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La presse a rendu l'Algérie plus intelligible
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Publié dans El Watan le 20 - 09 - 2010

Comment cela s'appelle-t-il quand le jour se lève comme aujourd'hui et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui se lève ?
- Cela a un très beau nom, Cela s'appelle l'aurore. J. Giraudoux
S'il nous arrive parfois de nous étonner ou de nous offusquer devant l'entêtement de la presse à vouloir passionnément, obstinément et démesurément, traquer les malotrus en harcelant au passage celui-ci et en écornant le prestige de celui-là, sachons toutefois que c'est là l'essentiel de son existence, du moins dans des pays comme le nôtre. Bien avant, et à une époque où pour l'Algérie le concept d'Etat / nation était une chimère, ailleurs et sous d'autres cieux où la providence avait consenti à laisser les démocraties s'épanouir, un certain Joseph Pulitzer, fondateur du journalisme d'investigation, avait, en 1878, jeté les bases de ce métier en prenant le soin d'annoncer fièrement son crédo et de promettre que son journal deviendra le plus zélé auxiliaire de la loi : «Le Post-Dis patch ne sera pas au service d'un parti, mais au service du peuple... Il ne sera pas là pour soutenir l'administration, mais pour la critiquer, il combattra les imposteurs et les escrocs.»
Si autant de journalistes n'avaient pas bravé la loi autant de fois, jamais la vérité n'aurait parcouru autant de lieues pour traquer autant d'iniquités.Si l'on considère que la presse mène une guerre contre le crime, l'injustice et la corruption, et sachant qu'aucune guerre n'est jamais assez propre et que le risque zéro n'existe pas, alors on doit, de bonne guerre, accepter tous les dommages collatéraux.
Bien que l'Algérie ait ratifié en 2004 la Convention des Nations unies contre la corruption, puis la Convention de l'Union africaine contre le même fléau en 2006, et bien qu'elle ait par la suite transposé en droit interne algérien ces instruments internationaux , et cela par la promulgation de la loi- n° 01-06 du 20 février 2006 - relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Ce fléau semble se gausser royalement de toutes nos gesticulations coercitives.
Et s'il y a vraiment une chose que nous pouvons déduire de cet échec patent et prévisible, c'est que nous n'avons, dans l'état actuel des choses, aucun moyen imparable à même de nous garantir l'aboutissement d'une réelle politique préventive et même répressive.
En 2008 et en pleine capitale EI Bahdja, là où toutes ces lois répressives et dissuasives voient le jour, un énorme scandale éclate au port d'Alger dévoilant une certaine affaire d'importation de navires de plaisance et grosses cylindrées ; plusieurs douaniers et autres gradés du même corps y auraient été impliqués. (1) En 2009, et toujours à Alger et à Oran, le scandale qui a défrayé la chronique portait cette fois-ci sur des transferts illicites de devises vers la péninsule ibérique, ce besogneux trafic n'aurait pu se faire sans «la complicité d'agents des douanes et de la police aux frontières» (2)
On s'abstiendra d'égrener tous les cas de corruption les uns plus insoutenables que les autres et qui n'ont cessé depuis de défier l'entendement humain et ses logiques claudicantes concernant d'hypothétiques mesures préventives présentées par la Convention des Nations unies ainsi que par la loi algérienne contre la corruption comme des instruments efficients dans la lutte contre ce fléau, Sonatrach et consorts ( Khalifa-BRC-GSA-autoroute Est/Ouest-La pêche ... ) (3) illustre de manière édifiante et théâtrale le summum de la prévarication et un zèle effronté de nuire à la nation toute entière.
Comme si ce crime sans cesse reproduit, en tournant en ridicule toutes nos velléités de le circonscrire, ne s'amusait guère à nous lancer des défis mais essayait plutôt de nous faire parvenir un message, celui de nous faire prendre conscience de notre duplicité à tous et de notre impardonnable forfaiture.
