans l'atmosphère est due à l'emploi du plomb tétraéthyle dans les carburants pour automobiles. Les polluants atmosphériques (monoxyde de carbone, oxyde de soufre, oxyde d'azote ou matières en particules) ne font pas que menacer notre santé (croissance des cas d'asthme, bronchite chronique, tuberculose, certaines formes même de cancer des poumons), la végétation est souvent une des premières victimes de la pollution. Les pluies acides provenant des émanations des hauts fourneaux d'usines, détériorent les feuillages des forêts et réduisent la croissance des arbres tout comme le dépôt des poussières de cimenteries amenées par le vent. Les forêts les plus touchées se trouvent plus particulièrement en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas, en Angleterre et dans les pays nordiques. Les polluants atmosphériques peuvent, en retombant sur l'océan, affecter la vie marine, tant en région côtière qu'en haute mer. Il existe aussi la pollution par des cancérogènes chimiques, affirment les biologistes qui étudient les causes du cancer. Le nombre de morts par cancer ne cesse d'augmenter. Ces cancérogènes chimiques se trouvent dans toute la famille des hydrocarbures polycycliques contenus dans les fumées de cigarettes (goudrons) ou bien encore les fumées d'automobiles, d'industries des dérivés du pétrole, les suies des cheminées ou des centrales thermiques et thermoélectriques, les colorants de l'industrie chimique (amines et amides aromatiques, colorants azoïques, chlorure de vinyle…). Les climatologues réalisent que les activités humaines sont la cause des modifications du climat. La combustion du charbon, bois et pétrole, relâche dans l'atmosphère de l'oxyde de carbone et du dioxyde de soufre. Le gaz carbonique laisse pénétrer le rayonnement solaire, mais il absorbe le rayonnement infrarouge émis en retour par la terre. Tout comme le vitrage d'une serre, le CO2 présent dans l'air contribue donc à réchauffer l'atmosphère. La déforestation dans certains pays due à un abattage effréné d'arbres pour l'industrie du bois et du papier, le défrichage par incendie de forêts entières pour l'agrandissement des domaines agricoles ont augmenté, la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Les forêts sont de parfaites pompes aspiratrices de gaz carbonique et des usines super-géantes de fabrication de matières organiques. La superficie d'une ville comprend plus de bitume que d'herbe, raison pour laquelle l'atmosphère au-dessus d'une zone urbaine se réchauffe. Quand il n'y a pas assez d'espaces verts, les mégapoles à croissance rapide comme Tokyo, Mexico, Pékin, Shangaï ont des températures plus élevées en été que la campagne environnante, plus de 10° environ. Le réchauffement du climat provoque actuellement le recul des glaciers des montagnes et celui des calottes glacières de l'Arctique et de l'Antarctique, « ces climatiseurs de la planète » qui renvoient la chaleur du soleil et rafraîchissent l'atmosphère des continents. Il est la cause de la multiplication des cyclones, des inondations dévastatrices, des sécheresses et famines dans les pays du Sud, de la montée du niveau des mers. Les habitants de certaines îles du Pacifique dont le relief est bas et plat, donc menacés de cataclysme, pensent à les quitter. Ils seront les premiers réfugiés climatiques. La fonte des glaces a aussi un impact sur les courants marins qui se répercutent à leur tour sur les courants atmosphériques. L'altération de la couche d'ozone autour de la terre a alerté aussi les physiologistes qui craignent les maladies des yeux, les cancers de la peau et un affaiblissement du système immunitaire. En effet, notre planète est protégée par un bouclier atmosphérique qui empêche les rayons ultraviolets émis par le soleil d'être dangereux. Et les biologistes s'inquiètent pour la stérilisation de la surface de l'eau et la disparition du phytoplancton. La destruction de la couche d'ozone, notamment au-dessus de l'Antarctique et de l'Arctique, pourrait bientôt toucher l'Amérique, l'Australie et d'autres points du globe. Elle est due aux chlorofluorocarbones (CFC) qui servent essentiellement dans les aérosols. Selon les experts, il faudrait supprimer 85% des émissions de CFC pour faire disparaître le trou de la couche d'ozone, ce qui demanderait dans le meilleur des cas une cinquantaine d'années.
