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Les non-dits des années terribles
Purges, liquidations, « tasfiyate »
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2005

Du 6 au 12 décembre 1958, à la demande du colonel Amirouche, se déroule une réunion des chefs des Wilaya I, Hadj Lakhdar (Aurès-Némenchas), Wilaya III Amirouche (Kabylie), Wilaya IV Si M'hamed (Centre), Wilaya VI Si El Haouès (Sud). Etaient absentes la Wilaya II Ali Kafi (Nord-Constantinois) et la Wilaya V Lotfi (Oranie et Sud-ouest).
Une position pour le moins paradoxale de la Wilaya II, puisque ce rassemblement des chefs de l'intérieur se tenait sur son territoire, plus précisément à Oued Asker sur les hauteurs de Taher. Les critiques ouvertes et frontales contre la délégation extérieure formulées par Amirouche figurent, selon le colonel Salah Boubnider (Saout el Arab) (1), parmi les raisons invoquées officiellement et qui ont motivé l'absence du colonel Ali Kafi, alors chef politico-militaire du nord Constantinois. « Nous n'étions pas intéressés par ce type de débats. Pour nous, il ne fallait pas exposer ainsi nos faiblesses qui risquaient d'être exploitées par l'ennemi. Le colonel Amirouche proposait cette réunion pour essayer de dégager une position commune et dépêcher une délégation à Tunis auprès de la direction politique pour leur présenter nos doléances. Or, pour notre part, nous nous en tenions aux décisions du Congrès de la Soummam, qui stipulaient qu'il fallait l'accord de la direction politique du GPRA pour qu'une telle conférence puisse avoir lieu. Nous, nous devions de respecter cette disposition, quand bien même fut-elle, contestable... Le colonel Amirouche a maintenu sa volonté de tenir la réunion sur le territoire de la Wilaya II. Nous avons assuré l'intendance, et nous avons désigné Lamine Khène pour y assister à titre d'observateur sans participer aux travaux. J'insiste pour dire que nous n'avions rien contre le principe lui-même, mais le moment était mal choisi d'autant que de Gaulle tentait à l'époque de nouer des pourparlers avec les responsables de l'intérieur. Notre participation aurait été interprétée comme une acceptation des contacts locaux que recherchait l'ennemi ». Lamine Khène, seul témoin encore en vie, ayant pris part en tant qu'observateur à cette réunion alors qu'il était secrétaire d'Etat du GPRA, appuiera d'ailleurs les propos du défunt colonel Saout el Arab (2). « En 1958, nous étions dans une position très difficile, parce que la théorie de récupérer l'armement et les munitions sur l'ennemi était bien belle, mais elle n'a fonctionné qu'un moment. Les activités militaires demeuraient, en raison des limites matérielles, très rudimentaires. Nous avions beaucoup misé sur un apport de l'extérieur. Nous avons dépêché des caravanes pour l'acheminement de quelques armes. Mais ces caravanes étaient constituées essentiellement d'hommes, et combien d'armes un djoundi peut-il transporter ? Assurément pas des quintaux. C'était très difficile. Les frontières étaient bien surveillées, il y avait déjà les barrages électrifiés. Les efforts étaient dérisoires et coûteux en vies humaines. A l'intérieur, l'ennemi réagissait. Il affinait ses méthodes et nous rendait la vie de plus en plus dure. Je ne parle pas de la Wilaya II, car, encore une fois, nous vivions en territoire libéré, relativement. Mais dans les autres zones du pays, je pense que c'était très dur. Il y a eu une initiative, qui venait apparemment du colonel Amirouche, de réunir les Wilayas et d'examiner la situation. Pour ma part, en septembre, j'avais été désigné comme membre du GPRA. Mais je n'ai jamais interféré dans les affaires de la Wilaya. C'était une nomination symbolique, en tous cas, j'ai pris ça comme telle. Je n'étais pas au courant de la tenue de cette réunion. Un beau jour, Saout el Arab et Kafi viennent me quérir et m'apprennent que les délégations des Wilayas allaient arriver et qu'ils ont décidé de ne pas assister. Pourquoi ? Parce qu'ils soupçonnaient que c'était quelque chose qui pouvait être interprétée comme une démarcation vis-à-vis de l'extérieur, et que ce dernier était défaillant, en quelque sorte y compris l'armée des frontières