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l'Algérie va entrer à reculons dans le renouvelable (Energie)
Un programme ambitieux de projets assortis de conditions
Publié dans El Watan le 25 - 10 - 2010

Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a fini par donner un premier agenda à son programme des énergies renouvelables, l'un des volets de la stratégie énergétique des vingt prochaines années sur lesquels il est très attendu.
Le plan sera rendu public avant la fin de l'année, il sera ambitieux… et assorti de conditions pour les partenaires étrangers. Il soulève déjà des questions.Cela s'est passé, jeudi dernier, en marge de la déclaration de politique générale de Ahmed Ouyahia à l'assemblée nationale. Des journalistes ont réussi à obtenir un aparté avec Youcef Yousfi, le ministre de l'Energie et des Mines et, surprise, il avait une annonce à faire : «Un programme national vaste en matière d'énergies renouvelables sera rendu public avant la fin de l'année. Il sera ambitieux et comportera de nombreux projets.»
Le ministre de l'Energie invité à en dire plus, notamment, sur les sollicitations pressantes de l'Union européenne sur ce chantier des énergies vertes, a décliné trois conditions pour la mise en œuvre d'un partenariat. La première est l'accès aux technologies du renouvelable : «Au niveau des laboratoires et de l'expertise, il faut que nous soyons au point. On ne peut se permettre de développer les énergies renouvelables en important la technologie et sans que nous ayons la possibilité d'innover et de nous développer dans ce domaine.»
La seconde condition est industrielle. Il est illusoire, a affirmé le ministre, «de vouloir développer des énergies renouvelables en quantité sur le long terme en comptant sur l'importation des équipements. Ce serait trop coûteux et pas rentable pour le pays». La demande est donc de fabriquer en Algérie les équipements qui rentrent dans les énergies renouvelables. La troisième condition est commerciale. L'Algérie a besoin de s'assurer que le marché européen est disponible à accepter d'éventuels excédents de production d'électricité verte en Algérie. Jusque là le message est cohérent. Sur sa lancée, Youcef Yousfi a radicalisé son discours au point de parasiter son annonce au sujet de l'avenir solaire du pays : «Si ces conditions sont acceptées, l'Algérie est prête à y participer quelle que soit sa dénomination. Dans le cas contraire, «on n'ira pas».
Faut-il alors penser que l'Algérie renoncera à son programme et à ses projets d'énergies renouvelables si l'une de ses conditions n'est pas acquise au préalable ? Le ministre de l'Energie et des Mines en a trop dit. Ou pas assez. Une certitude, les choses vont enfin bouger sur le front du renouvelable, là ou le ministère, bien parti avec la création de NEAL, la filiale de Sonatrach et Sonelgaz dédiée aux énergies alternatives, a ensuite accumulé un retard important lors des dernières années de l'ère Khelil. Un constat déjà perçu par les partenaires énergétiques de l'Algérie.
Qui est l'interlocuteur algérien sur le renouvelable ?
A Bruxelles, dans une salle de conférences non loin du siège de la commission européenne, Olivier Silla évoque une nouvelle donne à Alger, il est chef de département relations internationales à la direction de l'énergie de la commission européenne : «Nous ressentons les Algériens plus impliqués, cela avance bien depuis la venue à Alger en juin dernier du commissaire européen à l'énergie, Günther H. Oettinger», c'était à l'occasion du premier Conseil ministériel de l'énergie UMA-UE sur l'électricité. «Je suis revenu deux fois à Alger depuis, et nous sommes en train de mettre en place les conditions d'un cadre réglementaire commun avec les pays du Maghreb afin d'avancer vers un marché intégré de l'électricité à l'horizon 2020-2025.»
La politique de la chaise vide de la fin de l'ère Khelil serait donc terminée. Mais, tout n'est pas pour autant relancé. «Il y a un dialogue de sourds en ce moment entre l'Europe et l'Algérie», affirme Tewfik Hasni, spécialiste algérien des énergies renouvelables, père de la première centrale électrique hybride gaz solaire de Hassi R'mel : «Les Européens affichent la volonté de s'approvisionner en électricité verte à partir des pays sud méditerranéens. Nos voisins ont répondu avec des projets dans le solaire et l'éolien et recherchent les financements pour cela. Nous disons maintenant à notre tour que nous avons un programme ambitieux, ce que je note avec satisfaction. Mais la cacophonie est toujours là, car les Européens ne savent pas à qui s'adresser en Algérie pour discuter de ces projets. Il y avait une direction des énergies renouvelables au ministère de l'Energie qui a été dissoute par le ministre partant». Il aurait été bien avisé de la rétablir avant même l'annonce du programme.
