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«L'Opep est l'avenir de l'approvisionnement mondial»
Mourad Preur. Expert pétrolier en stratégie énergétique
Publié dans El Watan le 16 - 09 - 2010

Diplômé de l'Ecole du pétrole et des moteurs de Paris et docteur d'Etat en économie de l'énergie de l'Institut français du pétrole, Mourad Preur évoque dans cet entretien les défis dont l'Opep doit tenir compte à l'avenir.
-L'Opep a célèbré hier, le 14 septembre, son 50e anniversaire. Avec le retour du nucléaire et la montée en puissance de nouvelles énergies, dont les gisements de pétrole non-conventionnels, ne pensez-vous pas que c'est le temps des doutes pour les pays producteurs ?
Je ne suis pas certain que cela soit l'âge des doutes. Du point de vue des équilibres entre l'offre et la demande, l'Opep dispose de 77% des réserves mondiales et 41% de la production mondiale. Ce sont là les réserves les moins coûteuses à produire. Nous observons une tendance lourde au retour progressif vers le pétrole produit par les pays membres de l'Opep et moyen-oriental en particulier. En fait, l'Opep est l'avenir de l'approvisionnement mondial. Au niveau des gaz non-conventionnels, nous constatons une espèce d'agitation, selon laquelle, ces réserves vont bouleverser l'industrie gazière. Pour ce qui est du pétrole non-conventionel, c'est-à-dire des sables asphaltiques et schistes bitumineux, les coûts de production n'ont rien à voir avec ceux de l'Opep.
Du point de vue de l'importance des réserves, elles sont très faibles comparativement à celles de l'Opep. Les autres pétroles, que l'on pourrait placer dans la catégorie des pétroles difficiles à produire, à savoir le pétrole offshore, sont des pétroles coûteux. De ce fait, le pétrole de l' Opep restera le recours des pays consommateurs. L'Opep avait atteint le sommet durant la décennie 1970, avec 56% des approvisionnements mondiaux. Le pétrole non-Opep avait tenté de lui ravir la vedette, mais c'est un pétrole qui s'essouffle. Les gisements concurrents sont en déclin. Même si ses gisements déclinent aussi, l'Opep dispose, par contre, de grandes réserves. Maintenant, la question est de savoir la réalité politique et économique décisionnelle de l'Opep ? cette organisation avait tenté de reprendre le contrôle du marché qu'elle avait perdu, après les chocs pétroliers de 1986.
Les pays occidentaux ont encouragé l'Opep à réduire sa production, parce que les prix trop bas découragent l'investissement et mettent en péril l'industrie pétrolière. L'investissement a baissé de 16% en 2009. Avec la crise de 2008, le prix était passé de 147 dollars en juillet à 32 dollars en décembre. Il fallait la discipline de l'Opep pour réduire de 4,2 millions de barils par jour et inciter les prix à la hausse. Je dois signaler que la réduction de la production est un facteur de fragilisation. D'ailleurs, l'augmentation des capacités inutilisées de l'ordre de 7 millions de barils vont peser sur la discipline à l'intérieur de l'Opep.
-En tenant compte des dissensions internes entre certains membres et les pressions des pays consommateurs, quels sont les défis qui attendent ce conglomérat pétrolier ?
Ce qui perturbe, aujourd'hui, le plus l'Opep, c'est précisément les capacités inutilisées. Ceci, alors que la demande est en train de remonter difficilement puisque la crise économique reste réelle. Dans ce cas, l'Opep ne veut pas rééditer l'erreur de novembre 1977, lorsqu'elle avait augmenté sa production à la veille de la crise asiatique. L'Opep est très pointilleuse. Néanmoins, le partage de l'effort de réduction de la production pèse sur la discipline au sein de l'Opep. Le défi est d'abord de maintenir intacte cette discipline, et plus fondamentalement, que la solidarité entre pays producteurs puisse évoluer qualitativement vers une solidarité entre les compagnies pétrolières issues des pays producteurs. Il faut que cette solidarité se traduise par des partenariats en matière de technologie et de l'exploration.
Mon inquiétude est que l'Opep reste dans une logique de cartel et n'encourage pas assez le partenariat entre les compagnies nationales. Les pays occidentaux sont en train d'opérer leur transition depuis un modèle énergétique fondé sur les énergies fossiles vers un nouveau modèle non-fossile et non-carboné. Certes, ils sont intéressés par le pétrole de l'Opep, juste le temps de trouver des énergies alternatives, économiquement exploitables. A ce titre, les pays producteurs doivent être associés à cette transition énergétique. Et je pense que cela doit être une revendication de l'Opep.