avec les COM-Est et Ouest (Comités d'organisation militaire). Après analyse, ils ont conclu que ce n'était pas bon. Est-ce qu'ils ont demandé l'avis de Si Abdallah Ben Tobbal ? Je crois deviner que oui. Le fait est que les délégations des Wilayas soient arrivées, que les hôtes aient essayé de faire bonne figure, et il m'ont demandé de les représenter et de les excuser. Voilà ce que j'ai pu savoir. Je crois qu'ils avaient aussi des réticences à se réunir avec Amirouche, en raison de l'affaire de ‘'la bleuite''. Mais je pense que c'était parce qu'ils avaient flairé quelque chose de mauvais pour la révolution », conclut Lamine Khène. Dans une lettre adressée par le colonel Amirouche à son homologue Ali Kafi, le chef de la Wilaya III lui reprochera de « ne s'être même pas dérangé pour venir au moins voir Si M'Hamed et Si Ahmed Ben Abderrezak (ndlr : Si el Haouès)... Alors que vous étiez à trois heures de marche » tandis que les chefs de la Wilayas IV et la Wilaya VI « ont fait chacun 2 mois de marche, et malgré la longueur du trajet, ils se sont donné la peine de venir. » Irrité par l'absence du commandant politico-militaire du nord Constantinois, Amirouche écrit : « Votre absence nous a vraiment touchés »... « Vous faites remarquer qu'il y a une certaine division au sein de notre organisation ». Et avant de conclure, le chef de la Wilaya III rappelle sur un ton réprobateur : « Il ne faut pas oublier que nous devons lutter sur deux fronts : le colonialisme et les perturbateurs qui viennent de se manifester dans diverses parties du territoire national » une référence claire s'il en, est au « complot bleu ». Tous les historiens relèvent aujourd'hui que l'absence de la Wilaya II et également de la Wilaya V sont dues à l'hostilité des colonels Kafi et Lotfi à la politique des purges préconisées par Amirouche. Certains avancent même que les anciens colonels de ces deux Wilayas, en l'occurrence Ben Tobbal et Boussouf, hommes forts du GPRA, à l'extérieur, auraient « dispensé leurs successeurs respectifs de leurs conseils ». Toutefois, cela relève davantage de la projection analytique des faits que des faits historiques vérifiés et prouvés par documents. Le colonel Ali Kafi, avant la réunion d'Oued Asker, avait, dans une lettre datée du 23 août 1958, en réponse à la correspondance d'Amirouche du 3 août, répondu : « Nous avons étudié avec soin la lettre en date du 3 août... où vous nous apprenez la découverte d'un vaste complot ourdi contre la Wilaya III. Nous tenons à vous féliciter pour la mise hors d'état de nuire de ce complot ». Le responsable politico-militaire de la Wilaya II, après avoir demandé « de plus amples informations sur cette importante affaire » avait pourtant suggéré qu'une « réunion urgente ait lieu entre les deux Wilayas ». Mais le colonel Kafi a pris soin de rappeler au colonel Amirouche les dispositions que citait plus haut le colonel Boubnider à savoir qu'« il fallait prendre en considération les directives arrêtées par le Congrès du 20 août 1956 et ne prendre de sanctions qu'après l'accord tacite du CCE. Tout officier impliqué dans ce complot ne doit faire l'objet de sanctions que de la part du CCE ». Il est à noter que dans cette lettre, le colonel Kafi circonscrivait « le complot » à la seule Wilaya III, ne tenant de ce fait pas compte des termes de la lettre d'Amirouche, qui parlait d'un « vaste complot ourdi depuis de longs mois par les services secrets français contre la révolution algérienne avec la complicité des éléments les plus divers... qui s'étendrait à toutes les Wilayas. » Par la suite, des dispositions préventives ont été prises par le commandement de la Wilaya II, qui appelait notamment à faire attention « aux faux déserteurs envoyés par les services français avec leurs armes... Nous avons donné les ordres nécessaires pour que tout déserteur des rangs ennemis soit interrogé minutieusement et à fond. Tout déserteur des rangs ennemis, qui ne pourra pas justifier le contact avec les membres réels de l'organisation, sera exécuté... » (Voir encadré) Pour revenir à la réunion d'Oued Asker, on notera que peu de résolutions concernant « l'épidémie de bleuite » seront adoptées. On relèvera, entre