Ce sont justement ces nombreux scandales qui ont ébranlé pratiquement l'ensemble des institutions de l'Etat qui ont été à l'origine de la fameuse directive du 13 décembre 2009 par le biais de laquelle le Président aurait chargé dès le début de cette année le Premier ministre d'entamer en urgence certaines mesures telles que «la création d'un office central de la répression de la corruption, dynamisation de la Cour des comptes, de l'Inspection générale desfinances (IGF) et de la Banque d'Algérie, révision du code des marchés publics», estimant à juste titre que «les cadres législatif et réglementaire d'ordonnancement, d'exécution et de contrôle de l'économie et des finances publiques ont besoin d'une actualisation et d'une modernisation qui permettront de limiter les effets de la bureaucratie et de tarir les sources de la corruption».(4)
Qu'est-ce qui va en sortir de ces énièmes recommandations ? De ce retard abyssal à rattraper ? Dieu seul le sait, car déjà en 1999, lors de sa première investiture, Abdelaziz Bouteflika avait virulemment stigmatisé la situation qui prévalait à l'époque, en qualifiant cette insatiable cupidité et soif du pouvoir qui régnait, de «magma de brigandage, de travail de maffiosi, de gens véreux, de commerçants en mal d'argent». Il faut reconnaître que onze années après, les choses n'ont pas tellement évolué.
Le cheval de Troie : élus contre nation
Depuis 2002, on a recensé un nombre effarant d'élus accusés toujours pour les mêmes motifs (dilapidation du foncier, passation de marchés publics contraires à la réglementation, malversations, surfacturation, corruption... ) comme si ces pauvres malheureux étaient tellement niais et totalement dénués de tout génie criminel qu'ils ne pouvaient commettre leurs forfaits qu'au sein de ces institutions insuffisamment protégées par des mécanismes de prévention et de contrôle lesquels se sont avérés entièrement défaillants. Selon certains décomptes, près de 1650 élus locaux (soit un élu sur dix) ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour des affaires liées à la corruption. Les procès ont valu à près d'un millier d'entre eux une condamnation à de la prison ferme ou à des peines avec sursis. Les sommes détournées par ces élus sont estimées à 3,5 milliards de dinars.» (5)
L'anthologie de ces exploits étant de l'ordre de l'encyclopédie, on s'est contentés de faire référence qu'à quelques anecdotiques larcins qui ne représentent hélas qu'une quantité infinitésimale dans cet abysse de malversations.
- En 2007, le P/APC, un élu local, en plus des 35 entrepreneurs avaient été mis sous contrôle judiciaire pour avoir trafiqué des factures de 160 projets fictifs. (6)
- En 2010, certains élus, toujours récalcitrants et indifférents à toute cette philosophie désuète de «l'équité» et de «l'honorabilité» tant vantée par toutes ces législations anticorruption sus-mentionnées, reviennent à la charge, toujours pour les mêmes crimes consubstantiels à leur fonction et aux infinies commodités qu'elle prodigue.
- En avril 2010, «détournement de deniers publics, trafic d'influence et abus d'autorité, conclusion douteuse de marchés publics, complicité dans diverses malversations, faux et usage defaux» , tels ont été les principaux chefs d'inculpation endossés par toute une smala d'élus dans l'affaire de «l'APC de Tiaret», 52 personnes ont été condamnées, dont l'ex-chef de daïra, l'ex-maire, deux subdivisionnaires (SLEP et STP), des cadres de l'administration, le secrétaire général de la commune, le receveur et les 21 élus.
- Au début de l'année en cours - et toujours pour les mêmes motifs - le maire de Blida ainsi que quatre autres personnes, dont un responsable de l'urbanisme à l'APC de Blida et un entrepreneur ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Chéraga qui a retenu contre eux le chef d'inculpation de passation de marché non conforme à la réglementation. (7)
- Et enfin tout récemment, la presse vient de rapporter un autre fait de ce genre, qui eut pour théâtre les hauteurs enivrantes et féeriques d'Alger la Blanche. En effet, un nouveau scandale foncier à Bouzaréah (8) mettrait en cause le maire, son beau-frère et des dizaines d'usufruitiers épris d'une certaine villégiature qui aurait fait saliver tous les anciens colons nostalgiques d'un panorama olympien : voir la baie des Beni Mezghenna et mourir.
Les textes législatifs mentionnés précédemment (Convention internationale-loi algérienne) abordent la problématique insurmontable des «mesures préventives dans le secteur public et corrélativement le code de conduite des agents publics» (9)
Similaires à certaines mesures «ante delictum» appliquées en d'autres circonstances pour des criminels patentés, ces précautions administratives fortement préconisées par la CNUC en vue d'anticiper un état de dangerosité très probable participent, pardonnez la caricature, de l'art divinatoire. Le futur étant par définition foncièrement aléatoire, en dehors d'un contrôle permanent, omniprésent et omniscient au moyen de tous les instruments idoines, rien ne nous garantit ultérieurement de manière pérenne l'impeccabilité des ces comportements déviants et absolument imprévisibles.
