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Chadli et la théorie du complot
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Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2010

La vérité c'est que les changements politiques et constitutionnels se sont imposés à Chadli et au système FLN de l'époque ; ils ne furent pas l'œuvre d'un homme, Chadli, ou d'un groupe du pouvoir.
Pour se dédouaner vis-à-vis du peuple et de l'histoire, l'ancien président Chadli Bendjedid continue de ne voir dans les événements du 5 octobre 1988 qu'une sordide manipulation de certains responsables du FLN, inquiets pour leurs privilèges à la suite des réformes politiques et économiques qu'il avait engagées. C'est ce qu'il a déclaré à une revue japonaise (!!!) ; un entretien repris par notre confrère Liberté dans son édition d'hier.De confidence en confidence, Chadli Bendjedid ne s'est jamais lâché comme il l'a fait en allant se confesser devant des universitaires nippons – une autre intrigue de Chadli –, niant en bloc tout ce qui a pu se dire et s'écrire sur sa gestion controversée, pour ne pas dire autre chose, à la tête du pays (voir compte rendu en pages intérieures).
Le président de l'Association des victimes d'octobre (AVO) M. Azouaou, qui nous a rendu visite à la rédaction, parle, lui, de printemps démocratique et de sacrifices de la jeunesse en faveur de l'alternative démocratique. Deux visions antinomiques, l'une incarnée par Chadli qui se présente par rapport à ces événements comme une victime expiatoire du système, comme s'il était étranger à ce système, et l'autre, par toute cette masse de jeunes qui sont sortis dans les rues pour crier leur ras-le-bol de la classe politique au pouvoir et leur soif de liberté et de démocratie.
C'est faire injure à l'histoire que de réduire ces événements à des émeutes de la faim en ne s'attardant que sur la caricature des scènes de pillage des magasins de l'Etat et de saccage des édifices publics nullement désintéressée qui en a été faite par certains responsables de l'Etat-FLN. C'est également une contrevérité historique que de vouloir expliquer ce qui s'est passé uniquement par des velléités de règlement de compte entre clans du système, un complot d'une aile du FLN menacée dans ses positions et ses intérêts par l'ouverture politique et économique que Chadli prétend avoir envisagée dans son programme de réformes. Dans ses déclarations à la revue nippone, Chadli lève le voile sur le chantier politique, «l'ouverture démocratique» dont il n'hésite pas, d'une certaine manière, à s'approprier la paternité.
En lisant ses propos sur le processus électoral, dont il confesse pour la première fois publiquement et ouvertement qu'il avait mis tout son poids pour laisser le FIS gouverner par «respect pour la Constitution» et pour le choix populaire, l'opinion nationale est désormais un peu plus édifiée sur les vertus démocratiques du programme politique que Chadli voulait laisser comme héritage aux Algériens. La vérité c'est que les changements politiques et constitutionnels se sont imposés à Chadli et au système FLN de l'époque ; ils ne furent pas l'œuvre d'un homme, Chadli, ou d'un groupe du pouvoir. Il y eut sans doute au sein du pouvoir des démocrates et des hommes acquis au changement qui œuvraient dans l'ombre, au sein des institutions et en dehors, dans la société civile, pour rompre avec le système du parti unique.
Certains d'entre eux, connus sous la marque de fabrique de «réformateurs», apparaîtront plus tard au grand jour et accompagneront la dynamique de changement en donnant un contenu concret à ces réformes dans le domaine de la presse et des libertés d'une manière générale, mais aussi sur le front économique où ils ont le plus marqué leur passage. Ce courant a tenté de se rapprocher des milieux démocratiques dans la presse et dans la société civile pour porter ses réformes. C'est la preuve tangible que la société civile était en avance sur la classe politique au pouvoir par rapport au projet démocratique et qu'il y avait une profonde aspiration populaire au changement.
Dans les salles de rédaction, dans le milieu syndical, dans les universités, le mouvement de contestation et de rejet du système s'est solidement installé bien avant les événements d'Octobre déjà. C'est la démonstration que la démocratie n'a pas été octroyée par Chadli comme il le suggère dans sa déclaration au journal nippon. Quoi que l'on puisse penser sur ces événements, il demeure que la révolte d'Octobre appartient aux jeunes et à tous ceux qui, avant et après ces tragiques événements, ont forcé le cours de l'histoire.
En cela, il n'est pas normal, il n'est pas sain que les témoignages sur ces événements soient le monopole exclusif d'un homme ou d'un groupe de personnes qui tentent d'écrire l'histoire à partir de leurs propres lorgnettes.
A défaut d'ouvrir une enquête sur cette page douloureuse de l'histoire, la quête de la vérité interpelle les acteurs de l'époque par delà les sensibilités des uns et des autres, pour éclairer l'opinion sur les causes et les enjeux du soubresaut d'Octobre. Comme pour la Révolution algérienne, faudra-t-il attendre le départ des acteurs des événements d'Octobre pour dire la vérité au peuple sur ce qui s'est réellement passé le 5 octobre et les jours qui suivirent ?


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