Cette eau dont nous vivons
Au commencement de la vie était….l'eau, berceau nourricier, placenta originel des premières cellules animées. 95% des végétaux, 60% du poids de l'homme sur la balance des matières organiques ! Aujourd'hui, elle reste dans le monde une des ressources les plus recherchées et les plus exposées aux risques écologiques. Grâce à l'irrigation, la terre arrive à nourrir une population de plus de 6 milliards d'êtres humains qui augmente de 80 millions tous les ans. Soyons précis et graves. L'humanité disposera dans l'avenir de moins en moins de réserves en eau douce. Dans un demi-siècle, elle doit multiplier ses besoins par 5. Mais il faut ajouter que cette consommation n'est pas égale pour tous et que l'eau départage aussi les riches et les pauvres. Certains pays doivent se contenter du minimum de survie (quelques litres par jour), d'autres ne comptent pas, beaucoup gaspillent. A réserve définie, limitée, demande toujours plus gourmande, croissante.
« L'eau, une ressource épuisable. »
A la maison, le compteur tourne vite : pour une douche, 25 à 50 litres ; pour le bain, de 150 à 200 l, pour la chasse d'eau, 10 l ; pour la machine à laver le linge, 120 l, à laver la vaisselle, 65 l ; 150 à 200 l sont nécessaires pour laver son véhicule (imaginez le nombre de véhicules dans le monde et le nombre de lavages par mois !). Les grandes stations de lavage de voitures, dans certains pays, pensent déjà à s'équiper d'installations de traitement de leurs eaux usées pour les réutiliser. L'escalade commence avec les besoins collectifs : 100 l par élève et par jour dans une école ; 300 à 500 l par tête de bétail pour un abattoir…. Mais la vraie consommation de masse se manifeste avec la fabrication des produits de toutes sortes. Pour la nourriture d'abord : produire 1kg d'aliment exige l'emploi de 2 l d'eau pour la salade, de 1500 l pour le blé, de 12000 l pour les œufs. On peut faire des calculs similaires pour la fabrication des vêtements : pour 1kg de laine, il faut 100 l d'eau, il en faut cent fois plus (10 000 l) pour 1 kg de coton. Pour les produits pharmaceutiques également : 1kg de streptomycine demande 4 000 000 de litres d'eau. Pour faire tourner les usines : pour produire 1kg de papier, il faut 250 à 500 litres d'eau ; pour 1kg d'acier, de 300 à 600 l ; pour un 1kg de nitrate, 600 l. Tout compris, consommation domestique, collective, industrie, etc, chaque homme utilise en moyenne 680 l d'eau par jour. L'Européen est nettement au-dessus de ce chiffre avec sa consommation de 1700 l dont 250 ou 300 pour sa maison, mais très loin de l'Américain, champion du monde des aquavoraces, qui utilise 8000 l par jour, presque cinq fois plus que l'Européen et douze fois plus que la moyenne mondiale. L'humanité a ainsi besoin de 1000 milliards de m3 par an, soit 1/50 des ressources mondiales utilisables. Mais dans un demi-siècle, elle doit multiplier ses prélèvements par 5, estiment les hydrauliciens. L'eau est bien sûr au centre des écosystèmes et du développement humain. Mais dans la zone méditerranéenne, l'eau est une ressource d'autant plus importante qu'elle est rare, fragile, inégalement distribuée et largement exploitée. Notre pays, dont 80% de sa superficie sont des zones désertiques qui ne cessent de s'étendre vers le nord, a consacré un budget colossal pour l'édification de barrages, d'usines de dessalement d'eau de mer, la réalisation de grands forages dont les plus importants se trouvent à In Salah. L'eau fossile puisée dans les grands aquifères sera acheminée jusqu'à Tamanrasset (ouvrage grandiose de 750 km de canalisations avec les stations de pompage et les grands réservoirs qui vont avec). Il faut mentionner les grands aquifères d'eau fossile qui constituent des gisements de plusieurs milliers, voire de plusieurs centaines de milliers de m3. Les plus importants se localisent dans les espaces désertiques du Sahara (Algérie, Tunisie, Libye, Egypte) et de la Péninsule arabique. Il existe aussi un vaste aquifère fossile dans les hautes plaines des Etats-Unis, celui d'Ogallala dans le nord-ouest du Texas et un autre en Australie. Leur exploitation aura un terme et des substituts sont à prévoir. Il s'agit de ressources non renouvelables.