Comme si auparavant les Etats recrutaient plus ou moins sciemment des larrons patentés, ces mesures préventives abordent pertinemment la notion de «mérite, d'équité et d'aptitude» comme critères qui doivent présider au choix des commis de l'Etat. Il faut savoir que ce n'est pas en criminel que les gens s'intègrent dans tel ou tel secteur d'activité économique ou administratif (quoi que parfois il nous arrive d'en douter), c'est bien plus tard qu'un certain environnement singulièrement propice et lamentablement défaillant les amène à succomber inexorablement aux multiples tentations corruptrices.
Cela fait plus d'une décennie qu'on s'est juré de s'atteler à systématiser ce fameux dispositif préventif qui consiste à sélectionner méticuleusement ces agents appelés à occuper des postes extrêmement sensibles et tentants. Ces truismes sans cesse galvaudés font perdre du temps à beaucoup de monde.
En Algérie, soyez certains qu'aucun chenapan en puissance, même après avoir éventuellement glissé entre les mailles de ce dispositif sélectif, ne pourrait commettre ses forfaits si toutefois on se donnait la peine de soumettre rigoureusement ses faits et gestes à ces mécanismes préventifs et dissuasifs légaux qui se traduisent par un contrôle permanent, une législation adaptée et une constante transparence Mais dans le cas contraire, sachez aussi bien que si vous abandonniez un saint à ces nombreux délices que procurent ces nombreuses charges électives, il finira tôt ou tard par succomber à l'assaut des nombreuses tentations.
La notion de choura en Islam est bâtie sur cet impératif de concertation qui ne peut être réalisé pleinement que si chaque sujet de la communauté, de la cité se sente constamment interpellé par le bien commun, l'intérêt général. Le sort de la personne est inconcevable en dehors de ma communauté.
«Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le blâmable.» (Le Coran Sourate 3-Verset 104)
Le Khalife Abou Bakr Essedik avait exhorté les musulmans à cette attitude de vigilance et d'implication citoyenne «Si vous me voyez respectueux du droit, aidez-moi, et si je suis dans l'erreur guidez-moi ou corrigez-moi !»
Dans cette Utopia où il est question de conditionner les modalités de recrutement à «la transparence, au mérite, à l'équité et à l'aptitude» ainsi qu'à «encourager l'intégrité, l'honnêteté et la responsabilité des agents et des élus» tel que cela est prévu par tous ces législations anticorruption. On ne peut que rester dubitatif quant à l'avènement d'une telle révolution sociale et politique, car c'est de cela qu'il s'agit, du moment que nos identités éclosent, se socialisent et se complaisent toujours dans un environnement où perdurent des pratiques sociétales cristallisées autour d'invariants tels que le clientélisme, le népotisme, la cooptation et où le citoyen n'a jamais été dignement initié à choisir lucidement et infailliblement ses élus ni à escalader lui-même l'échelle sociale à la sueur de son front et en s'imprégnant de valeurs qui glorifient et sacralisent le labeur et le mérite.
En conséquence, ces futurs édiles exemplaires dotés de ces vertus fondatrices doivent patienter encore un peu pour pouvoir emprunter sans trop de peine l'échelle de l'ascension sociale qui reste pour le moment implacablement cadenassée pour ces don Quichotte anachroniques. Ainsi, même si nous arrivons à reconfigurer Ies schémas des mobilités sociales, aucune de ces valeurs ni de ces vertus livrées à elles-mêmes sans garde-fous ne seraient à I'abri des multiples compromissions et altérations du temps et de toutes sortes d'interactions environnementales.
Dans une période où l'Etat se confondait avec la corruption, la gabegie, la mauvaise gouvernance et toutes formes de turpitudes, choses qui ont valu à la nation de péricliter dans un état de barbarie indescriptible, la presse et elle seule, ne pouvait s'attaquer à ce magma de déliquescence politique et sociale sans brocarder les institutions au sein desquelles s'épanouissait cette gent particulière.
En 1999, le premier magistrat du pays lui-même reconnut les scandaleuses disproportions que prenait la corruption, Abdelaziz Bouteflika déclara : «Depuis que je suis au pouvoir, je suis arrivé à la conclusion que l'Etat algérien était bien pourri.»
Auparavant, le défunt Mohamed Boudiaf avait tenté d'imiter le célèbre Diogène dans sa quête de cet idéal humain inaccessible. Le défunt Président aurait tant voulu dénicher seulement 60 personnes honnêtes pour redonner à l'Algérie une chance qu'elle n'avait jamais eue depuis l'indépendance. La suite, tout le monde la connaît. Diogène s'est tourné en ridicule, et les soixante personnalités intègres de Boudiaf, on les attend toujours.