autres, le deuxième point du document final de la réunion, qui prévoit : « Après enquête, les prisonniers et les goumiers, qui cherchent à nous noyauter ou qui sont reconnus coupable de faits entraînant la peine capitale, seront exécutés clandestinement »... Ou alors la suspension des permissions, mesure,entre autres, qui avait déjà cours en Wilaya III (3). Est-ce à dire que le colonel Amirouche n'a pas convaincu de l'existence d'un complot qui touche l'ensemble des Wilayas ? Loin s'en faut. En Wilaya IV, après le retour du colonel Si M'hamed, de la réunion, la machine « politico-policière » a été actionnée avec le concours d'officiers de la Wilaya III. Selon Gilbert Meynier, qui cite « plusieurs documents concordants, Ahcène Mahiouz aurait été l'élément déclencheur des purges en Wilaya IV sous le nom de Si Messâoud ». C'est contre un des plus brillants esprits de la révolution algérienne que seront dirigées les premières accusations. En effet, Si Tayeb, nom de guerre de Omar Oussedik, un des piliers du mouvement national d'abord et de la Wilaya IV ensuite, sera la cible des services spéciaux français qui manipuleront un de ses collaborateurs, le jeune lieutenant Khaled (27 ans), commissaire politique de la Zone 3, pour porter de graves accusations contre un des tous premiers maquisards (1945) qu'on appelait « Vouthqelmount » (l'homme au chaperon) dans les montagnes du massif du Djurdjura. Le jeune lieutenant avait sous la torture « révélé » un complot qui visait à l'assassinat de Si M'hamed « afin de promouvoir des négociations avec la France et de permettre aux cultivés de monter en grade... les conjurés auraient été en relation avec Si Tayeb, pour remplacer les cadres incultes de la Wilaya par de jeunes gens éduqués, et pour faire prévaloir une lutte politique à la Bourguiba ». Ce dernier n'a dû la vie sauve qu'à son départ quelques mois auparavant pour Tunis ayant été désigné comme secrétaire d'Etat à la guerre dans le premier GPRA. « Avec la rétrospective et l'état de nos connaissances sur le rôle des services spéciaux, écrit Mohamed Téguia, il apparaît à l'évidence que le commandant Omar
Oussedik était la cible n°1 des experts français, parce que considéré comme doctrinaire habile, politisé. Son passage comme correcteur à Alger républicain aidait alors à le faire passer pour communiste. On oubliait qu'il fut un militant du PPA clandestin puis du MTLD, avec, certes, une expérience d'ancien ouvrier syndicaliste lui ayant permis d'acquérir une formation au-dessus de la moyenne par comparaison à ses compagnons. C'était pour l'ennemi l'homme à abattre (4) » Si M'hamed, qui s'interdisait pourtant « de glisser dans le maccarthysme », enverra une note de défiance au GPRA contre son ami et compagnon de lutte Oussedik. Dans un rapport d'une rare intelligence, l'accusé, Omar Oussedik, démontera les mécanismes de cette tragique absurdité. Les responsables de la Wilaya IV auront la main lourde même après la mort de Si M'hamed. En revanche, après la disparition au combat du colonel Amirouche, son successeur Mohand Ouel Hadj, dans un rapport adressé au GPRA le 1er avril 1959, tout en déplorant le nombre de victimes des purges en Wilaya III, demandait l'interdiction des interrogatoires entraînant des mutilations ou autres infirmités », même si les liquidations persistent allant, certes, en s'amenuisant. Expliquant cette dérive, le capitaine Ali Lounici Ali de la Wilaya IV estimait, dans un entretien qu'il nous accordait l'an dernier, que « sous le feu roulant de la terrible contre-offensive de l'armée coloniale suréquipée, surarmée, bénéficiant de l'aide massive de l'OTAN, les contradictions ont éclaté chez nous. Ainsi, vinrent les purges. Ce phénomène est bien sûr né des services psychologiques du cinquième bureau qui, faut-il le rappeler, dominait militairement la situation sur le terrain. Ils ne pouvaient bien entendu pas venir à bout de la révolution et de la détermination des Algériens. Tant qu'il resterait un fellagha derrière un buisson, la France mobiliserait encore des milliers d'hommes en armes. Mais il faut reconnaître qu'ils ont su étudier nos faiblesses et nous faire croire qu'il y avait parmi nous des