« Gardez-moi pure ! »
« L'eau est la chose la plus nécessaire de la vie, mais il est aisé de la corrompre. » Platon Concernant les ressources dont regorge le sol, les nappes phréatiques sont surtout mises en péril par les substances nocives volontairement introduites dans le milieu naturel : excès d'épandage d'engrais et de pesticides pour l'agriculture, rejet direct d'eaux usées, dépôts de déchets urbains ou industriels lessivés par les pluies, par les fuites dans les égoûts et les réservoirs. — 500 millions d'hommes sont chaque année malades de l'eau qu'ils polluent ; — Il passe une tonne d'eau chaque année dans le corps de l'homme ; — La pollution est responsable de la recrudescence des hépatites, de la typhoïde, des dysenteries, des diarrhées, du choléra. — Chez nous, l'exode rural a multiplié dans nos villes et villages les bidonvilles responsables dans la plupart des cas de décharges sauvages, d'égoûts à ciel ouvert qui ont fait proliférer les rats, les moustiques, les mouches semeurs de bactéries, microbes, virus coupables de maladies comme les méningites, la leishmaniose cutanée, la leptospirose, le paludisme, la conjonctivite, le trachome…. —La médecine est impuissante pour combattre l'hépatite, seule la bonne nature de l'homme peut venir à bout de la maladie. — La pollution thermique des centrales nucléaires risque de réveiller certains microbes pathogènes ; — 20 l d'essence pénétrant dans une nappe phréatique rendent impropre la consommation en eau d'une ville de 200 000 habitants. La plupart des mers et océans sont aujourd'hui traités aux moindres frais, comme vides ordures, dépotoirs, décharges publiques et privées universelles. Le « tout à l'égoût » des grandes concentrations urbaines qui y déversent, à l'état brut ou insuffisamment épurées, des masses de déchets organiques, s'infectent de virus porteurs de maladies contagieuses. Les rivières qui drainent les détergents, les engrais, les pesticides, encrassent aussi leurs embouchures ou estuaires. Quant aux rejets industriels (mercure, chrome, plomb, zinc, cadmium….), ils sont d'ores et déjà à l'origine de véritables tragédies. La chaîne alimentaire allant des algues au plancton, des petits poissons aux crustacés et aux plus gros poissons, et de ces derniers aux hommes, a concentré des quantités toujours élevées de mercure. Or, celui-ci attaque les centres nerveux, paralyse les centres moteurs, provoque des malformations à la naissance. Lors de la commémoration de la Journée mondiale de l'eau, célébrée le 22 mars, il ne faut pas oublier les établissements scolaires. Pour mettre en évidence le rôle éminent de l'eau dans l'environnement immédiat de l'homme, on ne cessera pas de sensibiliser la population et surtout la jeunesse : comment garder pure l'eau que nous buvons ? Comment combattre le gaspillage, les fuites des robinets et des canalisations ? vulgariser le goutte-à-goutte pour l'irrigation ; portes ouvertes sur les barrages, les stations d'épuration, les stations de traitement des eaux usées, les usines de dessalement d'eau de mer…. Encourager les journées de volontariat pour nettoyer les abords des oueds de divers déchets qu'ils charrient, les ports, les plages. Notre littoral connaît la pollution due au mazout venu du large (le bitume). 300000 tonnes d'hydrocarbures sont répandues en Méditerranée chaque année provenant du nettoyage des cuves des pétroliers. Les journaux, la télévision, la radio, les gens du culte, les partis politiques, les associations de jeunesse, les scouts, les groupements culturels, sportifs, de loisirs, les syndicats, les gens épris de progrès parleront, commenteront, sensibiliseront durant tout le mois de mars (pas uniquement le temps d'une journée) sur la préservation de l'eau, source de vie pour notre pays qui connaît un manque. Dans les écoles, ce sont des affichages, des distributions de prospectus et documentations diverses que commenteront les maîtres à leurs élèves.
