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Nombreuses réactions pour le dernier des trois «B»
Il a été un des principaux dirigeants de la révolution algérienne
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2010

Ahmed Ouyahia, Premier ministre : «Un vaillant nationaliste»
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a adressé un message de condoléances à la famille du moudjahid Lakhdar Bentobal, décédé samedi à l'âge 87 ans, dans lequel il souligne que l'Algérie vient de perdre un de ses grands hommes dont le nom restera lié à toutes les principales étapes de la glorieuse Révolution. «C'est avec une profonde affliction que j'ai appris la douloureuse nouvelle du décès du moudjahid et vaillant nationaliste Lakhdar Bentobal. Que Dieu lui accorde Sa Sainte miséricorde, après un honorable parcours riche en hauts faits et en actes héroïques», a écrit M. Ouyahia dans son message. «En cette douloureuse épreuve, je ne puis que vous adresser, en mon nom personnel et celui du gouvernement, et à travers vous à tous ses amis et à la famille révolutionnaire, mes condoléances les plus attristées, priant Dieu le Tout-Puissant d'accorder au défunt Sa Sainte Miséricorde et de l'accueillir en Son Vaste Paradis et de vous prêter réconfort», a ajouté le Premier ministre.
M. Ouyahia a affirmé que «l'Algérie vient de perdre un de ses grands hommes dont le nom restera lié à toutes les principales étapes de la glorieuse Révolution de Novembre, aussi bien avant qu'après son déclenchement et jusqu'au recouvrement de l'indépendance du pays et de la souveraineté nationale».

Rédha Malek : «Une grande sagesse»
«Lakhdar Bentobal était un homme d'une grande sagesse. Il a joué un rôle très important pendant la Révolution. Même au temps des crises qui ont secoué la direction de la Révolution, Lakhdar Bentobal a su imposer, grâce à la grandeur de son esprit, le bon sens. Il a également joué un rôle important lors des négociations algéro-françaises d'Evian. C'est un homme aux grandes qualités qui vient de nous quitter. Il faut surtout souligner l'importance de son rôle lors des négociations d'Evian.»

Abdelhamid Mehri : «Le meilleur hommage, c'est d'éditer ses mémoires»
Suite au décès de Lakhdar Bentobal, l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, a adressé un message à la rédaction dans lequel il vante les mérites du militant. «Alors que je suis loin du pays, j'ai appris le décès du grand moudjahid et frère Lakhdar Bentobal, membre du groupe qui a déclenché la Révolution», souligne-t-il. Tout en rappelant que le défunt était membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), du comité de coordination et d'exécution, ainsi que du Gouvernement provisoire de la République algérienne dans ses trois composantes, Mehri indique en guise de témoignage que Bentobal était «un militant au nationalisme sincère, très versé dans la réflexion et l'analyse politiques, forgé par une solide expérience, et doté d'une volonté et une détermination très fortes». Et de continuer : «Il faisait prévaloir la sagesse et la patience dans la résolution des questions posées. Tout en jouissant d'un grand courage dans l'expression de ses opinions, il restait ouvert au dialogue et à l'écoute de l'autre.» Au sujet du rôle joué par Bentobal lors de la guerre de Libération, le témoignage de Mehri précise que le défunt était d'un grand apport dans la résolution des «questions épineuses et compliquées» qui se posaient durant les différentes étapes de la Révolution nationale, notamment «la préparation du dossier pour les négociations d'Evian auxquelles il avait pris part». Abdelhamid Mehri regrette que les mémoires de Lakhdar Bentobal ne soient pas éditées. «Bentobal a écrit ses mémoires sur la grande carrière militante qu'il a menée, mais malheureusement des circonstances fâcheuses ont empêché leur publication», dit-il en notant que le meilleur hommage qui puisse être rendu à ce grand militant «est de permettre aux historiens d'éditer ces mémoires». Et de conclure en présentant ses condoléances à la famille du défunt et à ses compagnons.
Le commandant Azzedine : «Il a toujours privilégié l'intérêt de la révolution»
«Nous venons de perdre un grand homme, un monument de la Révolution. C'est un homme d'une grande sagesse qui vient de s'en aller. Il était le dernier des trois B (Krim Belkacem - Boussouf -Bentobal). Il a toujours privilégié l'intérêt de la Révolution. Même après l'Indépendance, Lakhdar Bentobal s'était mis à l'écart. Il est resté fidèle à lui-même et n'a jamais voulu remuer le couteau dans la plaie.»
Mohamed Harbi : «Le grand mérite de Bentobal ce sont ses mémoires»
Invité à apporter son regard d'historien sur le personnage de Lakhdar Bentobal, Mohamed Harbi a tenu à souligner qu'entre 1957 et 1962, Bentobal a joué un «rôle majeur avec Boussouf et Krim Belkacem dans le changement de cap opéré contre les engagements pris par le Congrès de la Soummam et qui s'était traduit par l'élimination de la direction de la Révolution, notamment Benkhedda et Abane». Contacté par téléphone, l'historien souligne que le «grand mérite» de Bentobal ce sont ses mémoires. «Il a au moins laissé ses mémoires contrairement à Boussouf et Krim», dit-il, en espérant que ce témoigne soit un jour publié car il apporte un éclairage sur des faits et une page de l'histoire du pays. Harbi tient à souligner que même si Bentobal était contre l'exécution de Abane, «c'est lui tout de même qui a convaincu Abane qu'il fallait aller au Maroc pour régler des problèmes avec Mohamed V. Il a participé au guet-apens préparé au Maroc», dit-il. Parlant de l'homme, Harbi estime que Bentobal était connu pour «son sens politique réel mais pas pour être un grand travailleur». Tout en notant que les Algériens sont très sévères à l'égard de tous les révolutionnaires, Harbi précise qu'«il ne faut pas oublier que ce sont ces gens-là qui ont mené l'Algérie à l'indépendance». Mohamed Harbi a par ailleurs tenu à souligner «avoir de la peine à parler de cette période de l'histoire de l'Algérie tellement les Algériens ont tendance à noircir le tableau. Il faut savoir garder le sens de la mesure». Ceci et d'inviter à ouvrir les pages de l'histoire dans la sérénité et ne pas en faire des «sujets d'actualité politique ajoutant aux troubles des Algériens».