-Francis Perrin, rédacteur en chef de la revue Pétrole et gaz arabes évoquait le possible retrait de certains membres de l'Opep faute de gisements à exploiter à l'avenir, en citant le cas de l'Indonésie ? Serez-vous de cet avis ?
Le niveau de production de l'Indonésie ne lui permet plus d'exporter de pétrole. Effectivement, on est plus dans les logiques militantes des années 1970. Les pays sont dans une logique d'intérêt stratégique. Aujourd'hui, la réduction de la production de l'Opep pèse sur ses membres. Elle est en train de subir toute seule la pression pour défendre les prix. Alors que la Russie, important producteur, ne partage pas cet effort La sécurité de l'approvisionnement pétrolier des pays consommateurs doit avoir en contrepartie une sécurité des débouchés pour les pays membres de l'Opep.
Les pays producteurs à réserve longue ont peur de maintenir des prix élevés, qui vont rentabiliser des énergies alternatives. C'est le cas de l'Arabie Saoudite et de l'Algérie. Ces pays veulent que la vente du pétrole puisse continuer. Ils ont peur que des sources alternatives découragent l'utilisation du pétrole. Ce que Francis Perrin évoque est surtout le partage de l'effort entre pays producteurs, d'ailleurs une décision qui fait grincer les dents de certains pays membres. Et cette indiscipline peut mettre en danger l'existence même de l'Opep.
-Mais qu'en est-il du tarissement des réserves pétrolières à long terme ?
L'âge de pierre ne s'est pas terminé faute de pierres. La géologie a fixé les réserves pétrolières mondiales à 2000 milliards de barils. Il en reste 1200 milliards, soit la moitié la plus difficile à produire. Sur le long terme, le déclin des gisements est estimé à 8% par an. On découvre insuffisamment de pétrole par rapport à la production. Or, la crise économique a causé un ralentissement de la demande. Mais, à terme, lorsque la demande reprendra avec vigueur, nous allons assister à un effet de ciseau très violent notamment avec des pays émergents qui représentent 40% de la croissance de la demande. La Chine et l'Inde, à titre d'exemple, vont tirer la demande à la hausse alors que l'offre ne sera pas au rendez-vous. Mon sentiment est que nous allons vers un choc pétrolier extrêmement violent avant la fin de la décennie.
-La création de l'Opep du gaz est-elle toujours d'actualité ?
C'est le grand débat. Le gaz ne se commercialise pas comme le pétrole. Il n'y a pas de marché mondialisé du gaz contrairement au pétrole, qui dispose d'un marché boursier. Le gaz se commercialise beaucoup plus dans des relations de partenariat entre fournisseurs et clients. C'est pour cette raison que l'Opep du gaz est difficilement réalisable à court terme. L'industrie du gaz vit une crise extrêmement sévère. D'une part, la demande a baissé du fait de la crise économique et d'autre part, il y a eu des gaz non-conventionnels devenus exploitables, essentiellement aux USA. Cette révolution technologique a fermé complètement les débouchés américains pour le GNL.
Par conséquent, il y a 100 milliards de mètres cubes de gaz de GNL qui sont de trop sur le marché, soit le quart de la capacité de GNL mondial. Le prix du gaz sur les marchés spot a baissé alors que sur le marché de long terme, il est indexé sur le marché du pétrole .Dans ce contexte, les pays, menés par le Qatar, l'Iran et la Russie, ont évoqué cette idée de cartel de gaz. Ces pays ont leurs propres intérêts. Dans le cas de l'Algérie, son intérêt est qu'elle puisse bénéficier d'une intégration vers l'aval pour que Sonatrach puisse accéder au client final en Europe.
La préoccupation essentielle pour notre pays est de défendre ses parts de marché, menacées par de nouveaux entrants, notamment le Qatar. L'intérêt primordial est de trouver les termes d'un deal avec les pays consommateurs pour accéder au client final et de ne pas se lancer dans des considérations militantes. Il ne faut pas se tromper de priorités. L'Algérie est une source fiable. Il n'y a pas eu de rupture d'approvisionnement durant les années de terrorisme alors que les Russes, en 2009, ont eu13 jours de rupture d'approvisionnement, durant la crise ukrainienne.


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