« Que faire des déchets nucléaires ? »
La terre est à tout le monde
L'Algérie développe, dans le cadre de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, des programmes de recherche dans le secteur de l'eau, de l'agriculture, de la santé, et du dessalement d'eau de mer. Dans ce domaine, elle a signé des accords de coopération avec la Chine (Quotidien d'Oran du 25/03/2008). L'industrie nucléaire produit des déchets radioactifs. Elle n'est pas la seule : les laboratoires d'analyses, les hôpitaux, les universités utilisent pour leurs travaux de recherche des corps radioactifs qu'ils rejettent ensuite. Mais l'industrie nucléaire est de loin la plus grande source de déchets radioactifs dangereux pour l'homme et l'environnement. Les déchets radioactifs répandus dans l'atmosphère par les essais d'armes atomiques et de bombes à hydrogène, des pays comme les Etats-Unis, la Grande- Bretagne, de la France (Reggane, Polynésie française), la Russie, la Chine, l'Inde, les bombes sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 et la tragédie de Tchernobyl, ont contribué à augmenter la radioactivité existant naturellement à la surface de la planète et à laquelle sont normalement soumis tous les êtres vivants. Les retombées de tous les essais d'armes nucléaires, depuis le début de l'âge atomique contribuent aujourd'hui à 2% environ de l'irradiation annuelle moyenne des êtres humains. Les déchets nucléaires se présentent soit sous forme d'effluents, c'est-à-dire des gaz, des liquides ou des aérosols (poussières), soit sous forme de déchets solides. La radioactivité est due à la désintégration spontanée de noyaux atomiques instables et est constituée de différents types de rayonnements énergétiques : le rayonnement alpha est une émission de noyaux d'hélium, le bêta est une émission d'électrons, le gamma est un rayonnement électromagnétique de grande énergie. Tous ces rayonnements sont capables d'endommager plus ou moins gravement toute matière se trouvant sur leur trajet. En particulier, les cellules des êtres vivants peuvent être lésées ou tuées. Selon l'importance des doses de rayonnement reçues et leur distribution dans l'organisme, les lésions consistent en rougeur de la peau, brûlures, atteintes de tissus profonds, troubles digestifs, troubles sanguins, etc, et peuvent aussi conduire à la mort de l'individu irradié. Les cellules exposées aux radiations peuvent aussi, au lieu d'être tuées, voir leur patrimoine génétique transformé (muté) : dans ce cas, elles pourront donner, après quatre à vingt ans de latence, des cancers. Les déchets nucléaires représentent le plus gros problème. Il s'agit de les évacuer et de les stocker en des lieux et sous des conditionnements tel qu'ils ne puissent plus jamais contaminer à des niveaux significatifs les êtres vivants. Or, la période durant laquelle ils peuvent être dangereux pour l'environnement s'étend de quelques dizaines d'années à plusieurs millions d'années selon les corps radioactifs qu'ils contiennent. Des caissons métalliques, en béton, ou fondus dans une masse de verre, renfermant ces déchets radioactifs sont couramment immergés dans les profondeurs océaniques. Pourront-ils résister à toutes les formes de corrosion, à un tremblement de terre, à une éruption volcanique sous-marine ? Leur contenu, répandu en mer, causerait alors des dommages catastrophiques et irréversibles pour toute la biosphère. La forme du conditionnement n'est d'ailleurs pas résolue. Les Suédois envisagent de couler du plomb entre les barres du combustible usé et de mettre ces barres ainsi traitées dans un conteneur de cuivre de 10 cm d'épaisseur, lui-même entouré de bentonite. L'ensemble serait alors déposé à 500 m de profondeur dans le granit. Comment être sûr que les mouvements du sol et les eaux circulant sous terre n'endommageront pas le dépôt sur de si longues périodes ?