Vendre de l'électricité verte en Europe est acquis, mais…
Tout n'est pas donc encore au point dans la communication sur les énergies renouvelables avec les officiels algériens. C'est sans doute aussi pour cela que les trois conditions émises par le ministre paraissent fondées sur le fond et quelques peu abruptes dans l'énoncé. Tout est en réalité en mouvement sur ce front. L'une des conditions affichées par le ministre algérien de l'Energie et des Mines, l'accès au marché européen de l'électricité verte, serait déjà en partie prise en charge. La boucle d'interconnexion électrique à 400 kVa en courant continu devrait être bouclée dans cinq années, l'appel d'offres pour la connexion de la Tunisie à l'Italie a été lancé.
Mais en attendant, le réseau d'interconnexion tel qu'il se présente «est loin d'être saturé», précise Olivier Silla à un parterre de spécialistes maghrébins invités, à la mi-octobre, à Bruxelles par la fondation Friedrich Neumann, «inutile d'ajouter un nouveau projet de câble sous-marin dans l'immédiat».
Une manière de rappeler qu'en 2010, le Maghreb est plutôt importateur d'électricité sur la ligne de 500 mégawatts qui relie le Maroc à l'Espagne, et par laquelle s'approvisionne l'ONE, l'office de l'électricité au Maroc. Les projets dans l'électricité solaire et dans l'éolien vont renverser le flux. Mais dans combien d'années et sous quelles conditions commerciales ? Les réponses sont moins évidentes lorsqu'on va plus loin que la déclaration de principe. La volonté européenne d'acheter de l'électricité est fixée dans l'article 9 de la directive européenne Energie-Climat qui permet à des pays tiers d'exporter des électrons issus d'énergies renouvelables vers l'Europe et autorise dans le même temps les pays européens à comptabiliser ces importations dans leurs quotas.
L'ONE marocaine vient d'adhérer au réseau Transgreen qui vise, dans le cadre du plan solaire méditerranéen, à développer des interconnexions électriques de l'Europe avec des pays du Maghreb dans le but d'en importer des électrons verts. Mais Olivier Silla estime que pour une série de raisons, dont le dynamisme de l'offre européenne interne d'électricité d'origine renouvelable, les besoins d'importation à partir du Maghreb – qui doit générer ses excédents - ne se feront pas sentir avant 2020-2025. Un point de vue que ne partage pas Tewfik Hasni qui estime que le potentiel de la production de l'électricité solaire par la filière CSP (Solaire concentré) est colossal et devrait commencer à générer des excédents exportables de mégawatts vers l'Europe avant cette échéance de 2020.
Echéance à laquelle l'UE s'est fixée de faire monter à 20% la part de son électricité verte dans son bilan global.
La condition de l'ouverture du marché européen à l'électricité verte du Maghreb est donc à la fois tranchée et à négocier dans sa mise en œuvre. Et c'est ici qu'interviennent les deux autres conditions algériennes pour le déploiement d'un décollement avec les partenaires européens ; l'acquisition de la technologie et l'implantation des filières industrielles du renouvelables.
Les industriels du solaire ont aussi leurs conditions
Là aussi, l'Algérie n'arrive pas sur une table rase. Les industriels européens de la filière ont aussi posé leurs conditions. Ils ont exigé un programme national de 500 mégawatts d'électricité solaire pour installer des unités de production dans le pays d'accueil de l'investissement. Le Maroc, encore lui, s'est déjà mis au diapason. Le projet solaire de Ouerzazate prévoit d'arriver à 500 mégawatts en plusieurs kits.
La sous-traitance industrielle devrait suivre à cette échelle de marché. La délocalisation de la filière de production des composants du solaire concentré (CSP), le plus prometteur dans l'énergie renouvelable, ne se décrète pas en un tour de main. L'Espagne, qui est le pays européen qui produit le plus d'énergie solaire CSP, n'a pas encore intégré toutes les industries qui vont du champ solaire (miroirs paraboliques, capteurs, tubes caloporteur) à la turbine thermomécanique. Que dire alors de l'exigence d'accéder aux technologies du renouvelable. Les statuts d'un institut national de formation des métiers du renouvelable sont prêts depuis le premier trimestre 2010.
L'Institut a pris beaucoup de retard à voir le jour. Là aussi, le transfert de technologies nécessite deux pôles. Le pôle algérien n'existe pas encore. Pas plus que la politique des prix qui rendra l'électricité solaire attractive sur le marché domestique. Dans le même entretien à l'APN, avec les journalistes hardis qui l'ont interpellé, le ministre de l'Energie et des Mines a évoqué l'explosion de la consommation domestique du gaz naturel comme une bonne nouvelle «cela veut dire que le pays se développe». Et il a exclu sèchement tout relèvement du prix du kilowatt-heure. Or, tout le monde sait qu'aucun programme de renouvelable ne décollera en Algérie avec un prix de l'énergie fossile aussi bas.


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