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Au pays endormi des galeries d'art…
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Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2010

Les galeristes se plaignent du manque d'acheteurs, de la difficulté de vivre des expos. Les artistes, eux, dénoncent le diktat des galeristes et leur manque d'audace. A Alger, si les galeries privées sont moribondes, c'est aussi parce qu'il n'existe pas de marché de l'art…
La dernière grande exposition dont vous vous souvenez… Mmm, réfléchissez bien. Celle de Michel Debré au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger ? Ou celle des photos scientifiques à l'Institut Cervantès ? Ou encore le Festival d'automne au palais de la culture ? Bref, du lourd, mais organisé par le ministère ou les centres culturels étrangers. Mais rien de majeur dans les galeries d'art privées algéroises. Alors que plusieurs d'entre elles ont baissé rideau - galerie Alpha, Art en liberté - ces dernières années pour soucis financiers, d'autres prennent le risque d'ouvrir. A l'image de Art4You à Meissonnier… Qu'en est-il réellement du marché de l'art à Alger ? Pourquoi les petites galeries qui vivotent ne propulsent-elles pas les jeunes artistes ? Les professionnels du secteur ont leur avis sur la question.
Parce qu'il n'existe pas de marché de l'art en Algérie
Tout le monde s'entend sur ce point : il n'existe pas de vente aux enchères, ni aucun grand acquéreur, bref le marché de l'art en Algérie est inexistant. «Les institutions ne jouent pas leur rôle. Les musées, les banques, les assurances n'achètent pas les œuvres d'artiste. Ce qui ne booste pas le circuit artistique», souligne Farid Benyaa, de la galerie éponyme à Bir Mourad Raïs. «L'Algérie manque aussi de critiques d'art, de revues spécialisées, de spécialistes en art», affirme le jeune Guesmia, plasticien. «Se lancer dans le métier de galeriste nécessite une polyvalence de capacités, outre des connaissances en histoire de l'art et une vraie maîtrise des réseaux, il faut surtout être passionné, car c'est un lourd investissement qui ne rapporte pas énormément, reconnaît Hania Boughrebel, de la galerie Gaïa, une des galeries d'art les plus dynamiques d'Alger à Saïd Hamdine.
Spécialisé dans l'art contemporain, le lieu accueillera samedi une nouvelle exposition voyage en lithographie. Je suis à ma cinquième année et je n'ai toujours pas de vrais bénéfices.» Pas d'offre, pas de demande, donc pas de marché, même si les artistes, eux, ne manquent pas. Avec une telle équation, difficile de faire vivre une galerie entreprise comme les autres. Pourtant, d'après Hania, une nouvelle clientèle serait en train d'émerger. «Il ne faut pas croire que l'acquisition d'œuvres d'art est propre à une certaine catégorie de personnes. Il y a de plus en plus de salariés qui paient même par tranches pour acquérir une œuvre d'art, mais aussi, des jeunes, de 30-45 ans, qui composent une grande majorité des clients de ma galerie d'art.»
Parce que les galeristes ne veulent pas prendre de risques
Problème : si les jeunes plasticiens et créateurs de toute matière aspirent à se faire connaître en exposant leurs œuvres, ils se heurtent à l'incompréhension des galeristes. Les arguments de ces derniers : «Vous n'êtes pas connu. Vous devez exposer une première fois avant de venir chez moi» ou «votre tableau ne plaira à personne». Si jamais un créateur trouve une galerie, encore devra-t-il se plier aux exigences du propriétaire. Karim Sergoua, artiste plasticien, témoigne : «Peu de galeries acceptent nos conditions. Alors on se met à exposer dans des lieux hétéroclites, comme je le fais dans un chantier, bientôt dans une cave. Des artistes de Maghnia ont récemment exposé dans une église désaffectée. Elle est devenue riwaq el-fen, un lieu culturel prisé et très visité.»
Parce que le manque de concurrence tire le secteur vers le bas
«Vous savez comment on appelle les galeries d'art dans le milieu des jeunes artistes ? La «boutique» ! Parce qu'elles ne font que dans l'accrochage et la vente, s'emporte Guesmia. Il n'y a pas d'exposition au sens propre du terme, avec des vernissages, des affiches, des invitations pour la presse, des catalogues, etc.» Farid Benyaa, lui, défend sa position de galeriste : «Il n'y a pas assez de galeries d'art, voilà pourquoi elles se spécialisent. Elles choisissent qui exposer en fonction de ce qu'elles pensent vendre. Il n'y a pas de concurrence, voilà pourquoi elles ne jouent pas leur rôle et ne font pas de vraie promotion de l'événement.» En Algérie, le contrat d'exclusivité entre galeriste et artiste n'existe pas non plus. Cette pratique, courante à l'étranger, représente pourtant une garantie à la fois pour le galeriste, sûr de remplir son agenda d'expositions, et pour l'artiste, une occasion d'exposer davantage, et donc de mieux se faire connaître via «sa» galerie.
Parce que les artistes ne veulent pas se plier au diktat du pourcentage
Autre contrainte : le pourcentage exigé par le galeriste sur chaque tableau vendu. C'est la raison pour laquelle Leïla Ouhamed, artiste plasticienne, expose ses œuvres uniquement dans des structures étatiques. Elle se plaint du business que font subir les galeristes privés aux artistes. «Un pourcentage de 30 à 40% est trop élevé ! Les artistes n'ont souvent pas les moyens de faire un tel sacrifice. Je ne sais pas si tous les galeristes ont la passion pour les arts, mais c'est sûr, plusieurs se font un argent fou.» Simple calcul : un jeune artiste qui vend sa toile à 30 000 DA doit en laisser 13 500 chez son aimable mentor.
Dans sa poche : 16 500 DA avec lesquels il doit payer sa toile, sa peinture, son matériel… «Mais ce sont les normes, se défend une galeriste. A l'international, quand un jeune artiste expose dans une galerie de renom, on lui prend jusqu'à 75% !» Karim Sergoua n'est pas convaincu. «L'artiste ne doit pas se prostituer pour des galeries, il doit connaître ses droits, le pourquoi du pourcentage. Un artiste est là pour peindre. La galerie, elle, doit s'occuper de la promotion, de la vente, donc surtout du carnet d'adresses.» Et pour un pourcentage de 45%, l'artiste est en droit d'attendre au minimum un vernissage, deux cocktails, une couverture médiatique et un catalogue. n


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