mouchards. ... C'est venu de Kabylie. Cette région a été la première touchée. Le colonel Si M'hamed a été contaminé aussi étonnant que cela puisse paraître. Voilà un homme exceptionnel, qui appréciait les intellectuels ,qui s'est entouré d'un état-major composé d'hommes aguerris, rigoureusement structurés... il a fini par s'isoler, se retrouver seul... Quand un officier de la Wilaya III est arrivé avec cette histoire de trahison, Si M'hamed a vite gobé, sans même y réfléchir. Tout cela ne résistait pas à la plus superficielle des analyses. Une véritable inquisition a été mise sur pied et une commission d'enquête a été désignée. Certains en ont profité pour gagner du galon. Si les purges ont commencé en Wilaya III, ce n'est pas le fait du hasard. Les Français ont bien étudié la question. Ils ont for bien analysé la forte personnalité du colonel Amirouche. Bien sûr avec tout le respect que je lui dois, car c'est un homme qui inspire le respect. Il a par ailleurs commis beaucoup d'erreurs en raison justement de son autoritarisme. Les Français ont forcé sur cet aspect de sa personnalité pour l'amener à l'erreur, le manipuler et allumer les brandons de la discorde », analyse enfin Ali Lounici. Pour le capitaine Boualem Oussedik, cousin de Si Tayeb : « "Les purges ont vidé les maquis de leur substance vive. Le combat psychologique tuait deux fois... Je tiens néanmoins à souligner que les purges, aussi féroces furent-elles, n'ont pas entraîné la démobilisation des combattants... (5) » Cette ambiance morbide ne se retrouvera pas avec autant d'intensité en Wilaya V, où, écrit Gilbert Meynier, qui cite une circulaire de l'été 1957 du capitaine Othmane, commandant la Mintaqua 54 (Oranie nord-orientale) qui met en garde contre l'extermination des « nationalistes par des nationalistes » : « Devant une telle manœuvre, il convient d'agir avec le maximum de prudence et de lucidité. Il n'est pas nécessaire de souligner ici les conséquences d'une telle lâcheté. Cependant, nous vous mettons en garde pour ne pas tomber dans le piège ennemi »(6). Mais dès 1958, l'épidémie touchera aussi certaines zones de la Wilaya V, notamment celles limitrophes de la Wilaya IV. Au printemps 1959, une commission interwilayas de sécurité et de contre-espionnage (CISCE) entre la Wilaya IV et la Wilaya V sera mise sur pied et confiée au commandant Bounaâma, puis par la suite au capitaine Khatib, futur colonel Hassan commission qui « pratiquera la purge itinérante pratiquement sans discontinuer durant un an à partir de l'été 1959 » (7) Plusieurs zones de la Wilaya V seront touchées violemment par les purges (sans atteindre le degré des Wilaya III et IV) à l'insu du colonel Lotfi ! En Wilaya VI, des liquidations touchant plusieurs officiers ont été enregistrées. La réunion du 6 au 12 décembre avait prévu « afin de combattre les éléments MNA de la Wilaya VI, la Wilaya IV enverra une compagnie afin d'aider à la destruction de ces éléments ; les forces de la Wilaya VI et les unités envoyées en Wilaya I auront pour mission le nettoyage de ladite Wilaya » (8). Enfin, pour ce qui concerne la Wilaya I aux prises surtout avec ce qu'on a appelé les « mouchawichine ou les dissidents », la réunion d'Oued Asker avait recommandé, dans son premier point, de nettoyer les Aurès, rappelant ainsi une résolution du Congrès de la Soummam, qui le préconisait déjà deux ans auparavant. A cet effet, indiquait le document, la Wilaya III enverra deux bataillons, et la Wilaya IV deux compagnies. Ces unités ne pourront rejoindre leurs bases qu'une fois leur mission accomplie. Cette suggestion est soumise à l'approbation du gouvernement ; passé un délai de 20 jours, si une réponse n'arrivait pas, elle serait appliquée en raison de la situation délicate des Aurès.
Notes
1- Voir El Watan du 17 juin 2004
2- Voir El Watan du 31 octobre 2004 spécial « 50e anniversaire du 1er novembre ».
3- Voir El Watan du 20 octobre 2005
4- Mohamed Téguia L'Armée de Libération nationale en Wilaya IV. Ed. Casbah. Alger 2002.
5- Voir El Watan du 29 avril 2004
6- Gilbert Meynier Histoire intérieure du FLN 1954-1962. Ed. Casbah Alger 2004
7- Op.cit
8- Op.cit


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