L'éveil en classes vertes
« L'éducation doit apporter une vue claire sur les problèmes de l'homme, son avenir ambigu, sa puissance et sa fragilité ». J. Hamburger
Pour chercher à sensibiliser le monde scolaire au respect des équilibres naturels, l'Education nationale doit marquer une étape importante vers la définition d'un enseignement attentif à l'environnement et utilisant très largement des expériences concrètes d'étude du milieu. En découvrant un monde toujours plus riche, l'enfant s'enrichit lui-même. Dans les années 60-70, il arrivait à certains enseignants de nos écoles, principalement ceux exerçant dans les zones rurales, de sortir leurs élèves en promenade quand la nature est en fête au printemps, le mercredi ou le samedi après-midi. Ils remplaçaient les heures d'éducation physique par une sortie récréative. En plus de son ambiance festive, la sortie avait un but pédagogique. Elle aidait l'enfant à conquérir ses espaces, à élargir sa vision : découvrir la vie dans les ruisseaux (poissons, têtards, grenouilles, libellules,) les fleurs (coquelicots, narcisses…), les papillons multicolores, l'escargot, la tortue, les arbres (saule, frêne, pin d'Alep, chêne-liège, peuplier, palmier, olivier…), les animaux de la ferme, la basse-cour, questionner le fermier, le berger…. Elle permet ainsi de renouer avec la nature et les éléments : l'air, l'eau, la campagne, qui sont autant d'occasions de confrontation, de connaissance sensible, indispensable support à l'élaboration des idées pour découvrir, observer, toucher puis connaître, évaluer et comprendre les êtres et les choses qui les entourent. Ils constituent les innombrables éléments divers et complexes du monde où se déroulera leur vie d'homme. Il en est ainsi parce que les sources d'activité sont authentiques. En passant par l'observation, l'enfant en tire, grâce aux questions qu'il pose et qu'il se pose comme aux réponses que lui apportent les êtres et les choses, un épanouissement progressif et équilibré de son sens critique et plus généralement de sa personnalité. Son analyse l'aide à acquérir et développer un appétit durable et jamais satisfait d'aller toujours plus loin dans la découverte et la compréhension. Il est inlassablement curieux, impatient, émerveillé, sans cesse prêt à s'adapter avec souplesse à des présents et à des futurs en mouvance chaque jour. Dans cette perspective, il attend avec confiance les réponses aux « pourquoi » qui se multiplient. C'est à bon droit qu'on peut voir dans ces classes de la nature l'un des moteurs de la rénovation pédagogique.
L'éveil en classes de mer.
