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Jacques Vergès et la Célébration du 20 août
« La France doit reconnaître ses génocides en Algérie »
Publié dans El Watan le 21 - 08 - 2004

Ex-Barberousse 1957 - Abou Ghraïb 2004. Deux dates, deux prisons martyres, témoins d'exactions commises par le colonialisme occidental. Parce que l'histoire se répète, sous prétexte de grands idéaux, l'avocat français Jacques Vergès appelle à être « vigilant ».
Mémoire chargée d'exécutions à la guillotine, de tortures, de viols, le pénitencier algérien aura façonné l'avocat Vergès qu'on connaît aujourd'hui. En cette année, il prit la défense de nombreux moudjahidine, dont la moudjahida Djamila Bouhired. « Barberousse m'a ouvert les yeux », s'est-il laissé aller en confidences, jeudi, à l'occasion de la célébration du 49e anniversaire des massacres coloniaux des 20 et 21 août 1955 dans le Constantinois. Une féroce répression de manifestants qui coûta la vie à 12 000 personnes. Organisée par la Fondation du 8 Mai 1945, la rencontre a vu la participation de moudjahidine, d'universitaires et d'avocats. Revisiter l'histoire du colonialisme, tragique énumération de génocides, débouche inévitablement sur une actualité embrasée, l'Irak. Dans son livre à paraître en septembre prochain, La démocratie à visage obscène, Jacques Vergès promet des révélations fracassantes sur l'implication directe de l'Administration Bush dans le scandale d'Abou Ghraïb. « Capturez-les et faites-en ce que vous voulez ! ». L'ordre a émané du ministre américain de la Défense, Donald Rumsfeld. Avec des preuves à l'appui, des ordres écrits signés par les faucons de l'Administration américaine ainsi que par des généraux, le brûlot de l'avocat français risque de soulever une tempête, particulièrement en cette période de compétition électorale pour le bureau oval de la Maison-Blanche. « On pratique la torture, dit-on, pour avoir des renseignements et éviter ainsi des morts. On a malheureusement dépassé ce stade. Quand on entasse des hommes nus les uns sur les autres, il y a une volonté d'avilir l'être humain. Le sexe est devenu une arme d'avilissement », a-t-il dénoncé. Au chapitre des horreurs : des enfants de 12 ans sodomisés, une fillette violée devant son frère, une femme devant son mari, interrogatoires de détenus complètement nus et couverts d'excréments... Des ignominies appuyées par des responsables américains : « Si on ne traite pas ces gens comme des animaux, on n'en tirera rien. » Que faire pour rendre justice aux victimes ? Si les Américains ne peuvent être coincés, des actions sont néanmoins possibles, par ricochet, contre leurs « complices », les Britanniques. Une plainte a effectivement été déposée au niveau de la Cour pénale internationale (CPI), révèle l'avocat français, contre le corps d'expédition britannique engagé en Irak pour « connivence » dans les événements d'Abou Ghraïb. Une action impossible contre les Américains, car leur pays continue à s'opposer à la CPI. Sous la présidence de George Walker Bush, les Etats-Unis sont revenus sur le Statut de Rome, signé pourtant durant le mandat de Bill Clinton. Selon Me Vergès, les Etats-Unis ont exercé des pressions sur leurs alliés afin que les citoyens américains accusés de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre ne soient pas livrés à la cour de La Haye. Deux résolutions, la 1422 de juillet 2002 et la 1487 de juin 2003, adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU, consacrent l'« immunité » des citoyens américains. Les Britanniques ne peuvent pas se prévaloir d'un tel non-droit. « La CPI a réceptionné la plainte, l'enquête est en cours. Combien de temps la procédure va-t-elle prendre ? Je ne me fais pas d'illusions, mais il y aura au moins un débat », s'est contenté de répondre Me Vergès. Toujours dans le registre des mesures « subsidiaires », il a tenu à rappeler la compétence universelle des tribunaux nationaux en matière de jugement des tortionnaires. « Donald Rumsfeld ne devrait pas avoir le droit de se déplacer dans le monde », a souligné le conférencier, pointant également du doigt l'opinion publique américaine pour n'avoir pas renversé l'administration Bush après avoir pris connaissance du scandale d'Abou Ghraïb par le biais de la presse. « Au nom de la démocratie, on pratique le brigandage », a précisé Me Vergès.
Le tabou
L'avocat a rappelé le génocide de nombreuses populations par les Occidentaux : les Indiens d'Amérique, les aborigènes d'Australie, les Congolais, les Tasmaniens, la mort de 500 000 enfants en raison de l'embargo... Une très longue liste d'exterminations au nom de la « science », de la théorie de Darwin précisément, qui répertorie des races d'êtres humains « sauvages ». « Quand on torturait en Algérie, on ne le faisait pas sous l'autorité de l'extrême droite, mais sous celle d'un gouvernement de front républicain », a-t-il précisé, citant le nom de François Mitterrand, alors ministre de la Justice. « Si la France veut commencer une nouvelle page avec l'Algérie, il faut qu'elle reconnaisse ses génocides et ses tortures en Algérie. » L'appel de Mme Driffa Ben M'hidi, la sœur de Larbi Ben M'hidi, risque de demeurer sans écho, les crimes commis par l'armée française en Algérie tombent sous le coup d'une loi amnistiante entrant dans le cadre des Accords d'Evian. D'où le tabou qui entoure la reconnaissance officielle de ces crimes. Le procès d'Aussaresses en est l'illustration parfaite. Développant son réquisitoire, Me Vergès a, par ailleurs, dénoncé la politique de deux poids, deux mesures appliquée par les Occidentaux, notamment en ce qui concerne l'utilisation de gaz contre des populations civiles. « Je ne connais pas le dossier irakien, mais les Anglais ont utilisé des gaz en Iran contre les Kurdes en 1920, et vers la même période les Italiens ont utilisé cette arme contre les Ethiopiens », a-t-il fait rappeler.


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