Maître Belhocine : «Il était contre l'exécution de Abane Ramdane»
La mort de Lakhdar Bentobal laisse encore entièrement posées beaucoup de questions sur la guerre de Libération, notamment celle ayant trait à la décision et aux circonstances de l'assassinat de Abane Ramdane. Le troisième B rejoint ainsi l'Au-delà sans avoir publié ses mémoires. «J'ai eu en main l'ouvrage qu'il proposait de publier en deux gros volumes, c'est dommage que ce ne se soit pas fait», témoigne maître Mabrouk Belhocine qui affirme que le défunt lui aurait confié que ses mémoires seront édités lorsqu'il ne sera plus de ce monde. «J'espère que ses héritiers vont penser à publier cet ouvrage», dira notre interlocuteur qui a tenu à qualifier Bentobal de monument parmi d'autres de la lutte pour la libération. «C'était un patriote et un grand combattant. Il a été un grand militant du mouvement national en commençant par son adhésion dans les années 1940 au PPA puis au MTLD. Son appartenance à l'Organisation secrète (OS) et après au Groupe des 22 en 1954. Et enfin sa participation au Congrès de la Soummam et au GPRA», note maître Belhocine en citant le parcours de Bentobal d'«exemplaire». «Doué d'une intelligence extraordinaire, Bentobal était le seul des trois B à ne pas avoir d'ambitions personnelles, à l'inverse de Boussouf et de Krim Belkacem.» Evoquant l'assassinat de Abane Ramdane, notre interlocuteur, en se basant sur le procès-verbal sanctionnant la réunion des cinq colonels ayant décrété la neutralisation du père du Congrès de la Soummam, affirme que Lakhdar Bentobal était contre l'exécution. «Le PV ne faisait aucunement allusion à l'accusation de trahison, il mentionnait ''un comportement indiscipliné, négatif et de dénigrement de la part de Abane vis-à-vis du CCE''. Ledit PV condamnait Abane à être emprisonné en Tunisie et si nécessaire au Maroc ou, au cas où ces mesures seraient insuffisantes, l'exécuter. Le PV souligne que Bentobal s'est prononcé contre l'exécution de Abane en disant qu'une condamnation à mort ne peut être prononcée que par un tribunal militaire avec audition de l'intéressé», indique notre interlocuteur. Ce dernier précise par ailleurs que lorsque Bentobal, dans une de ses sorties médiatiques avait dit que «Abane méritait cent fois la mort, cela ne signifiait pas en fait une condamnation réelle. Il s'agit d'une phrase passe-partout du langage populaire. On reprochait à Abane un certain autoritarisme, mais comment pouvait-il l'être s'il était le seul à ne pas avoir de force armée sous sa coupe et pas même un garde du corps», indique Belhocine.


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