« La liberté, c'est la conscience de la nécessité. » Spinoza
Chacun d'entre nous doit contribuer à développer autour de lui cette prise de conscience nécessaire : la protection de la nature, l'utilisation rationnelle de ses ressources constituent désormais le plus impératif des devoirs individuels et collectifs. Pour susciter la curiosité enfantine, le dépaysement est un facteur essentiel. Il amènera les élèves à une connaissance approfondie et au respect de la nature, plus particulièrement le bord de mer, la plage, le sable, les rochers marins, le lac, la sebkha, le chott…. L'éveil au milieu naturel, sa découverte et son étude ne sont pas une mince entreprise. Ils demandent qu'on observe, et pour observer, il convient de ne pas être pressé par le temps. L'enseignant en éducateur de milieu marin, avec ses élèves, iront dans les trous des rochers, recueillir des algues que l'on aplatira et que l'on fera sécher pour les coller dans un album. C'est l'observation attentive des oiseaux de bord de mer (goélands, mouettes, le fou Bassan, le grand cormoran….), des coquillages de toutes les formes et de toutes les couleurs, des bateaux de pêche, des sardiniers, des filets étalés sur les quais, d'un bateau à voile, c'est la visite d'un centre nautique, c'est aussi les discussions avec les marins pêcheurs : pourquoi y a-t-il de moins en moins de poissons ? Comment réguler les pêches ? Comment éviter la disparition de certaines espèces ? Pourquoi ne pas créer des zones surveillées pour protéger leur reproduction ? … Multiplier les fermes aquacoles dans le milieu marin…« Créer des parcs et des réserves naturelles c'est bien ; les respecter et les faire respecter c'est mieux. » Et cela veut dire une classe bien différente, au grand air marin, bien sûr, avec une sortie en mer si possible, mais aussi et surtout avec une double découverte, celle d'une flore, d'une faune, d'un milieu nouveau et celle d'une autre vie et d'une autre pédagogie. La promenade dans une oasis, sur une dune de sable, au bord d'un oued, dans les champs, dans un bois où s'organisent la cueillette des feuilles, des bourgeons ou des fleurs, la récolte des pommes de pin, le ramassage des coquillages…. offre à tous une variété infinie de senteurs, de nuances et de formes. Ainsi naissent et se développent avec une abondance inépuisable, tirées des réalités les plus concrètes et apparemment les plus banales, de nombreuses activités d'éveil qui inspirent et transfigurent les enfants intelligemment motivés. L'Education nationale avec le concours du ministère de l'Environnement doit accompagner l'enseignant dans sa tâche difficile par la fourniture de documents et de brochures qui l'aideront à présenter une approche, une voie d'accès à la compréhension de cette globalité qu'est notre environnement. Cette documentation sera un appel à tous les maîtres, un appel à tous les enfants de l'école pour que, dès aujourd'hui, nous réapprenions à traiter la nature comme il convient et à connaître notre environnement pour l'améliorer. C'est aussi un appel à l'esprit d'invention et de création des jeunes et des enseignants. Le dossier pédagogique comprendra des fiches pour l'étude de quelques milieux naturels : forêts et reboisement, chott, sebkha, oasis irrigué par les eaux des foggaras que partagent les peignes de distribution, oueds, sources, mers et océans, des CD rom traitant les problèmes des pollutions…. Les brochures développeront la découverte du milieu naturel, les interdépendances des êtres vivants dans un milieu déterminé : « qu'est-ce qu'une biocénose ? », les milieux de vie de ces biocénoses : « qu'est-ce qu'un biotope ? », de l'enfant à la découverte des régions rurales, sahariennes, de l'enfant qui vit en ville, de l'environnement qui est menacé, des perspectives d'avenir, de l'épuisement des réserves de la nature, de la protection des réserves de la nature, des espèces animales et végétales. Il est souhaitable aussi de proposer des stages de formation d'animateurs de classe verte, de classe de mer et de club vert à nos enseignants. C'est un apport bénéfique et un plus pour la réussite de l'introduction de l'éducation environnementale dans les programmes de l'enseignement. Pour conclure, méditons ce noble précepte de Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. », que bien des générations d'élèves ont eu à disserter. Si nous voulons obtenir dans l'avenir un sauf-conduit pour la vie, nous devons appliquer à la lettre cette énergique ligne de conduite dans la bataille vigilante pour l'environnement.
Sources : Climat d'hier,climat d'aujourd'hui de J.Claude Duplessy Les pollutions de l'atmosphère par P.Ménard Effets de la radioactivité de J.Claude Zerbib
L'auteur est directeur d'école en retraite


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