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Les limites de la tolérance
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2005

Finalement, Anouar Haddam aurait, selon toute vraisemblance, renoncé, après mûre réflexion, à rentrer en Algérie.
Ayant lancé un ballon-sonde, il y a quelques jours, pour un retour qui paraissait très probable à la faveur des dispositions contenues dans la charte sur la réconciliation nationale, et de surcroît après ses contacts téléphoniques avec le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, pour essayer de connaître toutes les garanties et surtout la teneur des « mesures spéciales » accordées aux ex-responsables politiques de la mouvance islamiste qui se sont réfugiés à l'étranger, Haddam semble avoir compris, en faisant marche arrière, qu'il était indésirable dans un pays où son nom reste d'une manière ou d'une autre associé à des actes d'une barbarie inimaginable que les Algériens, parmi les plus magnanimes, ne sont pas près d'oublier. Militant du FIS, l'élu de Tlemcen s'était rendu tristement célèbre en se faisant porte-parole du parti islamiste dissous, à partir du territoire américain où il s'était installé, pour la revendication de l'horrible attentat terroriste à la voiture piégée d'Alger - boulevard Amirouche - perpétré le 31 janvier 1995, qui avait fait 38 morts et 256 blessés. Les images sanglantes de cet abominable crime contre des innocents qui avaient ce jour le malheur de passer par hasard par là sont encore vivaces dans les esprits. Un choc terrible qui rappelle celui causé par l'attentat de l'aéroport Houari Boumediène trois années auparavant, avec le même degré de cruauté. Au moment où l'Algérie pansait, dans une douleur indéchiffrable, ses plaies, Anouar Haddam déclarait sans le moindre scrupule que « les islamistes sont les auteurs de l'explosion et ils visaient la police ». Contacté notamment par le Financial Times à Chicago, le responsable de la délégation parlementaire du FIS à l'étranger a tenu à préciser que « la bombe était destinée au commissariat de police qui est connu pour être un centre de torture », ajoutant que « les moudjahidine n'avaient pas du tout pour intention de porter atteinte aux civils ». Le cynisme en plus, car comment pouvait-on être « sélectif » et éviter un tel carnage en lançant dans la foule anonyme une voiture bourrée d'explosifs ? Alors que la signature de cet ignoble forfait ne faisait aucun doute, dans une période de trouble où le mouvement islamiste avec ses phalanges de la mort était entré en guerre contre le peuple algérien qui refusait le diktat de l'idéologie intégriste, il a fallu attendre trois jours pour que le FIS se découvre et assume sa responsabilité. La revendication du crime par Anouar Haddam est donc très claire et démontre sa pleine implication en sa qualité de responsable politique en fusion avec la branche armée dans un acte criminel que la justice n'a d'ailleurs pas manqué de condamner. Il faut souligner que ce n'est pas le seul attentat terroriste que Haddam a attribué à son parti en le revendiquant publiquement. C'est pourquoi son annonce de vouloir revenir en Algérie avec la couverture officielle de la charte sur la réconciliation nationale n'a pas manqué de susciter interrogation et indignation auprès des familles des victimes du terrorisme encore traumatisées par la violence intégriste, et de la société civile qui ne comprend par comment on peut avoir une mémoire oublieuse envers des crimes aussi flagrants et surtout des attitudes de louvoiement par lesquelles on veut tout blanchir comme celle de Abdelaziz Belkhadem qui, interrogé sur le sort de Haddam, a répondu : « Je ne sais pas ce qu'il a déclaré à propos de l'attentat de 1995 au boulevard Amirouche. Je ne peux pas m'avancer sur ce que je ne connais pas. » La sortie médiatique de Haddam à l'époque, personne ne pouvait l'ignorer... Mais tout le monde aura compris que le ministre d'Etat, représentant personnel du Président, cherchait l'argument idoine pour rester dans la thèse réconciliatrice, en ajoutant que « pour les personnes ayant été condamnées par contumace, Haddam en fait partie, la charte dit qu'il est possible de les gracier ». Proche lui-même de la mouvance islamiste, Belkhadem ne semble toutefois pas avoir la tâche facile en voulant jouer aux intermédiaires pour réhabiliter les dirigeants du FIS en exil désireux de revenir. Si Haddam se montre moins enthousiaste à réaliser son objectif, c'est que probablement il y a un autre son de cloche au sein du Pouvoir qui refuse que la notion du pardon soit galvaudée au point de dépasser toutes les limites de la tolérance. Aujourd'hui, les Kebir, Kerbane, Dhina, qui ont été des dirigeants du FIS, se déclarent eux aussi non coupables et se présentent comme des « victimes, voire des persécutés de la tragédie ». Belkhadem pourra-t-il plaider leur cause ? A. M.

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