Quelques-unes seraient bien utiles pour lancer enfin cet organe de lutte contre la corruption qui est en gestation depuis 2006. Cette presse tendancieuse, juvénile, néophyte ou quel que soient les termes qu'on a tenté de lui attribuer afin de justifier sa mise à mort, n'a pas hésité, en dépit de tous les risques encourus, à aller au charbon pour le salut national pendant que se tramaient des carrières politiques et s'érigeaient de nouvelles fortunes sur les fraîches catacombes d'une Algérie trahie. Qui, hormis la presse, pouvait à cette époque et jusqu'à maintenant manifester une résistance minimale à ces formes de despotismes parallèles qui parasitent pouvoir et société ? Aucune tribune n'était disponible pour une quelconque intelligentsia algérienne dont on avait d'ailleurs programmé l'extinction depuis des lustres. Une intelligentsia laminée, bannie, fossilisée et éparpillée dans des cimetières ou expatriée et dissoute.
Je ne commettrai pas la même bourde que Camus, si j'avais à choisir entre ma mère et la presse, sans la moindre hésitation je plébisciterais nos gazettes nationales.
Entre une ploutocratie qui n'a cessé de s'enrichir au sein de l'Etat, par l'Etat et au détriment de l'Etat et des journalistes qui s'échinent à escamoter au destin un statut honorable et un code de l'information moins rédhibitoire, on ne peut éprouver de la commisération et de l'immense estime que pour ces preux chevaliers infortunés. La presse nous a rendu l'Algérie plus intelligible et dépouillée de ses fards et de ses subterfuges.
Elle nous a permis de démythifier le cours de notre temps et de démystifier l'acte prestidigitateur de ses horlogers marionnettistes. Elle a contribué à affranchir notre regard sur l'histoire et à démasquer nos égos futiles et spécieux.
Harcelée, persécutée, embastillée ou néantisée par des hordes terroristes. Nul ne peut contester aujourd'hui le lourd tribut qu'elle consentit face à ses adversaires ou ses ennemis de tous bords.
Plusieurs centaines parmi les membres de cette honorable famille connurent la froideur de nos geôles où furent lâchement assassinés.
C'est dans ce climat hautement explosif et délétère que la presse s'est retrouvée à son corps défendant embrigadée dans la seule forme de combat qui méritait qu'on y prenne part.Dès lors, tout ce manque de précaution, cette désinvolture et cette absence de professionnalisme dont on l'affuble et qui n'allait pas manquer de générer ipso facto l'essentiel de ce qu'il convient d'appeler «le délit de presse», constituait malheureusement un écueil inévitable. Les mêmes embûches et carences fortuites ou intentionnelles auraient certes démobilisées ou compromis la presse la plus endurcie au monde.
Ce sont les multiples carences et démissions de tous les acteurs évoqués ci-après qui ont vulnérabilisé le peuple, la société civile et la presse en mettant les journalistes dans des postures souvent très dommageables pour leur carrière. Dans leur quête passionnée de faire la lumière sur l'un des périls les plus dévastateurs pour la nation, la plupart du temps, beaucoup de journalistes n'hésitaient pas à mettre en péril, et souvent en connaissance de cause, leur vie et leur gagne-pain, une témérité que l'on retrouve rarement auprès des personnes qui possèdent davantage de moyens légaux, une logistique inusable et dont le rôle est précisément de combattre ces disfonctionnements, mais qui malheureusement se contentent d'observer impassiblement le pays sombrer dans la déchéance.
«Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens, et ne vous en servez pas pour corrompre des juges pour vous permettre de dévorer une partie des biens des gens, injustement et sciemment.» (Le Coran -Sourate 1 .verset-188)

(A suivre)
Notes:
(l)EI-Watan du Lundi 29/09/2008 « Enquête interne autour de 14 douaniers au port d :4 Iger » - Salima Tlemçani (2) El-Watan du 10 Mai 2010- Salima Tlémcani
(3) El Watan du 19 janvier 2007 « Les scandales s'accumulent, l'impunité reste » - Amel.B (4) Le Quotidien d'Oran, 23 janvier 2010, Ghania Oukazi
(5) La Tribune du 27/0212010
(6) El Watan du 22/10/2007
(7)La Tribune du 27/02/2010
(8) Liberté du dimanche 23 Mai 2010
(9) Convention des Nations unies contre la corruption (Art: 06/07)
Loi 06/01 du 20/02/2006 relative à la prévention et la lutte contre la corruption (art: 03)


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